Nos hôtes de Kunak nous ont organisé un tour dans la région.
Nous visitons la raffinerie TSH Wilmar à Kunak. Après une petite présentation on nous montre l’endroit où arrivent les camions. Ils reçoivent 1000 à 2500 camions par jour 6 jours sur 7. Les camions viennent des 30 huileries aux alentours qui traitent les fruits à palme.
Le fruit à palme
Il faut 3-5 ans jusqu’à ce que l’arbre fasse
des fruits que l’on récolte pendant 25 ans. La récolte a lieu plus ou moins une
fois par mois, selon la météo.
Le fruit à palme ressemble un peu à une très
grosse pive qui pèse plus de 10kg et qui peut parfois même arriver à près de
30kg. En fait c’est un régime de centaines de fruits rouge-orangés individuels
qui ne pèsent guère plus de 15-20gr pièce.
Huile de palme
L’huile de palme est extraite de la pulpe du
fruit. Il suffit de presser un tout petit peu le fruit pour avoir les mains
pleines d’huile ! C’est l’huile qui est utilisée dans l’industrie
alimentaire pour la friture, les margarines, biscuits, chocolats et autres
produits transformés ainsi que pour la fabrication de savons et de cosmétiques,
car elle est semi-solide à température ambiante.
Huile de palmiste (noyaux de fruits à palme)
Cette huile est extraite des noyaux des fruits à
palme. Elle aussi est semi-solide à température ambiante. Cette huile est
plutôt utilisée dans la fabrication de savons, de produits de soins de la peau
et de cosmétiques, mais on peut également en trouver dans certains aliments.
Les noyaux sont d’abord torréfiés aux huileries
avant d’être envoyés à la raffinerie. Les camions de noyaux ne déchargent pas
au même endroit que les camions d’huile. Ces graines sont pressées 2 fois, une
première presse que je crois être à froid puis une seconde presse à chaud.
Après ces 2 presses il reste de la poudre.
La raffinerie
Nous passons à plusieurs endroits où ils
raffinent l’huile sans avoir le droit de faire des photos.
L’huile de palme est orange et pue, ils la
raffinent en plusieurs étapes puis la passent sous pression dans des membranes
puis des filtres. A la fin l’huile devient transparente et inodore.
L’huile des noyaux est moins colorée, son
raffinage n’est pas beaucoup différent de celui de l’huile de palme.
Nous finissons la visite au réfectoire de la
raffinerie où ils ont un coin très informatif avec un fruit et des verres des
deux huiles dans les différentes phases de transformation.
Lunch à la raffinerie
Nous sommes invités par la raffinerie pour le
repas de midi. Le repas à lieu au réfectoire et nous mangeons sur nos genoux.
Mécontents de l’Europe
Lorsque les guides apprennent qu’il y a des
européens parmi nous, ils nous disent être très mécontents du moratoire de la
CE concernant leur huile de palme. Ils sont persuadés que leur huile est un
très bon produit et que leurs plantations sont durables.
Leur argument clé c’est que le rendement de
production d’huile de palme par hectare est 5-8 fois plus élevé que pour
l’huile de tournesol ou de colza. Oui, cet argument se tient mais ne me
convainc pas. Je leur tais mon avis que nous ne déforestons pas des forêts
tropicales par millions d’hectares pour nos plantations (il suffit de se
balader sur les images satellites de Google Maps pour le voir). Selon certaines
sources entre 1973 et 2015 30% de la forêt de Bornéo (Malaysie et Indonésie) a
été perdue. Cette forêt étant l’habitat de plusieurs animaux qui existent
uniquement là-bas. Et puis contrairement aux autres huiles, de par sa forte
teneur en acides gras saturés, cette huile n’a presque aucun apport nutritif
pour notre corps.
Malgré notre avis sur cette huile, nous avons
beaucoup apprécié cette visite que nous avons trouvé très intéressante.