Arrivée à Mackay


 

Après avoir passé 2 îles, nous voyons enfin la terre. Mackay est un grand port de cargaison où de très gros cargos viennent chercher sucre et charbon. Un bon nombre de cargos sont ancrés dans des zones dédiées en attente d’être chargé.

L’entrée de la marina se trouve à l’intérieur de ce grand port commercial. Ce qui en fait un port bien protégé, mais nous sommes interdits d’entrer dans le port quand un cargo est en manœuvre. A notre approche nous appelons par la VHF à plusieurs reprises jusqu’enfin quelqu’un daigne nous répondre. On nous demande d’attendre car un cargo va bientôt sortir du port. On se met un peu de côté et on se laisse dériver en attendant.

 

Entrée dans le port

Bien plus d’une demi-heure plus tard le cargo est parti et nous tentons à nouveau d’appeler pour avoir la permission d’entrer et surtout pour savoir où nous rendre pour faire notre clairance, car les australiens sont très à cheval. Nous avons interdiction d’avoir contact avec d’autres bateaux ou d’aller à terre avant d’avoir fait les formalités. Il faut nous amarrer au bon endroit et attendre le passage des douanes, de l’immigration et de la biosécurité.

C’est pénible car nous ne savons pas quels noms contacter et personne ne nous répond quand on appelle « port authority » ou « customs » etc. Beaucoup de personnes appellent « VMR » (Volunteer Marine Rescue = sauvetage maritime volontaire) pour les informer de leurs sorties et ont des réponses de suite, mais nous ne savions pas à quoi correspondait cette abréviation et eux n’ont pas répondu pour nous dire qu’on devrait appeler « ABF » ou « Australien Border Force ».

Enfin le port authority nous ont donné le feux vert pour traverser le port commercial et nous entrons dans le port de plaisance. Nous appelons le port de plaisance par VHF pendant bien 20 minutes, personne ne répond. Pour finir on demande à un bateau qui entre afin qu’il contactera les autorités pour nous. Enfin on nous appelle, ce sont les Border Force (la douane) et on nous demande de nous amarrer au ponton de la station service.

 

Douane et immigration


3 personnes viennent à bord, ils portent des masques et des gants. Les 2 hommes s’installent à la table avec Stéphane pour faire les papiers alors que la dame me demande de lui montrer le bateau pour qu’elle le fouille.

Ce n’est pas la première fois que les autorités fouillent, mais jamais on a été fouillés comme ça. Elle a même regardé dans la boîte de Légos, passé les mains pour fouiller entre les habits dans les armoires. Pas une pièce ni un placard n’a été épargné. La douane australienne est réputée pour être la plus stricte, nous pouvons confirmer. Mais je tiens à dire que toute la formalité a été faite dans le respect et la gentillesse.

Quand elle a ouvert l’armoire à pharmacie qui est remplie de médicaments comme une boîte de Tétris, je lui ai proposé de regarder ma liste plutôt que de sortir toutes les boîtes. Ma liste mentionnant les composants des médicaments lui a bien facilité son travail. Nous n’avions aucun médicament prohibé à bord, mais elle aurait voulu la prescription de notre médecin pour tous les médicaments nécessitant une prescription. Je lui ai expliqué que c’était notre pédiatre qui nous avait organisé toute notre pharmacie pour le voyage, ainsi nous n’avions pas besoin de papier de sa part pour avoir les médicaments. Elle a accepté en m’éclairant que pour une prochaine fois ce serait bien d’avoir ce papier à bord.

 

Biosécurité

Après le départ de la Border Force une dame arrive avec une charrette et de gros sacs à ordures.

Elle me pose des questions et de suite je lui dis que nous avons encore pas mal de riz et que c’est le seul point où j’étais incertaine. Nos connaissances qui sont entrés par Bundaberg ont tous pu garder le riz quant aux autres arrivés dans d’autres ports, leur riz a été enlevé par la Biosécurité. Elle m’explique que les règles viennent de changer, elle va inspecter toutes mes bouteilles PET contenant du riz, de la farine et autre avec une lampe.

Elle va aussi fouiller tout le bateau, même sous le sol pour voir le fond des coques. Elle cherche toute trace d’insecte, tâte les sacs pour voir s’il y aurait des objets interdits, ouvre des placards, regarde le peu de nourriture qu’il nous reste. Elle a bien contrôlé nos coquillages et mes paniers en feuilles de palmiers. J’ai pu les garder à bord à condition de ne pas les amener à terre ni de les jeter aux ordures en Australie.

Je lui ai dit les heures passées à fouiller les différents sites internet pour savoir ce qui était interdit. Les sites officiels étant faits pour des voyageurs en avion ne sont pas adaptés pour des plaisanciers qui entrent avec tout leur ménage et réserve de nourriture. Des voileux nous avaient passé l’information que tout ce qui était fait maison ou artisanalement était confisqué, donc nous avions consommé toutes mes confitures maison et autres avant notre arrivée.

A la fin de sa fouille elle me félicite, j’ai fait un très bon travail de recherche. Nous sommes le seul bateau où elle repart avec son sac à poubelle vide ! Elle m’explique que ce n’est pas drôle d’enlever de la nourriture des bateaux car parfois il y a beaucoup (des amis à nous ont eu 3 gros sacs à ordures pleins). Mais c’est important pour le pays, ils ont eu beaucoup de petits animaux qui sont entrés par le passé et qui devenus nuisibles et causé de gros dommages.

Elle a pris notre poubelle de bord pour l’éliminer. Timeo et moi avons pu l’accompagner pour voir où elle allait mettre la poubelle, car elle lui a expliqué le processus. Tout déchet de biosécurité est d’abord congelé puis brûlé. Notre sac à ordures a été mis dans un autre sac, puis mis dans un gros congélateur qui contenait déjà d’autres poubelles.

 

Plaisancier mécontent

Alors que nous étions encore avec les autorités, notre drapeau jaune de quarantaine hissé, un bateau s’approche pour faire le plein et se met à hurler pour savoir si on voulait squatter là encore pendant longtemps. Etant assez loin c’est le bateau voisin qui a fait le relais et qui lui a hurlé que nous étions occupés avec les autorités.

Le plaisancier en question était mécontent, car comme nous étions au fond du ponton, il a dû faire demi-tour pour pouvoir se parquer devant nous.

Le douanier alarmé par les cris est venu voir et a dit à Stéphane de ne pas s’inquiéter, de rester ici jusqu’à ce que les formalités soient finies et que ce plaisancier étant simplement un ignorant.

Le côté comique est qu’un peu plus tard Stéphane a reconnu le bateau et ses passagers. C’était le monsieur qui a écrit le guide de plaisance électronique pour le Queensland que j’étais à 2 doigts d’acheter ! Le douanier l’a traité d’ignorant non pas sans raison, s’il s’était donné la peine de lever la tête il aurait vu le drapeau jaune. Le début de son livre traitant de l’entrée en territoire australien, je suis persuadée qu’il parle du drapeau puisque l’Australie est à cheval sur les règles.

Je pensais acheter ce guide une fois sur place, mais après cet incident et des retours négatifs de différents plaisanciers australiens, j’ai changé d’avis.