Arrêt d’urgence à Chesterfield

Nous entrons Chesterfield au matin de notre 4ème journée de navigation. A peine dans le parc qu’un hélicoptère militaire nous tourne autour 5x, à un moment il a même les roues d’atterrissage dehors et les portes de côtés sont grandes ouvertes. Ils doivent certainement nous photographier. Ils ne nous contactent pas par VHF, nous supposons que les autorités les ont avertis de notre arrivée.

Nous savons que les îles Chesterfields sont très surveillées, car bon nombre de plaisanciers y sont allés en douce.

Un peu plus tard nous croisons la route d’une grande baleine qui va dans le sens inverse. Elle ést trop loin pour la photographier.

En fin d’après-midi nous nous approchons du mouillage et nous voyons les vagues se fracasser contre le récif qui se trouve entre le mouillage et l’île. D’un côté je suis soulagée qu’on doive aller s’ancrer ailleurs, par contre il nous reste peu de temps avant la tombée de la nuit.

Grâce à mes cartes satellites, je trouve une grosse surface de sable plus au sud qui est dépourvue de patates de corail et protégée par des récifs à l’ouest, au sud et à l’est. Stéphane met les gaz pour s’y rendre.

Nous entrons dans une région qui n’est pas hydrographiée, donc aucune entrée dans les cartes maritimes. Les cartes satellites sont des photos des récifs, mais entre-deux c’est coloré en bleu, ce n’est pas parce que c’est bleu qu’il n’y a pas d’obstacle !  Je suis à l’avant du bateau pour surveiller qu’il n’y ait rien, mais le soleil est bas, je ne vois pas très bien, c’est assez angoissant.

Nous arrivons à l’endroit où je pensais mouiller, on en fait le tour, la profondeur est parfaite et effectivement il n’y a aucune patate de corail. Nous posons l’ancre et laissons descendre plus de chaîne que nécessaire à cause de la dépression.

 

Réparations à Chesterfield



« La plaisance c’est réparer son bateau dans les plus beaux endroits du monde ». Une fois de plus, cette citation nous correspond.

Nous sommes en plein milieu de l’océan, mouillé dans un récif en forme de V, on devine les îlots à 3 miles nautiques de distance. Nous avons un peu de houle, mais nous sommes bien protégés.

Stéphane s’attaque en premier aux safrans. La position des safrans est maintenue par des vis dont les pointes sont dans des fentes. Les pointes de ces vis étaient tordues ! Heureusement que nous nous sommes arrêtés ! Stéphane coupe les pointes fichues et bricole des pointes provisoires. Il nous faudra faire faire de nouvelles vis en Australie.

La corde du lazy-bag est changée assez rapidement.

L’auto-pilote ayant fait de drôles de manœuvres ces derniers jours, Stéphane en a fait la révision.

Quant aux enfants et moi, nous avons refait le ménage de printemps à travers tout le bateau, espérant éliminer tout cadavre d’insecte. La biosécurité australienne a trouvé des ailes d’insectes et un moustique mort sur le bateau de connaissances. Ils cherchent le moindre insecte, alors on va éviter d’en avoir.

Nous n’avons pas eu beaucoup de vent lors du passage de la dépression. Par contre les vagues à l’extérieur ressemblaient à des murs qui s’abattaient à grande force sur le récif.

Afin de protéger notre réparation provisoire des safrans, nous attendrons 5 jours à Chesterfield jusqu’à ce que les vagues diminuent.