Olena en aide aux victimes du cyclone Yasa

 

Le jour de notre sortie de la mangrove, un bateau lance l’appel à la VHF « rendez-vous au yacht club à 16h pour ceux qui veulent amener de l’aide aux villages touchés par l’ouragan Yasa ». 

 

Jonathan nous apprend les buts de l’organisation non gouvernementale SEA MERCY dont il est le coordinateur à Fiji. Cette organisation amène de l’aide aux îles avec peu d’habitants, qui ne sont généralement pas en tête de priorité du gouvernement. L’aide est apportée par des bateaux volontaires. L’organisation travaille avec le National Disaster Management Office (NDMO) de Fiji.

Le lendemain, une bonne partie était de retour pour signer les papiers et commencer toute l’organisation.

 

Workshops

SEA MERCY dispose de 6 dessalinateurs qui se trouvaient hivernés, mais dans l’état au retour d’une aide passée. Toute l’équipe s’est affairée tout le week-end dans un atelier à remettre le matériel en ordre. Une équipe assemblait les tuyaux, pompes et autres pièces détachées des dessalinateurs afin de pouvoir faire une liste des choses manquantes. Une autre équipe s’est affairée autour des batteries et des panneaux solaires pour voir si tout était fonctionnel. Une troisième équipe s’est occupée à monter une parabole satellite puis d’y brancher un téléphone.

Le lundi, Donna, la femme de Jonathan a pu organiser le matériel manquant et l’équipe a pu finir de mettre tout le matériel en état de marche.

 

Sea Mercy Disaster Response Team 1


Nous sommes 7 bateaux dans ce team, partagés en 2 équipes, qui partiront avec 24h de décalage.

Le mardi, nous chargions 2 unités de dessalinateurs comprenant 2 panneaux solaires et 2 batteries par unité sur les 3 bateaux de l’équipe A, comprenant POGEYAN, SKYBIRD et OLENA. Nous avons également chargé une 100aine de sceaux de matériel d’hygiène de première nécessité (savon, dentifrice, brosses-à-dents, sous-vêtements, langes…) ainsi que des outils, du fil de fer, des rouleaux d’adhésifs et des bâches.

En début d’après-midi nous étions prêts et larguions les amarres sous le regard des journalistes (pour voir l’article cliquez ici). Notre première mission nous amenait à l’île de Yadua à près de 90 miles nautiques de Denarau, ce qui nous amenait à faire une nuit de navigation.

Avant la tombée de la nuit, nous avons établi le programme du lendemain par VHF, ainsi nous étions fins prêts. Nous avons convenu de chacun sortir les jerricanes des seaux et les remplir d’eau potable pour pouvoir les livrer en première urgence, car nous avions eu l’information que l’île était en manque d’eau potable.

Après le passage d’un cyclone, les alizées mettent du temps à se remettre en ordre, ce qui nous fut un avantage, nous n’avions presque pas de vent, ni de vagues contre nous. Nous n’avions malheureusement pas non plus de vent pour faire de la voile, nous avons fait toute cette navigation au moteur.

 

Naufrage

Au petit matin, alors que nous étions plus qu’à quelques miles de Yadua, Bo de SKYBIRD a voulu refaire une séance VHF pour répéter le programme, ce qui l’a amené à ne pas faire attention à sa navigation et il a fini sur le bord d’un récif.

POGEYAN juste derrière eux s’est de suite rendu sur place alors que nous faisions demi-tour pour les rejoindre. POGEYAN, sur les directives de Bo, essayait de tirer SKYBIRD hors du récif. Stéphane s’y est rendu illico en annexe pour essayer de limiter les dégâts, car la marée était descendante et SKYBIRD était lourd, alourdi entre-autre par l’eau produite pour livrer à Yadua. Ils risquaient d’arracher les safrans et de faire d’autres dégâts.

Nous avons chargé l’eau et les sets d’hygiène sur POGEYAN et OLENA, les hommes ont posé l’ancre de SKYBIRD au bord du récif afin que le bateau ne bouge pas trop et il suffisait d’attendre que la marée finisse sa descente pour remonter ce qui libérera SKYBIRD. Heureusement qu’il n’y avait pas de vent ni de vagues, car sinon ça ne se passerait pas si bien.

Bo avait demandé à ce qu’on attende, mais au bout de 2 heures, il nous fallait repartir. SKYBIRD était encore bloqué pour quelques heures supplémentaires, nous devions rendre la liste des besoins de l’île au plus vite afin que le TEAM B puisse organiser, charger puis partir pour nous retrouver avec une partie du matériel de cette liste.

Karine est venue à Yadua avec nous. Bo resté seul à bord de SKYBIRD, à moins de 5 miles nautiques de Yadua, s’est libéré une fois la marée assez haute pour venir nous rejoindre. SKYBIRD a quelques petits dommages sur le safran, mais il est encore manœuvrable.