Retrouvailles et Wallaman falls

Ingham

Nous voici à Ingham dans la petite ville où j’ai habité lors de mon séjour linguistique. J’habitais chez une famille suisse, dont l’ainée et moi avions été ensemble à l’école en Suisse il y a plus de 40 ans.


C’est une petite ville où une grande partie de la population est d’origine italienne. La ville porte le surnom de little Italy. Malheureusement le seul restaurant italien qui y était n’existe plus.

On fait un petit tour de la ville, je leur montre la maison dans laquelle j’ai habité. Elle a été vendue il y a une vingtaine d’années et j’ai été surprise de voir une vraie jungle autour de la maison. On a été faire un tour à l’école où j’ai suivi les cours d’anglais. Ça a bien changé, ils ont pas mal construit, mais j’ai reconnu quelques maisons. Quant à la poste, elle n’a pas changé, je me revois aller y poster les lettres pour mes parents et une copine qui était en séjour linguistique au Canada, je me revois y prendre et lire sur place leurs lettres de réponses.

 

 

Mais l’endroit le plus touristique de la ville c’est le cimetière ! Stéphane m’a regardé de travers quand je lui ai dit ce qu’on allait visiter.

A cause des nombreuses inondations, les tombes de la région sont hors sol, les cercueils emmurés. Mais ce qui rend ce cimetière touristique c’est l’extravagance des tombes voire même des petits mausolées. Certains mausolées ont des rideaux électriques automatiques ! Ils recouvrent les murs avec de la mosaïque, des plaques épaisses de granite voire de marbre. Certaines tombes sont vides mais déjà prêtes avec le nom de famille, elles n’attendent plus que les corps. D’autres sont à moitié remplies, on imagine la veuve ou le veuf visitant la tombe de sa moitié sachant que l’autre côté sera sa dernière demeure. Un peu macabre, non ? Mais c’est l’endroit touristique de la ville, un panneau routier brun nous y amène.

 

 

Juste à côté d’Ingham se trouve la raffinerie de sucre de Victoria. C’est la plus grande raffinerie sucrière d’Australie. Elle bat environ 3 millions de tonnes de canne à sucre pour produire 400'000 tonnes de sucre brut par année.

C’est les plantations de la canne à sucre et la production du sucre dans la région qui a fait venir toute cette main d’œuvre italienne et qui a fait d’Ingham le « little Italy ».

Malheureusement suite à la pandémie, les raffineries ne peuvent plus être visitées, mais nous faisons un petit tour afin de voir l’usine. Nous voyons un train faisant le plein de mélasse, l’odeur de mélasse est très présente.

Non loin de là, à Lucinda, il y a la jetée la plus longue de l’hémisphère Sud qui fait 5.76 km de long. Elle est utilisée pour transporter le sucre en vrac jusqu’aux bateaux. Elle est fermée au public et comme on a déjà eu vu des longues jetées pour le transport de sucre lors de notre navigation jusqu’à Townsville, on n’est pas allé à Lucinda.

 

 

Nous sommes là pendant le Maraka Festival qui est leur mardi gras. C’est une fête avec un cortège, le thème cette année devait être la guerre. En plus des chars ils paradent des vieilles voitures et carrosses. Les enfants reçoivent plein de bonbons, comme chez nous pendant le carnaval, avec la seule différence que seuls certains participants du cortège sont costumés.

Ensuite il y a des concerts sur la place. Il y a des stands de boissons et de nourriture. On voit un endroit clôturé juste à côté des chaises disposées pour voir la scène. Sans vraiment réfléchir je me demande du pourquoi d’un coin séparé, VIP ? Puis Stéphane a compris, c’est la clôture pour les gens qui consomment de l’alcool. En Australie, la consommation d’alcool sur une place publique est interdite, la vente strictement régulée. Ils ont clôturé le bar et les alentours afin que les gens aient le droit d’y boire leur bière et l’entrée est gardée afin qu’aucun mineur puisse y pénétrer.


