Centre de préservation de tortues

Traces de tortues venues pondre

Certains bateaux du rallye ont pris part à un petit rallye indonésien Anambas/Natuna. Comme une bonne moitié de la flotte, nous n’en faisons pas partie. Le rallye les a emmenés faire un petit tour et ils sont allés voir un centre de préservation des tortues. On prend quelques renseignements et nous nous rendons dans les alentours avec LIDA GIRL.

Le mouillage est très joli mais assez loin du centre. Nous nous rendons au centre espérant y trouver des gens sans succès. Nous trouvons le « jardin » où ils enterrent les œufs, on voit quelques rares petites tortues qui se promènent en essayant de rejoindre la mer. L’une d’elle est morte coincée dans une brique, une autre est coincée dans le filet fermant l’endroit. Nous ne résistons pas, nous libérons les tortues entortillées et coincées avant qu’elles ne meurent.


Le lendemain matin pris par une intuition, Stéphane, Timeo et moi partons seuls avant même de déjeuner pour aller y jeter un œil et nous tombons sur les gens s’occupant du centre. Ils sont dans leur barque libérant les tortues. L’un d’eux donne une tortue dans la main de Timeo pour qu’il la libère. Ils ne parlent pas l’anglais et notre vocabulaire d’indonésien se limite à ce que nous avons besoin pour nos achats au marché. Mais nous comprenons qu’il nous faut venir le lendemain matin très tôt.

Le lendemain à peine le jour levé, LIDA GIRL et nous nous rendons vers le centre, ils nous attendent à bord de leur barque et nous font signe de les suivre sur une autre plage. Ainsi nous pouvons les accompagner lorsqu’ils suivent les traces puis recherchent les nids. Ce matin il y a 2 nids, ils creusent tout doucement pour accéder aux œufs puis les sortent soigneusement pour les placer dans un bidon tout en faisant le compte. Ils placent une grosse feuille d’un arbre entre les 2 portées.


Nous nous rendons ensuite sur la plage où ils ont leur centre. Les petites tortues nées la nuit sont récupérées et placées dans un sceau. L’une d’elle est coincée dans le filet, ils brûlent le filet à l’aide d’une cigarette pour la libérer.


Puis nous creusons deux trous assez profonds à un endroit spécifique avant d’y poser soigneusement les œufs, portée par portée, puis de les recouvrir de sable. Ils posent une caisse sur le nid pour plus de protection, malheureusement il en manque une. Ensuite ils inscrivent le nom de la portée, nom que nous pouvons choisir, ainsi que le nombre d’œufs et la date de ponte. Le nid OLENA a 141 œufs, le nid LIDA GIRL 110.


A présent il est temps d’aller libérer les tortues. Il n’y en a pas beaucoup ce matin, par contre il y a 2 sortes de tortues différentes : des tortues vertes et des tortues imbriquée (ou tortue à écailles). Nous les posons sur la plage en bordure de la mer et les voyons courir à l’eau. Les vagues ne leur facilitent pas la tâche, parfois elles sont repoussées bien plus haut sur la plage en faisant de sacrées cabrioles. Mais une fois dans l’eau, elles partent comme si elles avaient toujours su nager.


Pétrole brut un peu partout


Alors que nous nous promenons sur une des plages où les tortues viennent pondre, un pan de la paroi d’un rocher attire notre attention, il a des coulées noires, ça a l’air mouillé. En se rapprochant nous réalisons que c’est du pétrole brut, c’est mouillé et c’est comme si ça sortait de la roche. Le sol alentour est plein de taches de pétrole, ce qu’on prenait pour des petites roches et cailloux noir c’est des amas de pétrole mêlé au sable et nous en avons plein les pieds. Ça colle partout !

Nous ne savons pas si ce sont les cargos passant non loin de là qui perdent du brut ou s’il y en a naturellement dans la région, mais c’est sale. C’est à la benzine que nous réussissons à nettoyer nos pieds, à l’aide d’une spatule qu’on arrive à enlever ce qui est collé sous les chaussures de ceux qui en portaient. Pauvres tortues qui viennent nicher ici, entre les bouteilles PET qui traînent partout et ce pétrole !