Savusavu

Partis au lever du jour, c’est à la tombée de la nuit, après une belle journée de navigation que nous arrivons à Savusavu. Nos amis présents ont tout organisé avant la fermeture du bureau de la marina et nous avons été accueillis par le personnel qui nous a aidé à prendre notre bouée.

Après 2 mois dans les îles plus ou moins désertes, ça nous a fait tout drôle de voir tant de voitures passer sur la route. Nous sommes de suite allés au Yacht club, un bon souper au resto s’imposait après tout ce temps.

 

Approvisionnement


Notre première priorité est l’approvisionnement tant qu’on nous laisse l’accès à terre. Surtout que nos réserves de nourriture sont au plus bas, puisque nous avions consciemment diminué nos stocks pour nous réapprovisionner à Suva, la capitale, projet qui a été annulé par la seconde vague de la pandémie.

La ville de Savusavu est très pratique, tout se trouve le long d’une seule route, qui d’un bout à l’autre doit faire au plus 2km. Et la marina se trouve le long de la même route. Pas besoin de prendre de bus, ni de taxi, un vrai luxe !

Il y a 3 grands supermarchés, plein de petits magasins, 2 boulangeries (rien à comparer avec une boulangerie européenne), 2 bouchers (viande congelée), 1 pharmacie qui se partage le magasin avec un vendeur de matériel électronique, de vêtements et quelques jouets, quelques magasins d’habits et quelques quincailleries. Il y a même un magasin de vin et de délicatesses, où on trouve bon nombre de bonnes choses qu’on ne trouve pas ailleurs, tel que fromages, viandes et fines épices.

A l’entrée des magasins il y a une personne qui contrôle notre température et si on porte bien le masque. Ensuite soit on a mis l’application de traçage Covid en marche, soit on s’inscrit sur la liste des visiteurs du magasin avec toutes nos coordonnées.

J’ai trouvé une coiffeuse, après près d’un an, toutes les filles du bateau avaient besoin d’un bon coup de ciseaux.

Stéphane a trouvé un magasin où ils font les réparations des ordinateurs. Son ordinateur a été démonté, on ne voit rien mais le problème vient du motherboard. On cherche une solution pour utiliser son disque dur SSD qui est crypté (car contenant certains documents de son entreprise).

Tous les jours, exceptés les dimanches, nous nous rendons dans l’un ou l’autre des supermarchés avec notre chariot. Le bateau commence à s’alourdir, 20-30kg de farine, 20-30kg de riz, boîtes de conserves… le but est d’avoir à nouveau plusieurs mois d’autonomie.

 

Presque plus de sucre

Le sucre devient une denrée plus rare, car personne ne sait ce que contiendront les cargos amenant de la nourriture depuis l’île principale, qui est en confinement.

Les fidjiens adorent le sucre, quand ils font du thé, c’est incroyable la quantité de sucre qu’ils y mettent. La première fois que j’ai vu faire, j’ai cru que la dame faisait de la confiture. Les pâtisseries sont plus que trop sucrées.

L’anecdote d’un copain : à Fulaga, une île reculée, chaque bateau reçoit une famille d’accueil et il est normal de leur amener quelques vivres. 2-3 jours après avoir donné entre autre 2kg de sucre à sa famille d’accueil de 4 personnes, ils réclamaient à nouveau pour avoir du sucre, ils avaient déjà tout utilisé.
L’un des magasins avait encore du stock et l’a réemballé en paquets de 2kg qu’il conservait à la caisse. Chaque famille pouvant ainsi demander à acheter 1 paquet.

Heureusement, au bout de quelques semaines, le cargo avait du sucre à bord et les magasins ont été remplis.

 

Plus de bière locale

En voilà un autre problème pour les voileux, la bière locale vient à manquer. La brasserie se trouvant sur l’île principale, en zone contaminée, est une entreprise non essentielle, ce pourquoi elle est fermée.

Les voileux ont cherché tous les magasins qui vendaient de l’alcool pour acheter les dernières bières. Nous avons pu acheter un carton pour nos amis belges qui allaient arriver.

Il ne restait plus que les bières importées, bien plus chères, pour les nouveaux arrivants. Heureusement au bout de quelques semaines, la brasserie a pu rouvrir et les magasins ont été réapprovisionnés.

 

Réparation du lazy bag


Nous avons démonté le lazy bag (sac qui enferme la grand-voile et qui fait en sorte qu’elle reste sur la bôme quand on l’affale), il est temps de le réparer et de le transformer correctement.

Quand nous avons changé de voile, en janvier 2019, j’avais dû agrandir le sac et je l’ai fait au plus simple en agrandissant un côté du couvercle. Ça fonctionnait mais ce n’était pas idéal, la fermeture éclair n’était pas centrée, ce qui lui donnait des tensions. Là j’ai agrandi le sac, devant ainsi remplacer certaines sangles puis j’ai décousu mon agrandissement précédant pour le rendre comme avant.

Ma machine à coudre Toyota Power Fabriq est prévue pour des tissus épais, mais pas pour un lazy bag en bâche. Parfois j’avais 3 épaisseurs de bâche plus la sangle parfois doublée. Pas facile pour ma machine qui a commencé à casser le fil et à faire des nœuds.

Stéphane m’a complètement démonté la machine pour y faire un grand service. J’ai pu terminer mes travaux péniblement. Sur les 6.5m de fermeture éclair que je devais recoudre, les 2 derniers mètres m’ont pris des heures ! Mais on a réussi et remonté le lazy bag.

 

Toujours des réparations


On ne peut pas s’ennuyer sur un bateau, car il y a toujours des réparations à faire, quand ce n’est pas de la maintenance.

Stéphane a changé le régulateur des panneaux solaires. Il a  changé le robinet de la cuisine, par lequel l’eau entrait dans le placard en-dessous en suivant ses bords rouillés. Pour le changer, il a dû ressortir l’évier pour la 4ème fois. Je me suis amusée à enlever la tonne de silicone qu’il avait mis espérant que ça resterait étanche.

Nous avons dû changer certaines cordes, dont celui du démarreur du moteur de l’annexe. La poignée m’était restée dans la main quand je voulais rentrer du marché. Heureusement Stéphane avait fait un nœud supplémentaire pour le cas où ça arriverait, ça m’a sauvé la mise. J’ai graillé la cordelette hors du trou, entouré autour de la main et pu faire démarrer le moteur pour rentrer.