Après un peu plus de 4 heures de navigation le long du fleuve Kinabatangan, nous débouchons dans la baie de Dewhurst. Cette baie large de 1 à 2km qui s’engouffre dans la terre d’une bonne dizaine de kilomètres, alimentée par plusieurs affluents, ressemble plus à un fleuve qu’à une baie. Il y a beaucoup de courant selon les marées, une bonne largeur aux bords n’est pas navigable car très peu profonde.
On évite les îles flottantes
Nous allons nous ancrer près des copains pas loin du petit village qu’on nous a dit être sympa de visiter. Nous sommes en pleine trajectoire non seulement de troncs, mais aussi d’îles flottantes !
Je pars presque en fou-rire quand j’entends Stéphane annoncer à la VHF
qu’une île flottante est en train d’arriver sur certains bateaux. Ainsi ROLLING
ON fait une superbe manœuvre au bout de son ancre pour éviter cette première
grosse île qui dévale à travers l’ancrage. Ça ne va pas long qu’on est averti
par VHF qu’une seconde île arrive sur nous. Les courants poussent l’île à passer
juste à côté de nous, pas besoin de manœuvrer, mais Stéphane est au poste, les
moteurs en marche au cas où.
On s’évite une barge de peu
On en a un peu marre d’être sans cesse à l’affût et à enlever les
troncs. On lève l’ancre pour rejoindre d’autres qui se sont mis de l’autre côté
de la baie. Notre premier ancrage est en pleine trajectoire des troncs sortant
du fleuve Kinabatangan.
Nous ancrons dans la partie encore profonde, à 400m du bord mais assez proche de la bordure peu profonde. C’est assez calme, peu de troncs passent par là.
Puis soudainement nous entendons un gros boum. Un remorqueur tirant une barge est passé entre nous et le rebord et il s’est coincé sur le banc. La barge prise par le courant descendant continue son chemin hors contrôle, heureusement elle évite le remorqueur mais nous avons de bonnes chances de nous la ramasser.
Les ouvriers du remorqueur nous font de gros signes, alors qu’on est en train de voir ce qui se passe alertés par le bruit du choc. Le temps d’appeler tout le monde sur le pont et d’enclencher les moteurs, on monte l’ancre urgemment. D’autres du rallye font pareil car ils sont également dans la trajectoire possible de la barge.
Heureusement, le remorqueur finit par se remettre à flot, de reprendre contrôle de sa barge pour continuer son chemin.
On pourrait se demander pourquoi ce remorqueur est passé par là car les
cartes marines sont bien détaillées. Mais voilà, nous étions plusieurs bateaux
d’un côté comme de l’autre de la berge et il y en avait un qui s’est mis plus
au milieu du chenal. Je suppose qu’il a voulu passer où c’était le plus large.
Visite du village de Tundun Boangin
Stéphane va avec les enfants et une autre famille du rallye visiter le petit village au bord de notre mouillage. Ce village est un peu perdu dans la jungle de Bornée, comme on dirait chez nous « au fin fond du monde ». On nous a dit qu’il y a une petite école.
On regarde dans notre matériel d’école ce qu’on pourrait leur amener d’utile. On leur amène notre bon vieux taille-crayon Caran d’Ache, c’est un bon taille-crayon mais comme nous n’avons pas de table pour l’attacher, on ne s’en sert pas très souvent.
Images de Nikki
Notre cadeau est très apprécié, Stéphane a de bonnes discussions avec le directeur de l’école qui lui fait faire le tour de la propriété. Nos enfants sont invités à cueillir quelques ramboutans (genre de lychees) et se régalent sur place.
Stéphane enverra une photo de la remise du taille-crayon à Caran d’Ache pour les informer qu’un de leur taille-crayon se trouve désormais au fin fond de la jungle de Bornéo. Notre geste est apprécié et ils nous envoient un nouveau taille-crayon à l’adresse de mes parents en Suisse. Merci à Carand’Ache pour cette belle surprise !