Milion Dollar Point

Nous voilà à un endroit mythique de la seconde guerre mondiale.

 

L’histoire du Milion Dollar Point


Ce petit cap, non loin de Luganville, était à l’époque utilisé par les vanuatais comme décharge. A l’époque, c’était du bois, du métal et des choses naturelles qui étaient jetées à la mer.

Pendant la seconde guerre mondiale, Luganville était une base arrière américaine. Les soldats qui étaient affectés ici y venaient le cœur léger car l’endroit se trouvait bien loin du front. Ils ont construit des aéroports et amené la touche américaine dans toute la ville. D’ailleurs en arrivant à Luganville, on était dépaysés, rien à avoir avec le reste du pays, des rues très larges, les bâtiments sont différents, l’ambiance est différente.

A la fin de la guerre, les américains ne voulaient pas reprendre leur matériel avec eux, ils ont donc proposé aux français, qui colonisaient le Vanuatu avec les anglais, de racheter ce matériel qui comportait entre autres des chars, Jeeps et avions à un prix forfaitaire. Les français sachant que les américains n’allaient pas pouvoir emporter ce matériel, ont bluffé en refusant l’offre.

Pendant plus d’un an et demi, les américains ont tout balancé à la décharge. Il y avait un long ponton au bout duquel ils balançaient les camions, les voitures, les chars et tout leur matériel. Quand ils eurent fini, ils ont fait exploser le ponton. C’est suite à cet évènement que ce cap a changé de nom.

 

La chasse aux trésors


Nous arrivons à la fameuse plage, une place est aménagée pour les nombreux touristes visitant l’endroit. Comme partout, un forfait nous est demandé.

Nous sommes à marée basse, nous profitons de nous promener d’abord sur la plage. C’est impressionnant de trouver plein de restes d’épaves diverses. Comme c’est en pièces détachées, il n’est pas facile de savoir de quoi faisaient partie les morceaux. Mais on reconnait facilement une pelle de pelleteuse.

Gilbert, un luxembourgeois, vient à notre rencontre. Il tient le petit restaurant à côté et nous propose de venir visiter son « petit musée » afin qu’on sache ce qu’il nous faut chercher. Il nous raconte l’histoire de ce lieu et nous montre sa petite collection. Il a des bouteilles de Perrier, de bières, de médicaments, des plateaux repas, de la porcelaine de vaisselle militaire et comme au musée maritime à Nouméa, les fameuses bouteilles de Coca Cola. Ces bouteilles de Cola sont partout où les américains sont passés pendant la guerre. Gilbert nous montre comment dater les bouteilles et nous explique que les bouteilles vertes ont été fabriquées pour être amenées au front et on retrouve le nom de la ville qui les a produites sur le cul.

Les américains ont déversé des milliers de bouteilles là-bas. Toutes les plages alentours sont remplies de briques de verres, on nous a dit qu’on a beau ramasser ça revient de suite et ça durera encore pendant des siècles.

Petits et grands nous étions partis dans une chasse aux trésors: nous avons trouvé quelques bouteilles de Cola entières de 1944, des culs de bouteilles de Cola vertes de Seattle et Oakland, des bouts de bouteilles de bière et Perrier, des fioles de parfum, un plateau repas, un bout de tasse et plein de bouts d’assiettes.

Normalement on ne ramasse rien des épaves, il faut laisser tel-quel pour que les suivants puissent aussi en profiter. Au Million Dollar Point c’est différent. Toutes ces briques de verre et de porcelaine n’ont rien à faire là. Ça ne dérange personne que les touristes se servent, au contraire, ils aident à nettoyer.

Bon, je vous rassure, on n’a pas pris tout ce que nous avons trouvé. Comme Stéphane le répète toujours, nous n’avons pas un sous-marin, nous sommes limités en poids sur un catamaran.

 

Snorkelling sur les épaves

Nous avons enfilé nos palmes et nos masques et sommes allés découvrir ce qui se cachait sous l’eau.

La marée avait déjà commencé à monter, les épaves étant ainsi un peu plus profondes. La visibilité dans les premiers mètres était assez mauvaise dû aux vagues qui brassaient le sable.

Nous avons vu des chars, des Jeeps et plein de trucs qu’on a aucune idée de ce que c’était. Ma GoPro n’a malheureusement pas fonctionné, un problème de batterie, je n’ai donc aucune image sous-marine.

Il aurait été bien plus intéressant de plonger avec des bouteilles les épaves un peu plus profondes. Mais au prix des plongées pratiqués ici, ça refroidit un peu, surtout que nous sommes 3 plongeurs à présent !

C’est dommage qu’il n’y ait aucun mouillage assez proche pour pouvoir y venir avec notre propre annexe.