On débarque à Fiji


Lundi matin, la navy nous amène quelques personnes à bord. Ils s’installent, remplissent des documents, nous laissent une feuille puis s’en vont en nous demandant de nous rendre au port. Nous levons l’ancre et nous rendons à la place désignée par le port. Alors que je prépare les pare-battages et les cordages avec les enfants, l’un d’eux crie « il y a un bateau Suisse au même ponton ! ». Affairée aux préparations, je n’ai pas eu le temps de regarder.

 

Stéphane manœuvre OLENA dans notre emplacement et voilà qu’on voit nos amis Erwin et Bettina de SAWADIVA nous prendre les amarres ! Quelle belle surprise, c’était eux les suisses ! On leur avait écrit sur leur adresse Iriduim, mais tout comme nous, ils la consultent uniquement quand ils sont loin du réseau internet, ainsi ni eux ni nous ne savions l’emplacement de l’autre. Ce fut une chouette surprise.

Et voilà que Sumi, la femme de Robert de CORAL TREKKER, aussi un suisse, arrive pour nous faire coucou ! Eux aussi sont là, nous les imaginions en vadrouille dans les îles ! Nous ne pouvons aller sur le quai les embrasser, nous attendons les officiels pour faire notre entrée.

 

L’inspection des autorités

Voilà plusieurs officiels qui embarquent, c’est un peu similaire à l’entrée aux Galapagos, sauf qu’ils sont un peu moins nombreux. Notre agent est là, nous profitons de la remercier pour son aide alors que nous cherchions une solution à cause du gros temps. Ils posent des questions, remplissent des formulaires.

L’un d’eux semble s’intéresser à la nourriture, c’est l’agent de la biosécurité. Je lui amène le panier avec les choses qui seraient interdites que je n’ai pas pu finir, comme les graines pour pop-corn. Il me dit qu’il n’y a aucun souci si je les garde à bord. Il demande à voir la nourriture. Je lui montre le contenu du frigo où se trouvent 2 boîtes avec les restes de gâteaux. Il me demande à quoi est le gâteau brun puis tout envieux, il me demande s’il peut en prendre. Sur ma réponse positive, il prend 2 gros bouts qu’il engouffre rapidement. Je pose le reste du gâteau sur la table pour les autres, ce qui a fait plaisir à tous. Après avoir fait le tour et donné son OK pour mes conserves de viandes (sans os), tous étaient prêts à partir. Il prend le temps de laisser les autres débarquer puis me demande en douce s’il peut avoir quelques bouts de gâteau pour son goûter. Je lui ai emballé plusieurs bouts et c’est un agent de la biosécurité de très bonne humeur qui a quitté notre bateau.

Du coup, on fera du gâteau pour les prochains endroits où la biosécurité viendra visiter le bateau ! Jusqu’à présent, ça c’est toujours bien passé, nous avons toujours fait en sorte de n’avoir rien de prohibé à bord, mais de les savoir de bonne humeur, c’est toujours un point positif.

 

Les infos fusent

Nous voilà amarrés à un port, ça faisait 10 mois que ça ne nous était plus arrivé. Les gens passent, saluent, papotent. L’eau coule à flot, les petits n’ont qu’une hâte, profiter d’une bonne douche longue !

Mais il nous faut d’abord régler quelques détails et les papiers du port en font partie. Nous laissons les loulous en toute sécurité à bord et nous rendons au bureau. Robert de CORAL TREKKER y était également, et pendant que Stéphane remplissait la paperasse, je prenais toutes les informations que Robi me donnait.

Il nous fallait des cartes SIM locales pour avoir accès à internet, ça se trouve en ville de Nadi (prononcé Nandi, les d se prononcent nd). Robi nous prête sa carte de bus et nous donne toutes les informations nécessaires.

Au bateau, les loulous n’étaient pas heureux d’apprendre que leur douche serait encore repoussée, mais d’avoir le bateau à eux seuls et de pouvoir voir la TV les a enchantés. Après 17 jours confinés sur notre bateau, une petite séparation de leurs parents leur a fait du bien.

 

Bus pour Nadi

Stéph et moi sommes partis à l’aventure d’un nouveau pays, d’une nouvelle culture. C’est la raison pour laquelle nous préférons les bus aux taxis, malgré les prix peu chers pratiqués à Fiji.  

Une jeune femme d’origine des Indes avait l’air d’attendre, je lui demande si c’est bien la station de bus. Elle me demande où nous voulons aller puis ce que nous y avons besoin. Elle se propose de nous amener où nous trouverons des cartes SIM.

