Ogea

 

Images CORAL TREKKER & VAVA-U

Après une dizaine de jours à Fulaga, SAWADIVA, CORAL TREKKER et nous sortons de la passe et faisons cap sur la passe d’Ogea, 6 miles à l’est de Fulaga. L’atoll d’Ogea nous protégeait plus ou moins des vagues, mais nous devions remonter contre le vent et ça a pris son temps.

 

La passe d’Ogea est bien large et facile, la carte marine Navionics montre un îlot au milieu de la passe qui n’existe pas, une fois de plus, on réalise qu’il est impossible de faire 100% confiance aux cartes marines. En plus des cartes marines, nous naviguons avec les images satellites.

SAWADIVA nous emmène à un mouillage de rêve, caché derrière des petits îlots en forme de champignons. Nous arrivons vers l’entrée de cette baie et nous voyons de grosses patates de corail effleurant la surface prenant la place d’une bonne partie de l’entrée. SAWADIVA déjà à l’intérieur nous guident par VHF, nous longeons un îlot et nous voilà dans la baie paradisiaque. Nous dépassons SAWADIVA, qui attendait la montée de la marée pour pouvoir y pénétrer plus profondément, et allons le plus au fond poser notre ancre.

Au moment de la marée haute, chargés de nos bouquets de Kava, nous nous sommes rendus en annexe au village pour le rituel Sevusevu. Le chemin est un vrai labyrinthe bordé d’îlots et de bancs de sable. Nous nous faisons un plaisir de naviguer dans ce paysage fabuleux. Il nous faudra faire en sorte de revenir assez tôt, car la plus grande partie du labyrinthe se trouvera à sec à marée basse.

 

Le village

Nous arrivons au village et sommes accueillis par des enfants. Tous attendent les sucettes que leur apportent généralement les voileux. Peu préparés pour aller dans les îles, nous n’en avions pas, mais Sumi et Bettina en distribuaient par grosses poignées.

Nous ne sommes pas convaincus que les sucreries soient une bonne chose, nous n’avons pas l’impression qu’ils ont une bonne hygiène dentaire sur ces îles, de plus le dentiste est sur une île lointaine. Mais voilà, nous n’allons pas y échapper, car partout, les enfants et même les adultes ont pris l’habitude que les voileux leur amènent des sucettes, ils en sont friands et les attendent.

Le village est très bien entretenu ce qui nous surprend, nous nous attendions à ce que ce soit similaire à Fulaga. Les locaux d’Ogea nous expliquent qu’à Fulaga ce sont des paresseux, ils passent leur temps à boire du Kava. Cette explication nous semple plausible, Fulaga est bien plus visitée qu’Ogea en plus c’est l’unique endroit où ils demandent « un don » de 50FJD en plus du Kava, ils ont donc plus d’entrée d’argent et en profitent pour le boire.

Une dame nous introduit dans la maison du chef du village, qui nous attend pour la cérémonie. A nouveau, petit blabla en fidjien, il nous remercie pour le Kava et la cérémonie est terminée. Sa réaction de plaisir face à ces 3 bouquets était touchante, on se rend compte qu’ils ont bien moins de visiteurs que l’atoll voisin.

Le chef est un sculpteur et ses sculptures ne ressemblent pas du tout à celles vues à Fulaga. Chaque atoll a son style.



On est posés au sol

A marée basse, Olena était posé pendant environ une heure sur le sol, abaissant ainsi la ligne de flottaison d’une bonne 10aine de centimètres. Le sol étant du sable, ça ne posait aucun problème et c’était bien pratique. Nous avons profité de nettoyer la coque, il est bien agréable de pouvoir se tenir debout lorsqu’on brosse la coque du bateau qui reste sur place.

 

Retour au village

Le lendemain nous sommes rejoints par 02, VAVA-U et Humberto (EL HOLANDES ERRANTE). Nous sommes actuellement 6 bateaux au mouillage ! Selon le chef, avant notre arrivée seuls 5 bateaux auraient visité l’île de toute l’année. Nous imaginons sa réaction de plaisir face à 3 nouveaux bouquets de Kava !

Nous retournons au village en passant par le chemin cette-fois. C’est bien ¾ d’heure de marche par chemin dans la brousse en longeant un petit sentier. A un moment Timeo sent une petite bête le chatouillant. Un phasme a atterri sur sa tête pour le plus grand plaisir de tous, car ce sont des animaux assez rares à voir.

Nous croisons Humberto, Craig, Ofelia et Martin qui reviennent de leur Sevusevu.

Nous arrivons vers l’école au moment de la sortie des classes. Les enfants sont alignés par classe et écoutent le sermon d’un des professeurs. Puis ils peuvent partir une file après l’autre. Nous avons pu discuter avec les professeurs, tous fidjiens mais originaires d’autres îles, et visiter les classes. Timeo a été invité en classe le lundi, mais nous allons malheureusement quitter l’atoll avant, ce sera pour une prochaine fois.

Nous faisons le tour du village puis visitons le petit magasin qui est étonnamment pas mal fourni. La tenancière se trouve derrière son guichet grillagé et nous pouvons voir à l’arrière son étagère qui comporte son stock. La tenancière est très fière de nous informer que les habitants du village de Fulaga ont appelé, ils vont venir faire leurs achats chez elle. Ça nous surprend, c’est 10km de mer entre les 2 passes, contre le vent. Pas très agréable avec leur petits bateaux. Elle nous dit qu’ils viennent régulièrement car, selon ses dires « ces paresseux ne sont pas capables de s’organiser à commander assez lors du passage du cargo mensuel ». Alors c’est elle qui en profite, ça lui augmente son chiffre d’affaires.

Nous visitons une connaissance des SAWADIVA qui vient de Fulaga mais habite désormais ici. Il nous invite à boire des cocos vertes. Martin de VAVA-U nous organise des pailles en coupant des feuilles de Papayer, la tige étant un tube vide.



Dinghy party

Pour changer les habitudes, Sumi organise une Dinghy party comme sundowner. Nous attachons les 6 dinghys autour d’une ancre et passons un chouette moment à partager informations, anecdotes, rires et apéro.

 

Séparation

C’est ici que nos chemins se séparent, SAWADIVA dans l’attente de visas, s’en vont à Moala pour avoir un accès internet. CORAL TREKKER et nous attendons un meilleur vent 24h plus tard pour nous rendre à Matuku alors que les 3 autres profitent encore un peu du lagon.

Nous sortons de cette superbe baie à marée haute et allons mouiller vers la plus petite île d’Ogea dans l’attente de l’heure du départ. CORAL TREKKER un peu plus lents partent en début d’après-midi, nous attendons la fin de l’après-midi en profitant de visiter les lieux.

 

Traversée

La distance entre Ogea et Matuku étant assez grande, nous avons choisi de faire la traversée de nuit, ainsi nous partons de jour pour arriver de jour.

Par habitude, nous trainons des fils de pêche. Après le coucher de soleil, nous les remontons et alors que Stéphane remonte une ligne voilà qu’un beau thon de bien 20kg mord à l’hameçon. Le temps de le tirer à bord et de le gaffer, il faisait nuit noire. Ce n’est pas les conditions idéales d’être assis sur la jupe arrière muni d’une lampe frontale pour fileter le poisson alors qu’il y a des vagues, mais Stéphane l’a fait comme un chef. Par contre ça lui a donné le mal de mer. Le repos pendant son quart de sommeil lui a fait du bien et Stéphane était à nouveau en forme pour le reste de ses quarts de nuit.