 

Retrouvailles avec Mirjam


Mon amie d’enfance Mirjam habite toujours encore à Ingham ! Au bout de 13 ans qu’on ne s’était plus vues, mis à part du quart d’heure où on a pu se croiser lors de notre passage 10 jours auparavant, on avait des tas de choses à se raconter ! Cette fille est un peu comme une sœur, on s’aime comme des sœurs et malgré la distance et parfois les mois sans nouvelles, rien ne change. C’est une très belle amitié et comme à chaque fois qu’on se revoit nous regrettons d’habiter si loin l’une de l’autre.

Nous passons quelques heures chez elle en sa compagnie et celle de sa fille Aimee. Mirjam n’a pas changé d’un pouce mais Aimee, c’était une jeune ado quand je l’ai vue la dernière fois, je ne l’aurais pas reconnue !

Ensuite Aimee nous a invités à visiter son chez elle. Du haut de son jeune âge elle s’est acheté un grand terrain, elle possède un hangar dont un coin est aménagé en un joli appartement (c’est assez courant en Australie). Elle a des chevaux, un poney et quelques vaches et loue ses terres à un paysan qui y met ses vaches en pâture.

 

Wallaman Falls


A 1h30 de voiture d’Ingham à l’intérieur des terres il y a les plus hautes chutes d’Australie, les Wallaman falls. Les chutes font 269m de haut, le parking se trouve au point de vue en haut des chutes.

Il y a un sentier qui amène en bas des chutes, je me souviens de l’avoir emprunté avec ma maman et l’ami qui nous y avait emmené.

Les années ont passé et là aussi les panneaux de danger, les barrières et le goudron ont poussé. La balade fait 1.6km par chemin et descend d’un peu moins de 269m puisqu’on ne va pas tout à fait en bas des chutes. Le panneau nous met en garde d’une marche difficile où des personnes seraient décédées et d’autres auraient eu des problèmes cardiaques. En lisant ça, Stéphane s’imagine nos montagnes suisses plein de panneaux de ce genre, espérons que ça n’arrive pas, que les gens gardent leur bon sens voyons !

Nous avons fait la balade, en savates pour éviter les sangsues, mais les tongues auraient très bien fait l’affaire. On a croisé plein de familles, de jeunes enfants, des gens en sandales, tongues… De plus, le premier tiers du sentier est goudronné !

Les enfants étaient plus rapides que nous à la remontée et nous avons été étonnés de le voir en grande discussion avec des gens. En se rapprochant nous avons reconnu le couple suisse croisé à Cairns pendant qu’on faisait nos bananes au chocolat. Je leur avais conseillé de visiter ces chutes, mais de s’y retrouver au même moment c’est quand même marrant.

En route pour les Wallaman Falls

 

Retrouvailles avec Greg

Ingham a un grand marais où nous pouvons admirer presqu’autant d’espèces d’oiseaux que dans le parc national de Kadadu, sur une surface bien plus petite. Sachant que Greg, notre ami plongeur photographe avec qui nous avons passé beaucoup de temps aux Fijis, est à peine un peu plus d’une centaine de km derrière nous et qu’il passe son temps à photographier des animaux dont beaucoup d’oiseaux, je lui passe l’info.


Moins de deux heures plus tard il m’écrit qu’il arrive d’ici quelques heures. Nous le retrouvons au camping du marais où il a installé sa caravane. Ça fait un peu plus d’un an qu’on ne s’était plus vus et ça fait très plaisir de le revoir. Il nous présente son appareil de photo, un énorme téléobjectif qui vaut plus qu’une voiture ! Nous savons qu’il est un bon photographe, on a passé des mois avec lui à plonger et parfois à poser. Mais là on comprend pourquoi il arrive à photographier les animaux de si près.

Images d’oiseaux faites par les enfants

Le lendemain Elina et moi retrouvions Greg le long des marais à la fin de sa séance photo. C’est un très bel endroit et Greg a pu faire de belles photos.

Tyto Wetlands

Si vous désirez voir les belles images de Greg, allez voir sa page Instagram

 

Conclusion

Nous avons passé 2 magnifiques semaines très intenses sur les routes. Nous avons vu pleins d’animaux, retrouvé 3 amis, visité 19 chutes différentes et baigné dans des endroits magnifiques. L’Australie est vraiment un magnifique pays et là, nous n’en avons vu qu’une toute petite miette !