La routine

Le fait d’être depuis plus de 6 mois au même endroit, on est entrés dans une routine. Comme on ne navigue plus beaucoup, c’est surtout du nettoyage (on se bat contre la moisissure tant l’air est humide) et de la maintenance qui nous occupe au bateau. Les enfants étant à l’école, c’est une charge de travail en moins. On ne s’en plaint pas, au contraire, ça fait du bien autant aux parents qu’aux enfants d’être un peu séparés.


Les raies mantas passent parfois dans le mouillage, un jour elles sont restées à 3 autour de notre bateau, je me suis mise à l’eau pour avoir quelques images sous-marines. Il y avait beaucoup de plancton, ce qui rend les images un peu troubles. Mais c’est grâce à ce plancton que les mantas sont là, car c’est leur nourriture. Elles font des pirouettes, bouche bien ouverte pour se nourrir. Pour voir notre film, cliquez ici !


Les journées passent, on profite d’une bonne vie sociale, on voit des amis locaux, des amis plaisanciers, on est invités à des fêtes.



  4 ans de notre princesse Teheihetu

Soirée pizza bien sympa chez Kevin & Anabelle du Yacht Service

 

On s’entre-aide entre plaisanciers. Stéphane a aidé Stephen d’AMELIE à réparer son hors-bord. Ils ont eu une essence de mauvaise qualité et c’est à 3 fois qu’ils ont dû le démonter pour arriver à tout nettoyer.
J’ai donné plein d’informations nautiques et touristiques sur la Polynésie et un petit cours sur le programme de navigation OpenCPN à Eve de AUNTIE, la navigatrice qui vient de terminer son tour du monde en solo et à Gillian & Jordy de LOLA.


 

Anniversaire d’Elina

Elina a fêté ses 14 ans. Elle a voulu faire une petite fête avec ses amies à la plage. Il pleuvait à verse à tout moment, heureusement qu’ils n’avaient pas encore démonté l’abri qui avait été monté pour une fête le week-end. On a ainsi pu faire la fête comme prévu avec ses copines Elsa, Hinatea, Hivanui et Hiamoevai. Elles se sont baignées sous la pluie et ont sauté dans les flaques. Pendant qu’elles s’amusaient, nous passions un bon moment avec Léa & Henri, les parents d’Hivanui & Hiamoevai. La maman d’Elsa est aussi passée, c’est la prof d’anglais d’Elina.


 

Hakaui

Nous sommes retournés à Hakaui pour les 15 ans de Tehia. Il a son anniversaire un jour avant Elina et faisait la fête le lendemain de celui d’Elina. Informée, Maria, sa maman, a décidé de les fêter tous les deux.

Nous avions en charge le transport du gâteau de Tehia, car avec le speed-boat de papa Maii, il aurait fini en bouillie. Il était trop grand pour le frigo et pour le mettre au sol de notre chambre à coucher, qui est l’un des endroits le plus frais et à l’abri des enfants, nous avons dû démonter la porte pour le faire passer! Les filles de la famille ont fait le voyage avec nous, ainsi nous avions Angéla, Maria, Vaihina et notre petite princesse Teheihetu à bord.

Stéphane a déposé les adultes et une bonne partie du matériel embarqué à la plage. A marée basse avec la houle, ce n’était pas facile et Angéla s’est fait complétement mouiller. Avec les enfants, nous faisions partie du second voyage. Après les avoir posés sur la plage, selon les instructions de Maii nous nous sommes mis à tirer l’annexe dans la rivière. Tehia et ses copains sont arrivés à notre rescousse. Il avait tant plu que le courant était très fort. Stéphane et moi dans l’eau jusqu’aux genoux peinions à avancer, quand Tehia, dans l’eau jusqu’à la taille, a pris la corde et s’est mis à tirer l’annexe, nous n’arrivions plus à le suivre ! Incroyable ces garçons, ils ont une de ces force ! Et beaucoup d’habitude également, notre annexe étant un poids plume à côté du bateau de Maii, son papa.

Nous avons préparé la soirée ensemble, passé un très bon moment. J’avais l’impression que Maria avait prévu de la viande pour 3x plus que de participants, mais les ados avaient un appétit d’ours !


Puis vint l’heure d’aller chercher le gâteau sur Olena. Teiki, l’un des amis de Tehia, a accompagné Stéphane, car la marée n’était pas encore très haute et il fallait bien suivre le lit de la rivière pour ne pas taper de pierres avec l’hélice, surtout qu’il faisait déjà nuit noire. Le gâteau est arrivé entier !

Angéla a fait un collier de fleurs de Tiaré pour Elina & Tehia. Que ça sentait bon !