Le bus arrive, similaire à un bus d’écolier. Un vieil homme assis près de la porte fait la sécurité, il dit aux gens quand ils peuvent entrer et sortir. Au bout d’un moment il nous demande où nous allons et si nous avons besoin d’aide. Quelle gentillesse, quel accueil ! Il faut savoir que Denarau est un lieu très huppé, c’est une île appondue au continent par un petit pont, où se trouvent tous les hôtels de luxe, la marina et les maisons de vacances des fortunés australiens et néo-zélandais. Les locaux avec leurs petits salaires pourraient très bien mépriser ces blancs qui viennent de Denarau, mais tel n’est pas le cas, au contraire. L’accueil des fidjiens est chaleureux et après ces derniers temps dans les îles de la Société, ça fait un bien fou !

 

Découverte de Nadi

Le bus s’arrête à la gare routière. La jeune femme retrouve son mari et ses enfants et tous nous conduisent 2 rues plus loin où nous trouvons facilement des revendeurs de cartes SIM.

La ville nous fait penser à ce que nous avons vu à Grenade, avec une grosse touche d’Inde. Il y a beaucoup d’indous à Fiji, ils y avaient été amenés par les anglais pour travailler dans les champs de canne à sucre.

Nous achetons nos cartes SIM et malgré que nous ayons été avertis que Fiji avait le meilleur internet au prix le plus bas, Stéphane et moi avons regardé mon téléphone télécharger une vingtaine d’images en 2 secondes tels deux gosses devant un sapin de Noël. Si l’on nous avait filmés, ça aurait été assez comique. Et le prix incroyablement bas, 4.50 CHF pour 40GB en LTE valable 1 mois avec appels et SMS gratuits vers le même opérateur. Il y a 2 opérateurs, mais comme Digicel est celui qui couvre le mieux les îles, presque tous les voileux ont Digicel. Ça change des 20.- CHF pour 400mb à vitesse 3G/2G surchargé de la Polynésie ! Nous allons pouvoir surfer et faire des appels vidéos !

Nous profitons de faire un petit tour dans un supermarché. On nous avait avertis des prix 40% moins cher qu’en Polynésie. Nous avons souri aux similitudes d’affichage de prix de certaines choses par rapport à la Polynésie: p.ex. le gros pot de beurre de cacahouètes 9.80$ (~ 4.40 CHF) à Fiji, en Polynésie c’était 980.- CFP (9.80 CHF).

Après des mois à essayer de faire changer les écrans cassés de nos deux smartphones en Polynésie, nous entrons dans l’un des premiers magasins qui s’occupe de téléphones. Le type regarde mon téléphone et en 2 secondes m’informe que ce n’est pas mon écran qui est cassé mais la vitre collée par-dessus. Comme mon téléphone fonctionnait toujours, j’imaginais que c’était grâce à cette vitre qui tenait le tout ensemble. Nous enlevons la vitre de protection et à ma grande surprise, mon écran de téléphone était comme neuf ! Tant de réparateurs de téléphones l’ont eu en main en Polynésie, personne n’avait vu que ce n’était pas l’écran. L’écran commandé n’est jamais arrivé aux Marquises et à Tahiti, il était plus cher qu’un téléphone neuf ! Quant au téléphone de Stéphane, il y amènera son téléphone le lendemain où ils lui changeront l’écran en moins d’une heure. Ouah, vous n’imaginez pas combien ça fait du bien d’avoir des magasins avec du personnel compétant et de penser qu’on aura peut-être plus besoin de passer des journées entières à faire le tour de toute une ville pour ne pas trouver ce qu’on cherche. Une nouvelle ère commence !

Nous avons traversé le marché couvert, acheté quelques légumes, puis je me suis renseignée pour le Kava. Ce sont des racines que nous devrons offrir aux chefs des villages que nous irons visiter afin d’avoir l’autorisation de séjour. Toute une partie du marché est consacrée au Kava, je me rends vers le premier vendeur et lui demande si c’est ça le Kava et si je peux faire une photo. Il me fait venir derrière à ses côtés et me fait faire un selfie de nous deux devant le Kava sous le regard amusé de sa femme. Il m’explique le Kava, le prix des racines, le prix de la poudre. Stéphane me rejoint et nous quittons Nadi. Le lendemain Stéphane retournera lui acheter 5 paquets de 500gr de racines de Kava.

 

Soirée suisse

Pour clôturer notre arrivée de débarquement à Fiji, rien de tel qu’une belle soirée entre suisses ! Les SAWADIVA que nous n’avions plus revus depuis Panama, juste croisé 1x sur l’eau aux Marquises où nous avons pu chatter un peu par VHF, et les CORAL TREKKER, que nous avions plus revus depuis début novembre à Tahiti, ont passé la soirée chez nous.

Apéro et gâteaux, soirée à raconter plein d’anecdotes de nos différents voyages, soirée à chatter en suisse-allemand, à planifier la suite du voyage.

Les tensions entre locaux et voileux de Polynésie a disparu, le COVID est une chose qui ne nous concerne plus directement. C’est le bonheur à l’état pur !