Tambisan
7 heures de navigation nous séparent de notre prochaine escale. Nous sortons de la baie de Dewhurst pour retrouver l’océan. Petit à petit l’eau devient bleue. On se ramasse 2 gros grains (grosses pluies avec pas mal de vent tournant), mais tout va bien.
Nous arrivons à Tambisan, une île de
pêcheurs très proche de la côte malaisienne. Il y a un grand nombre de bateaux
de pêche à l’ancre aux alentours et dans l’étroit détroit qui sépare les 2
îles, où nous allons ancrer. En 2016, un groupe de pêcheurs de cette île a été
enlevé par le groupe d’Abu Sayyaf et tous ne sont pas revenus vivants.
Long bout de convoi dans les eaux les plus risquées
Nous sommes au bout du « museau de l’ours » que fait la forme de l’île de Bornéo, c’est l’endroit le plus proche des îles philippines musulmanes, les eaux les plus risquées.
Une navigation de 85 miles nautiques (~155km) nous attend. Il y a bien quelques ancrages le long de cette route mais ESSCOM et l’organisation du rallye ont décidé qu’il serait plus sûr de faire ce voyage en une seule étape.
C’est de nuit, à 4h30 du matin, que nous levons l’ancre. Nous espérons tous arriver avant la tombée de la nuit mais nous savons que ce ne sera pas le cas de tous.
Nous sommes priés de rester au plus près de la côte malaysienne et comme toujours nous avons un battement de 10 miles en longueur pour naviguer entre nous. Les 3 bateaux de l’ESSCOM font quelques allers-retours pour nous avoir tous à l’œil. Par endroits nous sommes à moins de 10mn (18.5km) des Philippines.
Comprenez-bien, ce ne sont pas les philippins ni les musulmans habitant ces îles qui sont dangereux. C’est le groupe rebelle philippin Abu Sayyaf qui sévissait dans les environs il y a quelques années qui pourrait encore être une menace au jour d’aujourd’hui. J’explique cette menace dans « Convoi pour le passage nord-est de Bornéo ».
Nous arrivons à Lahad Datu 14h30 plus tard, le soleil se couche à notre
arrivée mais nous avons juste encore assez de lumière pour ancrer en toute
tranquillité.