Le lendemain, nous avons pris part à l’excursion de Maria avec ses 4 touristes. Maii est arrivé juste après nous, ainsi nous avons pu voir les garçons tirer le speed-boat en haut de la rivière. Puis nous sommes partis voir la plus haute chute de Polynésie.

J’ai pu me rendre compte que nous avions été au bon endroit lors de notre premier passage, seulement qu’à ce moment-là, il n’y avait pas d’eau, ce pourquoi nous n’avions pas vu la chute.

Comme il pleuvait à tout moment et beaucoup, la chute était bien visible. Nous n’avons pas pu aller au pied, car ça aurait été trop dangereux.

Une fois de plus, nous avons passé de superbes moments en compagnie de la famille Maria & Maii. Merci à vous pour tout ainsi que pour votre amitié.

 

Mauvais temps

C’est l’hiver, mais comme nous sommes près de l’équateur, il fait guère un peu plus frais que d’habitude. Par contre, il pleut assez régulièrement, et parfois plusieurs grosses averses par jour.

Les enfants se plaignent de la boue qu’ils doivent traverser pour se rendre à l’école. Depuis le mois de janvier, la route du front de mer est en travaux. Ils ont travaillé sans relâche, même pendant le confinement. Et là, ils sont partis laissant les travaux en l’état. Certains disent que le budget est au bout, mais heureusement, ils reviendront continuer après une semaine de vacances.

Un jour, on a regardé ces travaux d’un peu plus près. Des bouts de routes sont faites et entre-deux, c’est de la terre. Le nouveau trottoir fait barrière aux flaques de boue, et les voitures qui passent giclent le tout sur le trottoir. Par endroits il y a quelques mètres de trottoir, rien avant, rien après. Puis au milieu d’un trottoir, quelques mètres pas encore faits. Une tranchée pour l’écoulement a été partiellement refermée, mais en bordure de route, ça s’écroule, Elina et Stéphane ont glissé à cet endroit, où le trou s’agrandit de plus en plus côté route. Ils ont l’air de travailler un peu partout en même temps, les machines se déplaçant d’un coin à l’autre.


Anniversaire de Laure

Stéphane m’a dit de ne pas faire de gâteau, alors j’ai rien organisé. En début d’après-midi, Stéphane m’emmène me promener puis me pose devant chez la coiffeuse. Il m’offrait une nouvelle tête ! C’est vrai que le blond décoloré par le soleil, ce n’est pas ce que nous préférons.

Puis je reviens au quai, me pose au snack le temps de télécharger quelques images et échanger quelques mots avec d’autres plaisanciers et voilà que Stéphane se met à stresser. Mes invités surprise étaient déjà sur le quai et j’étais sensée arriver après eux ! C’est avec Teupoo, Teaki & Annie que nous sommes rentrés au bateau. L’apéro était déjà préparé. Puis voilà que Debbie, suivie plus tard par Stephen d’AMELIE qui nous rejoignent. Le gâteau m’est présenté alors que nous profitons des derniers rayons de soleil à l’avant du bateau.

Nous avons passé une merveilleuse fin de journée en leur compagnie. La tourte mocca était un délice ! Merci mon chéri pour cette magnifique surprise.



Vie à Taiohae

Les dimanches sont consacrés à notre kaikai avec papi Adolphe, dont j’ai déjà parlé. Un jour il avait pris sa vanille qui avait encore besoin d’un peu de soleil pour sécher. Le capot de la voiture a fait l’affaire. Teaki, Elina et moi nous sommes occupées de retourner les gousses.

Si seulement on pouvait photographier les odeurs ! Certes, ça sentait la vanille, très fort, mais quel arôme !


Certains jours, les enfants ont invité leurs copains. Ainsi nous avions Kenae & Metao avec Keiaki à bord, un autre jour ce fut le tour de Hinenao. Les enfants ont toujours plaisir d’inviter les copains. Par contre, quand la houle est trop forte, le mal de mer guette ! Il nous est arrivé plusieurs fois de devoir déposer les enfants au quai, où ils continuent de jouer ensemble.


Des cours de danses tahitiennes ont commencé. Les filles et moi y avons participé plusieurs fois avec beaucoup de plaisir. Par rapport aux locales, nous avions l’impression de faire le canard, mais on s’est efforcées de se donner à fond, et avons ainsi pu apprendre les bases du Tamuré, la vague que font les femmes en faisant tourner leur bassin, un peu comme la danse du ventre.


