Passage du « bar »
C’est notre premier passage de ce qu’ils appellent ici un « bar ». Il s’agit d’un banc de sable sous-marin devant les embouchures. A marée descendante, les rivières, fleuves et canaux poussent le sable dehors alors que les vagues poussent le sable contre l’entrée des embouchures. Ces bancs de sable se déplacent sans-cesse et sont peu profonds par endroits.
Nous suivons scrupuleusement les recommandations reçues par les garde-côtes volontaires et montons l’ancre pour passer le « bar » 1-2 heures avant la marée haute. C’est un peu l’autoroute, nous sommes une dizaine de bateaux à le passer à la queue-leu-leu, nos amis grecs FILIZI se trouvant quelques bateaux devant nous.
Il y a un peu de mascaret mais ça passe bien, nous avons toutes les conditions météo à notre avantage.
Nos 2 bateaux copains australiens sont quelques heures devant nous. Ils ont préféré braver les grosses vagues et sortir du bar à marée presque basse pour faire de la route.
La plupart des bateaux, dont nos amis FILIZI, se sont arrêtés ou font route pour Double Point Island. Nous voulons profiter du vent du nord pour faire route au sud, nous suivons nos copains australiens.
Noosa
Nos copains se sont arrêtés à Noosa, nous arrivons à côté d’eux juste avant la tombée de la nuit. Il y a des bouées assez loin du rivage, apparemment ce serait des filets anti-requins. Ils ne sont pas illuminés, mieux vaut ne pas venir ancrer par ici de nuit. Nous trouvons une place pour poser notre ancre et nous laissons bercer par les vagues.
Il y a un port et plein de mouillages dans la rivière, mais ce « bar » n’a pas une très bonne réputation, il serait assez difficile. On nous a déconseillé d’y entrer avec notre bateau. C’est pourquoi nous passons la nuit ballotés par la houle.
Mes amis suisses habitent à quelques kilomètres de notre mouillage, je regrette de ne pas pouvoir leur faire un petit coucou. Il ne nous est même pas possible de nous rendre à la plage en annexe, les bateaux moteurs étants interdits le long de la plage, certains voileux se seraient déjà fait chasser. De plus avec cette houle, on serait arrivés mouillés à terre et le retour au bateau aurait été très sportif.
Séparations et nouvelles connaissances
Nous partons à nouveau quelques heures après nos copains australiens, c’est là que nos chemins se quittent. Ils partent pour Sydney et la Tasmanie alors que nous arrivons bientôt à la Gold Coast. Nous avons perdu tant de temps à cause des vents pour descendre au sud qu’il est à présent trop tard pour nous rendre à Sydney et remonter à temps pour faire la suite de nos projets. Surtout si les vents continuent d’être capricieux.
A un moment je repère non loin derrière nous SEA LANE, qui a fait la même route tout près de nous le jour d’avant. Peu après voilà qu’ils nous appellent par VHF. Ils ont eu plaisir de nous « retrouver » sur l’eau. Ils nous disent aller ancrer au nord de l’île de Moreton, endroit plus protégé des vents qui vont tourner au sud pour la nuit. Nous les suivons car le mouillage que nous avions prévu aller, nous aurions passé la nuit dans la houle.
A peine ancrés qu’ils nous appellent à nouveau pour savoir les conditions, car nous avons encore du vent du nord, donc des vagues et de la houle. Etant en monocoque, ça bouge pas mal, ils ont tendance à faire le métronome (en référence au mouvement de leur mât). Nous les invitons pour l’apéro histoire de faire connaissance et ainsi ils ont moins à subir les vagues.
Ils font route pour la Gold Coast, mais en passant par la mer alors que nous prévoyons nous rendre d’abord à Brisbane puis de suivre les canaux pour nous rendre à la Gold Coast. Nous allons nous revoir à la Gold Coast.
Moreton Island
Moreton est une île de sable qui ferme la baie de Moreton, dans laquelle se verse la Brisbane River, le fleuve qui traverse la ville de Brisbane.
C’est une île très fréquentée par les locaux qui la parcourent en 4x4 et y font du camping. A marée basse les plages deviennent des routes, il y a pas mal de circulation.
Nous sommes surpris de la transparence de l’eau, si près d’une grande ville avec tous ces cargos qui circulent. Nous voudrions bien aller à terre, mais la houle crée des vagues pas sympas sur la plage. Nous savons qu’avec ces conditions on va arriver trempés, une fois à terre l’annexe va se remplir d’eau et de sable et le départ de la plage pour le retour sera très sportif et mouillé. Nous admirons l’île depuis notre bateau, il y a du sable de couleur différentes suivant les endroits.
Après avoir passé une nuit agréable au nord de l’île nous devons changer de mouillage car le vent a à nouveau tourné au nord et nous sommes dans les vagues. Nous longeons la côte ouest de l’île, passons près des épaves touristiques que nous visiterons une autre fois et ancrons dans une baie assez proche de la Brisbane river.