Notre voile tombe à l’eau


Nous faisons route pour nous rendre aux dernières îles du sud de la Grande Barrière de Corail. Le vent n’est pas trop fort et au près (du côté assez à l’avant). Ainsi nous créons notre propre vent et nous faisons une bonne vitesse d’environ 8 nœuds.

Le vent est stable, nous sommes seuls, il n’y a pas de raison d’être assis derrière la barre, nos vaquons à diverses activités en ayant l’œil ouvert. Quand on navigue on tend aussi l’oreille, le bateau faisant un bruit différent selon les vitesses qu’il navigue.

Tout à coup j’entends qu’on ralentit assez rapidement, un coup d’œil sur l’indicateur de vent m’indique qu’il n’est pas tombé, je me tourne de suite contre l’ordinateur pour voir si le bateau a viré dans le vent. Stéphane alarmé par le même changement de bruit se rend de suite à la barre et me dit qu’on a perdu notre voile avant.

La partie hilarante est ma réaction. Quand on perd quelque chose, de suite on regarde à l’arrière du bateau pour le voir flotter et éventuellement le récupérer. Donc par réflexe je me retourne et regarde derrière. Bien sûr, rien ne traînait à l’arrière puisqu’une voile est attachée à plusieurs endroits, ça m’a fait pouffer de rire.

Nous allons voir à l’avant. C’est la drisse qui a cassé (corde qui hisse la voile en haut du mât). Notre toute nouvelle voile, celle qui nous a été livrée à notre arrivée en Australie il y a un peu plus de 2 mois, est complètement dans l’eau sur notre côté tribord.

Il ne nous est pas possible de mettre un moteur en marche à cause de la voile et ses cordages qui trainent dans l’eau. Nous décidons d’affaler la grand-voile afin de stopper le bateau. Le temps de faire la manœuvre notre génois a passé sous le bateau et se trouve sur notre côté bâbord. Au passage elle a touché la coque et frotté l’anti-fouling.

Il est encore tôt le matin, nous réveillons nos enfants en vitesse car il nous faut tout le monde pour hisser la voile à bord. Elle pèse 35kg à sec et il faut faire attention de ne pas la déchirer. Etonnement la manœuvre a été faite assez facilement et rapidement.

Nous utilisons une drisse de secours, un peu trop courte pour cette voile, pour la hisser au mât afin de pouvoir l’enrouler. Nous déposons ensuite la voile enroulée sur le trampoline jusqu’à ce qu’on puisse remonter sa drisse.

Mis à part des taches d’anti-fouling, notre voile n’a rien. Il nous faudra la rincer et nous espérons que l’anti-fouling finira par partir à la longue.

Par temps calme, Stéphane montera tout en haut du mât avec un filin pour remonter la drisse à l’intérieur du mât. Il y ajoutera une gaine de protection au niveau de la poulie. Elina était montée en haut du mât juste avant de quitter Airlie Beach. Nous avons à nouveau visionné ses photos, à aucun endroit nous voyons de l’usure. Ça a cassé au début de la drisse, sur la poulie. Il aurait fallu le savoir pour regarder au bon endroit pour voir l’usure. Nous avions changé cette drisse il y a 4 ans, avec la gaine on devrait être à nouveau bon pour plus de 4 ans.