Un vendredi le Président de la Polynésie française, accompagné par plusieurs de ses ministres, du Haut-Commissaire et du Président de la compagnie aérienne Tahiti Nui est venu à Taiohae. Les drapeaux ont été hissés, les écoliers ont appris la Marseillaise, l’hymne de la Polynésie en tahitien et l’hymne marquisien en marquisien. Cyliane a pu aller chanter avec sa classe. Les invités étant arrivés avec beaucoup de retard, ils venaient de commencer quand j’ai été rechercher Cyliane. J’ai pu voir Cyliane parmi un grand groupe d’enfant, remettre un collier de graines au Président Fritsch. La photo est très floue, mais ça restera un sacré souvenir. Les enfants ont choisi à qui ils voulaient remettre leur collier, aucun enfant en a remis à la ministre qui avait amené en premier le Corona en Polynésie.


Un jour, nous sommes allés chez Teupoo aider Teaki a planter ses plants de vanille. Nous avons fabriqué des tuteurs avec de la bourre de coco. Personne d’entre-nous en avait déjà fait, on a simplement refait selon les souvenirs de ce qu’on avait vu dans les vanilleraies.
Le jardinage c’est sympa, ça change ! Quoi qu’à présent, nous avons à nouveau quelques plantes au bateau. Teupoo m’a offert du gingembre, du curcuma, une aloès vera à Cyliane et là, nous sommes rentrés avec de la citronnelle. Pour notre entrée à Fiji ou Nouvelle-Zélande, on devra s’en débarrasser. Gingembre & curcuma finiront en poudre, l’aloès il faudra qu’on l’offre avant notre départ et la citronnelle, on la cuisinera.


En préparation de notre départ de Nuku Hiva, nous avons été aux gros achats. La facture était salée ! 558.- CHF de courses, sans viande, ni légumes. Dans le prix, 48 cannettes de bières (120.-) et 5 bouteilles de vin rouge de table (50.-). L’alcool est très cher ici, comme beaucoup d’autre choses.
Les légumes aussi ont leur prix, les 2 courgettes, 1 bette, 1 salade, 4 radis blancs, 3 concombres et 2 choux blancs 28.30 CHF !


AMELIE et Kevin du Yacht Service ont organisé un Potluck. Quelle chouette idée de se retrouver à la plage. Probablement à cause de la houle, nous n’étions pas si nombreux, malgré cela, nous avons passé un moment fort sympathique.


ZOUTERIK, un bateau hollandais est arrivé du Panama avec 2 enfants à bord ! Après leur 40aine, les enfants (et les parents) ont eu plaisir de se rencontrer. Elina a enfin retrouvé une bonne amie, Linda, qui a son âge. Sa grande amie de voyage est Sophia du bateau VENTUS, que nous n’avons plus revu depuis Grenade. Le plus drôle est que Linda a aussi connu Sophia, elles étaient également très bonnes amies et Sophia lui avait parlé d’Elina.
Tout comme avec Sophia, les deux n’ont pas mis long pour se mettre à faire de la pâtisserie ensemble. Ça tombait bien, Linda allait fêter son 14ème anniversaire le lendemain.
Un autre jour nous les avons accompagnés à la baie Collette. Comme il y avait pas mal de houle, ils ont pris leur planches de body-surf. C’était génial, même les mamans ont fait du surf en empruntant les planches des filles. Par contre les bikinis ne sont pas les maillots idéaux pour ce sport !


 Cours d’histoire

Un jour en me promenant sur le site archéologique le long du front de mer, je croise Kimi, le pompier qui était au poste de contrôle du quai pendant le confinement. Nous nous sommes assis et avons papoté un très long moment. Nous avons discuté de sa culture, j’ai comparé le barbarisme de ses ancêtres par rapport au barbarisme des nôtres pendant le moyen âge. Il n’avait jamais vu ça sous cet angle, tant habitué à voir les réactions des touristes, qu’il promène en tant que guide, par rapport au cannibalisme de ses ancêtres.

Je me souviens de nos débuts ici, en entendant le mot cannibalisme, on imaginait les anciens aller à la chasse à l’homme comme ils chassent aujourd’hui les chèvres et les cochons. Non, le cannibalisme était tout autre. C’était des guerriers, ils se faisaient la guerre entre les différentes îles et même entre les vallées ! Quand ils attrapaient le chef d’un clan rival, ils le mangeaient, non pas pour se nourrir, mais par rituel, imaginant recevoir ainsi la force du vaincu. Le cœur était réservé au chef guerrier !

Si on compare ceci aux tortures que sévissaient certains pendant le moyen-âge (et même après), on relativise un peu. En tout cas moi, même si je suis heureuse qu’ils ne soient plus cannibales.

C’était une discussion passionnante, j’ai appris plein de choses. Ce que j’aime ces moments ! C’est exactement ce à quoi j’aspirais de ce voyage. En plus, notre conversation s’est déroulée sur un site archéologique, les pierres nous ont-elles livré quelques secrets ?