Mine de charbon à Blackwater

Nous nous arrêtons pour la nuit sur une place entre la route et la voie de chemin de fer à quelques kilomètres des mines que nous voudrions visiter le lendemain.

Alors que nous déjeunons un camion des mines s’arrête pour voir si nous avons besoin d’aide. Il nous a vu lors de son premier passage et nous sommes toujours là.

Quelle gentillesse ! C’est ça l’intérieur du pays australien, les gens s’inquiètent et s’entraident les uns les autres.

 

Les trains transportant le charbon


Après avoir suivi la ligne de chemin de fer où nous avons vu un grand nombre de très long trains transportant du charbon, nous arrivons au centre international de charbon de Blackwater qui fait office de musée sur les mines et le transport du charbon.

Ces trains ont jusqu’à 102 wagons et 5 locomotives (2 à l’avant, 2 à l’arrière et 1 au milieu) et font 1700m de long et pèsent jusqu’à 10'300 tonnes. Chaque wagon est rempli en 80 secondes alors que le train avance à une vitesse de 0.07km/h.

 

Le centre d’information


Le musée est très informatif et comporte beaucoup de sections interactives. Les mines sont malheureusement fermées aux visites ces 3 dernières années, alors nous les « visitons » virtuellement en visionnant les divers films.

Il est très intéressant de voir les produits fabriqués à partir de produits dérivés du charbon. Par exemple la poudre à lever (ou levure chimique pour les français), les conservateurs alimentaires, édulcorants, parfums, caoutchouc synthétique, boules antimites et sprays contre les insectes, même les boules de billard sont faites avec à partir de produits dérivés du charbon.


On extrait 65 mio de tonnes de charbon des mines de Blackwater par année. Et ce n’est qu’une mine de charbon parmi tant d’autres en Australie et ailleurs dans le monde.

 

La découverte de la saccharine

La saccharine a été découverte car le chimiste Constantin Fahlberg ne s’était pas lavé les mains après une journée de travail.

En 1879, Fahlberg était en train de trouver de nouvelles utilisations intéressantes du goudron de houille. Après une journée productive au travail, il est rentré manger et a trouvé que les pains étaient particulièrement doux. Sa femme n’avait rien changé à la recette et les trouvaient normaux. Il en a déduit que ça devait provenir de ses mains.

Le lendemain il a commencé à goûter ses travaux pour trouver l’origine de la douceur.


Le jardin du centre d’informations

 

Beaucoup d’électricité avec le charbon

Comme je l’ai déjà écrit, il était choquant d’apprendre que 80% de l’électricité en Australie et 40% de l’électricité mondiale provient des centrales électriques fonctionnant au charbon.

Nous avons vu de nos propres yeux le grand nombre de cargos rien qu’à Mackay qui attendent d’être chargés de charbon pour partir en Chine ou ailleurs. Quand on sait que la plupart des superpétroliers brûlent jusqu’à 125 tonnes de fuel lourd par jour, on s’imagine que ça ne doit pas être bien différent pour les cargos transportant du charbon.

Ils ont beau acheminer le charbon en train jusqu’au terminal, les énormes machines à extraire le charbon et à le transporter jusqu’au train ne sont pas électriques. Dans le pays d’arrivée ce charbon doit une fois de plus être transporté pour l’emmener jusqu’aux centrales électriques.

Le fait est qu’aujourd’hui l’électricité n’est pas encore aussi propre que ce que l’on s’imagine. Même pour un pays comme la Suisse qui essaye de faire toujours plus niveau écologie, les changements en Suisse représentent une toute petite goutte dans l’océan comparé à l’échelle mondiale. La Suisse produisant au jour d’aujourd’hui environ 0.2% du CO2 global !

De plus, même en consommant de l’électricité « propre » en Suisse, nous continuons d’acheter un bon nombre de choses qui ont été produites avec de l’électricité « sale ». Donc comme je l’ai déjà écrit, le concept d’électricité propre est encore à revoir et à améliorer.

C’est l’une des raisons pourquoi nous trouvons souvent les règles toujours plus écologiques de notre petit pays ridicules car nous voyons ce qui se passe dans le reste du monde. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire, au contraire. Mais mieux vaut partir sur des projets qui récoltent des bénéfices pour notre mère la terre.

 

Petit jardin japonais jouxtant le centre d’information

 

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