Matuku

 


Nous avons rejoints CORAL TREKKER un peu avant Matuku et les avons suivis à l’intérieur du lagon puis de la baie.

Erwin nous a beaucoup parlé de Matuku, ce serait magnifique et ça ressemblerait pas mal aux Marquises. Nous n’avons pas été déçus, l’endroit est très joli, la baie bien abritée.

 

Sevusevu

Après avoir ancré, nous profitons de la marée haute pour aller faire le Sevusevu au village. Le chef du village étant absent, les locaux nous ont organisé le rituel chez une autre personne.

Après la cérémonie les locaux aiment rester assis avec nous à discuter, nous apprécions également ce moment. Alors que nous discutions voilà qu’entrent 2 hommes, l’un reste discrètement vers l’une des portes alors que l’autre nous rejoint. Il semble être respecté, les bouquets de Kavas sont poussés devant lui. Nous apprenons que c’est un membre du gouvernement, les gens l’appellent Roko, ce qui est son rang, car son nom est Wiliame. C’est le « Roko » responsable des îles Matuku, Totoya et Moala.

Voyant arriver 2 bateaux, le « téléphone de brousse » a vite fait le tour de l’île et le représentant du gouvernement qui était sur place a été amené à notre rencontre. Wiliame demande à faire des photos de groupe puis tous nous accompagnent aux annexes. Surprise, la marée est descendue plus vite qu’on l’a pensé. Nos annexes sont posées sur la boue. Nous n’avons pas le temps de dire quelque chose que déjà des locaux empoignent nos annexes et nous aident à les transporter à l’eau.

 

Visite

Wiliame me demande s’ils peuvent venir visiter le bateau. Nous avions été avertis que les locaux adorent venir visiter nos bateaux, c’est donc avec plaisir que nous les avons accueillis. Ils sont venus à 3, un des villageois qui conduisait leur barque, Wiliame et Jone, le météorologue.

Nous avons passé un chouette moment ensemble à discuter. Wiliame et Jone sont amis et viennent de la même île dans l’est du groupe Lau. Wiliame est en déplacement à Matuku, il devrait se rendre le lendemain à Totoya pour quelques jours avant d’aller à Moala d’où il repartira à Suva, la capitale. Jone travaille pour le centre météorologique de Nadi, l’un des 6 centres mondiaux spécialisés dans les observations cycloniques. En bref, un des centres météo très importants pour les navigateurs. Jone est posté à Matuku depuis 4 ans et son travail est de relever et de transmettre les données météo à Nadi toutes les 3 heures. En décembre il sera muté à Nadi, nous prévoyons de garder contact.

Ils repartent, Jone m’informe vouloir repasser le lendemain nous amener sa sauce sashimi, car en parlant de pêche, ils savaient qu’on venait d’attraper un gros thon.

 

Soirée sashimi

Sumi et Robi nous rejoignent le soir pour manger le sashimi de thon. A un moment nous entendons un moteur s’approcher de nous, ce sont Wiliame et Jone qui revenaient nous rendre visite.

Jone nous emprunte une combinaison néoprène, pour aller faire un peu de chasse sous-marine. Wiliame s’est installé avec nous à la table. Après le sashimi, nous avons fait des steaks mi-cuits de thon avec du riz. Wiliame était enchanté du repas.

Jone est revenu bredouille un bon moment plus tard, il n’a rien pêché. Nous lui avons réchauffé une assiette et c’est avec plaisir qu’il a mangé en notre compagnie.

 

A travers la brousse

Etant à Loma, nous décidons d’aller visiter Raviravi, un autre village quelques kilomètres plus loin de l’autre côté de la colline. On suit les sentiers, tournons à droite dès qu’on le peut et suivons le sentier en essayant de prendre la bonne direction. A un moment on débouche sur un champ en hauteur avec une superbe vue. Nous étions bien loin du sentier amenant au village. Nous nous essayons à travers la brousse pour retrouver le sentier, Robi et Stéphane en éclaireurs. Tous deux ont regretté de ne pas avoir pris leur coupe-coupe avec (un gros couteau qu’on porte à la ceinture). Au bout d’un moment on a laissé tomber et nous sommes redescendus.

Pas facile au milieu de la brousse parmi tous ces sentiers qui sont parfois à peine visibles. Aucun panneau, rien. Les gens savent où ils vont et il y a peu de touristes. Sans internet, pas de Google Maps ! Nous aurions dû télécharger les cartes avant de nous aventurer là-bas.

