Trombe d’eau, passage de l’équateur et traversée prolongée



7h20, nous levons l’ancre pour une traversée d’un peu plus de 30 heures. J’ai marqué les quelques ancrages du côté de l’île de Sulawesi vu que le vent dominant vient de l’est. Les distances entre les ancrages ne sont pas géniales, il faudra toujours faire en sorte d’arriver avant la nuit.

Après un peu plus de 24 heures de navigation nous passons l’équateur pour la 7ème fois avec OLENA. Nous sommes de retour dans l’hémisphère sud !

 

On passe outre le premier mouillage

Dans l’après-midi nous sommes assez proches de Sulawesi pour avoir de l’internet et profitons de communiquer et de contrôler la météo. Stéphane suspecte qu’il y ait un risque qu’un autre typhon se forme entre la Chine et les Philippines, ce qui créerait à nouveau du fort vent sud s’engouffrant entre Bornéo et Sulawesi, ce qui nous bloquerait à nouveau. Nous décidons de continuer notre chemin au sud et de voir à l’ancrage suivant.

 

Cargos et DCPs



Par moment on est sous voile, par moment le vent change ou tombe et nous faisons du moteur. On croise énormément de cargos, il y a déjà un grand nombre de cargos plein de charbon d’Australie qui alimente les usines électriques chinoises. De plus, avec le problème des rebelles à l’entrée de la Mer Rouge, beaucoup de cargos passent à présent par l’Afrique du Sud, ce qui les fait passer par ici pour se rendre en Chine au lieu de tourner autour de Singapour.

Il n’y a pas de voies pour les cargos comme il y en a où il y a beaucoup de trafic, mais avec l’AIS on les voit plus d’une heure avant le croisement.

Le fait d’avoir beaucoup de cargos, les pêcheurs mettent moins de filets et marquent les dispositifs de façon visibles. Avec les retours de James et de Joanna, les deux bateaux qui viennent de faire le chemin inverse, on ne se soucie pas trop de naviguer de nuit à cet endroit en ce moment.

On zigzague pas mal entre les DCPs (Dispositif de concentration de poissons), marqués par des petites maisonnettes, ils sont bien visibles de jour et généralement bien éclairées de nuit, ça change du reste du pays.

 

On passe outre le second mouillage

On arrive vers le second ancrage, on fait pareil, on se rapproche de terre pour avoir de l’internet et on décide de continuer notre chemin. Je suis un peu déçue car j’aimerais bien visiter Sulawesi, même s’il n’y a pas grand-chose à voir vers ces ancrages.

 

Trombe d’eau droit derrière

Le temps n’est pas toujours au plus beau, on a parfois de la pluie et des orages. Un matin, Stéphane vient me réveiller pour prendre une décision car une trombe d’eau est derrière nous. Le moment d’arriver dans le cockpit la trombe a disparu. Heureusement ! Mais ça fait peur, on guette les nuages et surtout en-dessous.

 

On passe outre le dernier mouillage

Mon dernier mouillage de cette traversée se trouve sur une île à l’ouest de Makassar, île entourée de récifs. James m’a donné ses trackings et informations mais il faut y arriver de jour. Malheureusement nous nous approchons de l’île vers les 20 heures, il fait nuit noire.  Comme au second mouillage, on fait un petit détour pour nous rapprocher de l’île afin d’avoir de l’internet puis on continue notre chemin.

 

Dernière ligne droite

A présent il nous reste environ 220 mn (env. 400km) de traversée à faire, sans possibilité de mouillage car nous traversons l’espèce de détroit qui traverse l’Indonésie est-ouest, portant les différents noms de Mer de Banda, Mer de Flores ou Mer de Java suivant l’endroit.

Une nuit, quelques dauphins passent nous faire un petit coucou, le lendemain matin il y en a un qui revient. Un jour on croise la route d'une baleine.



 On arrive à Lombok

Notre destination est Lovina au nord de Bali. De nous rendre directement à Bali la distance de notre traversée aurait été pareille que celle pour nous rendre à Lombok. Pourquoi ce détour ? Il nous faut du gaz pour cuisiner, nous devons remplir 2 de nos 3 bouteilles. Erich, notre ami Suisse à Bali a cherché un peu partout mais n’a trouvé aucun endroit où ils les rempliraient. Par contre nous savons que la marina de Medana le fait, ils nous les ont déjà remplis lors de notre premier passage.

A notre demande de réservation de bouée nous apprenons que nous arrivons pendant le passage du rallye d’Indonésie, aucune réservation de bouée possible. Il n’y a pas pire moment que d’arriver pendant le passage d’un rallye, car tout est généralement complet.

Partis pour 2 jours et une nuit de navigation, c’est 5 jours et demi plus tard que nous arrivons à Lombok. On se rend quand même à la marina tentant notre chance, car bien plus pratique pour amener nos bouteilles de gaz. La chance est avec nous, il reste 2 bouées.

Nous prenons celle qui se trouve devant PANACHE, qu’on a vu la dernière fois en Australie ! Alors que je prends la bouée, une annexe d’un bateau voisin, un couple franco-espagnol naviguant sous pavillon canadien, passe nous faire coucou et nous informer qu’ils ont un fils de l’âge de Timeo à bord. Puis on regarde à côté et on repère RUTH, un bateau sous pavillon suédois mais elle est suisse, on ne les a plus revus depuis la Polynésie ! Notre séjour ici s’annonce sympa !

Lors de cette traversée, on aura fait 710mn (1315km) non-stop en 127 heures, alors qu’au départ on partait pour 2 jours et une nuit.