Fiji-Nouméa

 

19 mois après notre arrivée, nous quittons Fiji. Un peu triste de la manière que nous devons partir, mais aussi heureux de continuer l’aventure et la découverte. A nouveau nous sortons de notre zone de confort pour partir en terre inconnue.

 

Paisible traversée

Il s’est arrêté de pleuvoir juste avant que nous quittions les Fidjis par la passe de Malolo, qui est une place bien connue pour ses vagues de surf. A l’arrière, le ciel est gris avec un arc-en-ciel, à l’avant le ciel est clair.

Peu de vent a été annoncé pour cette traversée, ce pourquoi nous avons été surpris des 25 nœuds de vent juste après la passe, puis il est tombé petit à petit. Le vent n’est pas constant, parfois nous avançons bien à la voile, parfois nous devenons très lents et parfois nous sommes au moteur. Etant illégaux, il nous fallait partir sans chercher la bonne fenêtre météo.

2 dauphins sont venus nous saluer en pleine nuit alors que nous étions tous deux affairés sur le pont. Les nuits sont calmes, en début de nuit il fait nuit noire, nous profitons de voir la voie lactée et les étoiles. Ensuite la lune se lève et le ciel est assez clair pour voir l’horizon.

Le soleil de retour, nous avons passé notre seconde journée de voyage à faire sécher les coussins de cockpit et les habits mouillés de la veille.

 

Stock de nourriture

Nous faisons un inventaire de toute la nourriture que nous devons impérativement manger avant notre arrivée en Nouvelle Calédonie. Comme nous avions prévu une traversée de 2 mois, nous avions fait le plein de nourriture. Nouméa est à peine à 5-6 jours de navigation et les premiers à passer sont la biosécurité qui n’acceptent aucun produit frais, fromages...

Nous avons pas mal de viande, nos amateurs de viande se réjouissent de chaque repas. Les graines de maïs ne sont pas acceptées non plus, alors nous faisons beaucoup de popcorn, les enfants en ont même fait pour le petit déjeuner.

Nous avons fait des soupes, des tartes et des gâteaux à la courge. Quant aux nombreux oignons, nous les avons émincés, mis sous-vide et congelés. C’est un peu bizarre, mais c’est mieux que de devoir les jeter à la mer ou de les donner à incinérer à la biosécurité à l’arrivée.


On se fait secouer

Nous avons croisé le câblier Rene Descartes alors que nous contournions le volcan sous-marin « monts Gemini ». C’était en pleine nuit, ils avaient plein de lumière et dérivaient à 1.2 nœuds, nous supposons qu’ils devaient être en train de poser des câbles au fond de l’océan.

Entre le sud de la chaîne des Vanuatu et la Calédonie, la mer est devenue une vraie machine à laver avec 25-34 nœuds de vent. Quelques estomacs peinent, nous ne pouvons plus nous déplacer sans se tenir. Les vagues font environ 3m de haut, nous en avons vu certaines qui faisaient bien 4m.

La 4ème nuit, Stéphane s’est levé et a râlé que j’étais un mauvais chauffeur. Il se faisait secouer d’un côté à l’autre dans le lit. Je lui ai répondu que ce n’était pas de ma faute, les gens qui ont goudronné la route ont laissé des trous et des bosses.

 

Terre !

Juste avant notre dernier coucher de soleil de cette traversée, nous avons vu l’île calédonienne Maré. L’île est bien plus plate que ce qu’on imaginait ! Nous avons croisé 2 cargos de 170m de long et un plus petit la dernière nuit. On sent qu’on arrive!

Nous avons eu de courts moments de pluie de juste quelques minutes. C’était 1-2 minutes de déluge, de quoi dessaler le bateau et tremper le cockpit. Mais les vagues toujours aussi grandes et désagréables continuent de saler tout le bateau.

Environ 2.5 heures avant d’entrer dans le canal de Havannah, vers 4h10 le matin, le MRCC de Nouméa nous appelle par VHF. Il voulait savoir nos intentions, car les autorités ne les avaient pas avertis de notre arrivée. C’était un contact bien sympathique, il avait l’air contant de pouvoir tchatter un peu. Ensuite il nous a souhaité la bienvenue en Nouvelle Caléndonie. Quel accueil chaleureux !

 

Dans le lagon

Les conditions étaient parfaites pour passer par le canal de la Havannah. Les récifs nous protégeaient des vagues qui venaient du sud. Nous avons à peine dû freiner pour faire le passage de jour.

Ensuite il nous suffisait de suivre les « routes » des cargos pour rejoindre Nouméa à 40mn de là. Nous avons passé un autre canal, le canal Woodin entre « le caillou » (nom que donnent les calédoniens à l’île principale) et l’île d’Ouen. Bien abrités du vent, la mer était d’un calme plat.

 

Arrivés !

Nous sommes arrivés au port de la Moselle à Nouméa en début d’après-midi. Nous avons mis 4 jours 22h50 pour faire les 699 miles nautiques. Avec une moyenne de 5.88, ce n’est pas notre traversée la plus rapide, mais avec les conditions que nous avions et sachant qu’on avait une moyenne de 4.5 nœuds les 48 premières heures, nous sommes satisfaits de notre traversée.

 

Suite: On a besoin de passeports