 

Yaroi

Quelques heures plus tard, nous prenons les annexes et tentons de nous rendre à Yaroi, le village où se trouvent la station météo et l’hôpital. Nous zigzaguons entre les récifs pour arriver sans heurts sur la plage de Yaroi.

Nous sommes arrivés au moment de la sortie de l’école. Tous les enfants nous rejoignent et attendent les sucettes. Décidément, il nous faudra acheter des sucreries ! Heureusement, Sumi a tout ce qu’il faut.

Une dame vient à notre rencontre et nous fait visiter son village. L’hôpital est un petit dispensaire, le sentier de l’école est couvert. Elle nous raconte le cyclone Harold et nous montre les dégâts. Certaines maisons ont été déplacées de plusieurs mètres à cause des grosses vagues. Une dépendance WC en murs de pierre s’est retrouvée à l’envers ! Le seul blessé était son mari, qui est retourné à son bureau pour prendre du matériel et s’est pris la porte sur la tête.

C’est fort dommage, j’ai oublié de prendre mon téléphone, je n’ai aucune photo de ce village.

A un moment on réalise que notre guide est la femme de Jone, le météorologue. Elle nous amène chez eux, où nous retrouvons Wiliame en train de débroussailler. Il s’occupait en attendant de se rendre à Totoya

Nous quittons le village avant la fin du jour et nous réjouissons de les retrouver à Nadi après leur retour. Retour pas forcément réjouis pour la famille, car si c’est une bonne chose de retrouver les plus grands enfants en études là-bas, c’est la vie moderne qui les attend avec les factures et ce qui suit. A Matuku, la vie est différente, on vit au jour le jour, on se nourrit avec ce que l’on a. Une autre vie qui est fort agréable.

 

Visite nocturne

Nous étions en train de débarrasser notre souper qu’on entend un moteur qui s’approche de nous. C’était à nouveau nos compères Wiliame et Jone ! Jone me donne un poulet congelé, sort un verre de sauce soja et me demande les ingrédients nécessaires pour faire sa sauce sashimi. Ainsi j’ai eu un petit cours de cuisine.

Une fois la sauce finie, il fallait la goûter, heureusement il nous restait encore un bout qu’on n’avait pas encore mis au congélateur. Sashimi party après le souper ! Les voyant manger avec appétit, j’ai sorti le reste de riz et l’ont fini.

Jone et Wiliame nous expliquent que les vagues sont mauvaises, Wiliame ne pourra pas se rendre à Totoya comme prévu avec leurs barques. Il nous demande s’il peut se joindre à nous le lendemain pour aller à Moala.

Nous avions entendu que de transporter des locaux peut être problématique. Un copain aurait même eu une amande car il aurait emmené des locaux à Suva. Nous n’avons aucun souci de lui rendre ce service, mais ne voulons pas avoir de problème. Wiliame est du gouvernement, il nous a assuré que nous n’en aurons pas. Nous espérons qu’il ait raison.

 

Un passager et un crabe pour la traversée


Pressés par la saison cyclonique approchant, nous quittons déjà cette magnifique île.

Au petit matin, Jone nous amène Wiliame et ses bagages, puis nous levons l’ancre. Jone et son fils nous accompagnent un peu puis partent. Ils nous rejoignent un peu plus tard et nous tendent un sac. Une des femmes a attrapé un gros crabe pour Roko (Wiliame). Nous prenons le sac et nos routes se séparent.

Wiliame regarde dans le sac et nous montre la bête. Elle est vivante ! Les filles et moi sommes soulagés lorsqu’il me demande un couteau, mais nous étions trop naïves. Le couteau n’était pas pour le tuer, mais pour lui enlever les pinces. Il me tend la bête et me donne les instructions pour le cuisiner. Ma remarque « mais il est vivant ! » l’a fait sourire et sa réponse « t’inquiètes, il ne peut plus te pincer » ne m’a pas aidée.

J’ai lavé la bête et l’ai mise comme je pouvais dans ma marmite pression. Elle était si grosse qu’il me fallait jouer au Tétris pour pouvoir y ajouter les pinces. Quelques heures plus tard, il était temps de le mettre cuire, la pauvre bête, elle était toujours vivante. J’ai mis le feu en marche avant de quitter la cuisine pour ne pas l’entendre crier.

Au bout d’une bonne heure, elle était toute rouge et nous nous sommes régalés. Par contre, nous avons été déçus du peu de chair qu’avait cette grosse bête. Aussi succulent qu’est le crabe, nous n’allons pas en pêcher, à notre avis, ça ne vaut pas la peine.