Raja Ampat, détroit de Kabui


Nous voici au point le plus à l’ouest de l’énorme baie de Kabui qui est entourée par l’île de Gam et celle de Waigeo. Entre ces deux îles se trouve un petit détroit qui parfois fait à peine 45m de large. Les premiers navigateurs ayant passé ce détroit, dans le sens inverse de nous, ont cru naviguer sur une rivière amenant à un grand lac.

Nous ancrons dans un décor superbe près de l’entrée du détroit. Un bateau belge est déjà à l’ancrage, étant hors saison il nous arrive quand même de croiser quelques bateaux, même si la plupart du temps nous avons l’impression d’être seuls au monde.


A peine l’ancre posée, Stéphane et moi partons en annexe pour sonder le détroit car il peut y avoir énormément de courant et ils ne sont pas facile à calculer car la grande baie se vide bien plus longtemps qu’elle se remplit, de plus on se trouve plus ou moins entre 2 stations de marées qui ont des heures parfois similaires parfois différentes.

Le détroit qui fait moins de 2km de long est superbe, bordée de nature luxuriante et rempli de chants d’oiseaux. Malgré que nous sommes à marée haute, il y a beaucoup de courant, par endroits l’eau donne l’impression de bouillir. A un moment nous arrêtons l’annexe et nous laissons emporter par le courant, nous faisons plus de 4noeuds avant de remettre notre moteur en marche.


Le lendemain nous y retournons à plusieurs reprises pour observer les courants par rapport aux marées. On y voit des grottes remplies de chauves-souris, à marée basse nous voyons les coraux qui émergent le long des rochers. Parfois nous nous laissons dériver observant la nature, l’endroit est vraiment superbe.

Nos voisins belges sont partis, préférant rebrousser chemin que de passer le détroit avec le voilier. Nous avons lu que beaucoup de bateaux ne s’y tentent pas, mais aussi de beaucoup d’autres qui y passent sans souci.



A notre énième passage, plus ou moins entre les deux marées, il nous semble que c’est le bon moment. Le courant est très faible et nous supposons que si nous montons l’ancre de suite nous aurons un chouilla de courant contre nous pour la traversée.


Nous nous dépêchons de retourner sur OLENA, on remonte l’annexe et l’ancre en vitesse et nous voici à l’entrée du détroit.

Nous sommes surpris, il n’y a plus aucun courant, ni dans un sens, ni dans l’autre. Nous avons bien observé et eu une bonne intuition quant au moment de partir. Ainsi le passage du détroit est très facile, il suffit de rester bien au milieu pour ne pas toucher d’arbres avec notre mat et d’éviter le récif qui se trouve au milieu du passage juste avant la sortie.