Radar cassé et pêcheurs curieux

Notre génératrice est réparée, nous pouvons quitter Puteri. Prochaine station : Port Dickson. Nous décidons d’y aller direct en faisant une navigation de nuit.

 

Clairances nationales

Nous sommes surpris, la marina doit organiser des papiers pour notre sortie. Nous apprenons qu’en Malaisie, si nous voyageons en bateau nous devons faire une clairance d’entrée et de sortie pour chaque état, c’est-à-dire passer la douane, l’immigration et les autorités portuaires. Niveau travail c’est pareil que si nous changions de pays à chaque fois, sauf que l’immigration ne nous fait pas de tampon. Et bien sûr, ce sont des frais supplémentaires, la marina charge des frais d’agence.

Ils nous font les papiers pour Langkawi, une île au nord du pays, de par son statut duty-free, une clairance s’impose de toute manière. On nous explique qu’en faisant des escales courtes on doit pouvoir passer sans faire des clairances partout.

 

Radar hors-service


Nous partons vers 8h30, passons sous le Causeway bridge, le fameux pont qui relie Singapour à la Malaisie, en pleine heure de pointe c’est bien bouchonné. Ça fait du bien de reprendre la mer, nous naviguons dans le détroit de Malacca, entre les voies maritimes des cargos et la terre ferme. Il y a pas mal d’activité de pêche, mais un peu moins de dispositifs. Le jour commence à tomber, j’allume le radar. Quelle ne fut pas ma surprise de voir l’écran faire un truc similaire du film Matrix quelques secondes avant de devenir tout blanc. J’éteins et je rallume, il n’y a rien à faire. Le radar dans le mat fonctionne à merveille mais l’écran a rendu l’âme.

Ce n’est pas vraiment le moment, il est trop tard pour nous rendre à un mouillage, on n’y arriverait pas avant qu’il fasse nuit. Nous continuons notre chemin, espérant pouvoir changer quelque chose à notre écran, mais en vain.


Des pêcheurs curieux ?

Il ne fait pas encore tout à fait nuit, un bateau de pêche sans AIS devant nous vient contre nous. Je change de trajectoire pour lui laisser le passage. En Asie peu importe les priorités, soit les autres ne les connaissent pas soit ils s’en fichent, alors on s’enlève du chemin. Le bateau de pêche change également de trajectoire, il corrige pour nous venir contre. Nous réitérons à plusieurs reprises le changement de trajectoire, rien n’y fait, il veut nous foncer dessus. Notre peur commence, que veulent-ils ? A moins de 50m de notre bateau ils font demi-tour et retournent d’où ils sont venus. Nous ne comprenons pas.

La nuit est tombée, au loin j’aperçois une forme et une lumière ! Chouette, ce bateau de pêche a des lumières, certes pas une lumière de navigation mais au moins on le voit ! Je corrige mon cours afin de le croiser sans souci, tout en le gardant à l’œil. Nous sommes de plus en plus près, car comme l’autre, il corrige afin de nous croiser de près. Juste avant de croiser le voilà qui éteint toutes ses lumières. Quel imbécile ! Je n’ai pas de radar, je ne le vois plus. J’attrape notre torche et commence à éclairer autour de nous, ils sont là, ils nous croisent de tout près. Je vous jure, ces pêcheurs asiatiques !

Et bien sûr, ce genre de choses arrivent pour la plupart du temps lors de mon quart. Le reste de la nuit a plus ou moins été paisible.