Iles, estuaires et zone de tirs

Nous avons une petite fenêtre météo de 3 jours pour nous rendre au sud. Nos amis en profitent et partent de suite. Nous pouvons seulement partir 24 heures plus tard, car nos rouleaux de chaîne ne sont pas prêts et il nous faut rendre la voiture.

 

Toute une flotte

Direction sud, il n’y a pas beaucoup d’ancrages pour du vent du nord en chemin, il nous faut partir vers les 5h30 du matin pour arriver au prochain mouillage, à Percy Island, avant la tombée de la nuit.

Quelques miles au sud de Mackay il nous faut zig-zaguer pour suivre la « route » entre les mouillages des cargos. Pas mal de cargos qui mesurent entre 200 et 300m de long sont mouillés en attente d’être chargés, espacés d’un mile nautique chacun. Devant respecter une distance d’un mile et demi des cargos, nous ne pouvons pas couper à travers le mouillage.

Nous nous rendons vite compte que nous sommes plusieurs bateaux à faire la même route. Les autres sont partis des îles Whitsundays, mais tous se rendent à la même île. Certains bateaux sont devant nous, d’autres derrière. Certains ont l’AIS, d’autres pas. Nous pensons faire partie de l’une des dernières flottes se rendant au sud pour la saison cyclonique, car nous sommes assez tardifs dans la saison.

 

Percy Island


Nous nous réjouissions de visiter cette île, mais avec le vent du nord, nous ne pouvons malheureusement pas ancrer dans la baie que nous voudrions visiter. J’ai repéré une baie au sud-est de l’île qui me parait bien protégée où les bateaux devant nous se rendent.

En longeant la côte sud nous voyons un gros bateau militaire et un voilier dans une grande baie. Le voilier n’a pas l’air de trop bouger dans les vagues, la baie semble plus protégée que ce qu’il me paraissait en étudiant la carte.

Mais ce qui me donne envie de mouiller là, c’est l’énorme dune de sable à droite de la baie. De plus, en mouillant là nous ancrons plus tôt et nous raccourcissons également notre route pour le lendemain ! 11 heures après notre départ de Mackay nous mouillons enfin à Percy Island.

D’autres bateaux nous suivent et nous nous retrouvons à 5 voiliers dans la baie.

Nous allons à terre et retrouvons la plupart des gens des autres voiliers. Certains ont amenés leurs bières. Nous apprendrons par la suite que les australiens ont l’habitude d’aller à la plage prendre leur apéro pour se retrouver entre voileux.

La dune de sable est très haute, on voit des branches d’arbres encore vivants et d’autres déjà morts qui sortent de la dune. La grimpée n’est pas si facile, la vue d’en haut est superbe. Les enfants essayent de faire de la luge sur une planche et sur des sacs plastiques, ça ne fonctionne pas trop. Timeo fait un sacré salto qui nous fait bien rire.

Il nous reste un jour de vent du nord, soit nous restons à Percy, soit nous allons nous protéger des vents forts du sud dans une rivière. Percy serait plus intéressant, mais il nous faut aller au sud assez rapidement pour sortir de la ceinture cyclonique.

 

Zone de tirs


Comme tous les bateaux devant et derrière nous, nous faisons ligne plus ou moins directe entre Percy Island et la péninsule où se trouvent 2 estuaires où nous pouvons aller ancrer.

Des avions de chasse passent à toute vitesse au-dessus de nous à plusieurs reprises. Les garçons accourent à chaque fois pour voir les avions.

Certains bateaux entrent dans le premier estuaire, nous continuons notre chemin pour aller dans le second. Certains sont déjà arrêtés à l’entrée côté nord, nous choisissons de remonter un peu la rivière pour nous protéger du vent sud qui va arriver assez fort pendant la nuit. Nous ancrons au bout de près de 12h de navigation.

Le lendemain nous entendons à la VHF qu’il y a une zone de tirs non loin de nous qui est interdite à la navigation depuis le jour d’avant pour plusieurs. J’entre les coordonnées dans le programme de navigation et j’en pâlis. Nous avons coupé un coin de cette zone sans le savoir, et nous n’étions pas les seuls, nous nous suivions avec les autres bateaux australiens. C’est bizarre que les militaires ne nous aient pas appelé à la VHF pour nous demander de dérouter, c’est ce qu’ils font dans les autres pays dans des cas similaires.

Pourtant j’avais passé des heures sur internet à chercher ces fameuses « notices to mariners » pour savoir s’il y avait quelque chose sur notre route. Il n’est pas facile d’y trouver des informations qui nous concernent, j’ai trouvé que c’était un peu le bazar. Avec le numéro de la notice communiqué avec l’info à la VHF, j’ai trouvé rapidement. La bonne nouvelle est qu’on peut rester ancré où nous sommes.

 

4 jours à Port Clinton


Le vent a tourné au sud au petit matin. Les 2 bateaux ancrés à l’entrée de l’estuaire où nous sommes sont partis contre le vent, mais l’un a fait demi-tour. Avec la force du vent l’on s’imagine bien combien désagréable c’est de faire du moteur contre le vent et les vagues. Mieux vaut attendre ! Les 2 bateaux qu’on voit à l’AIS dans l’estuaire 10mn au nord de nous ne bougent pas non plus.

Nous passons 4 jours ainsi à attendre. Nous ne descendons pas l’annexe pour aller à terre. Il y a plein de mangroves et nous ne savons pas s’il y a des crocodiles. A marée basse nous regardons aux jumelles s’il y en a qui prennent un bain de soleil sur les bancs, nous n’en voyons pas. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas. Les enfants font de l’école, nous apprenons à jouer de la guitarre.

Le vent va tourner, on se prépare en allant ancrer à marée descendante à l’entrée de l’estuaire.

 

Keppel Island


Au petit matin nous partons, cap sur Keppel Island. C’est une île où il y a toujours beaucoup de voileux.

Nous profitons de nous promener sur l’île avant la tombée de la nuit. Nous croisons nos connaissances Glenn & Margaret du bateau CATINA sur la plage. En retournant au bateau nous passons faire coucou à nos amis grecs du bateau FILIZI.

L’endroit est vraiment beau et c’est dommage de ne pas y rester plus longtemps. Malheureusement nous n’avons pas le temps car nous voulons profiter des 4 jours de vent du nord pour continuer notre route au sud.