Second départ pour l’Australie


C’est un mardi matin que nous quittons Chesterfield. Nous sortons du récif par une petite passe entre deux îlots, le courant est avec nous et nous pousse dehors.

Le vent est agréable, nous hissons les voiles et nous nous faisons la remarque que c’est des conditions idéales pour une traversée facile.

La lune a grandi et est présente presque toute la nuit amenant beaucoup de luminosité. Une nuit j’ai même été affaler la grand-voile puis la hisser quelques heures plus tard à la seule lumière de la lune ! A l’avant au pied du mât, je voyais presque comme en plein jour !



Passagers à bord

Nous avons eu des passagers ! La première nuit 7 fous de bassan se sont installés sur notre filière bâbord. Ils sont vraiment marrant à regarder chevaucher les vagues dans leur sommeil. Parfois des vagues les douchent, ils écartent les ailes pour se sécher puis reposent leurs têtes sur leur dos pour continuer de dormir. Le matin c’est un sacré bordel que j’ai dû aller nettoyer et ça sent fort le guano.

D’autres nuits nous aurons encore quelques fous de bassan, notre dernière nuit un très bien élevé se tiendra sur le cadre des panneaux solaires, faisant ses affaires directement dans la mer.

Stéphane aura la visite de 3 dauphins lors d’une de ses gardes de nuit.

 

Pétole


C’est la pétole, nous n’avons plus de vent. Nous avons navigué presque toute la nuit au moteur et continuons pendant la matinée. Puis on coupe tout et on se laisse dériver pendant plus de 7 heures. Une mer d’huile, 0.0 nœud de vent, 0.0 nœud de déplacement sur l’eau, le courant nous pousse mois d’un nœud au nord-est. Les enfants se soucient car on fait marche arrière. Nous apprécions cette pause, c’est comme être ancrés en plein océan.

En continuant au moteur nous arriverions le dimanche. Beaucoup de pays ont des frais de douane supplémentaires si on arrive en week-end, autant arriver lundi matin. En fin d’après-midi le vent se lève, nous hissons les voiles et repartons.

 

Très mauvaise surprise


Stéphane se rend compte qu’on a des traces d’eau qui vient du passe-coque du refroidissement du frigo/congélateur (le passe-coque est un trou à travers la coque par lequel on pompe de l’eau de mer). Il veut resserrer la pièce de distribution en laiton vissée sur le passe-coque et la pièce se brise en deux à peine qu’il la touche. Heureusement, il a vite pu fermer la vanne car c’est un jet d’eau qui sort.

Nous nous rendons compte qu’une fois de plus, le chantier qui nous a vendu le bateau nous a arnaqué. Nous leur avions demandé de changer tous les passes coques, ce qu’ils ont fait. Mais ils ont utilisé des matériaux de plomberie en laiton pour les maisons et non pour les bateaux. Ceux pour les bateaux sont plus chers car ils sont faits dans un autre alliage qui résiste à l’eau de mer.

Le point positif de cette casse est son timing. Notre congélateur était déjà vide et le frigo presque vide à cause de la biosécurité, pas besoin d’une réparation de fortune. De plus, nous trouverons tout ce qu’il faut en Australie pour réparer.

Quelques heures plus tard, au milieu du quart de repos de Stéphane je le vois s’affairer dans les cales. Il ne pouvait pas dormir et s’est mis à contrôler tous les passes-coques. Celui du refroidissement de la génératrice est également en piteux état. Il ferme la vanne au cas où.

Nous n’avons plus confiance en aucun de nos passes-coques, nous commanderons 10 nouveaux passes-coques pour tout changer dès que nous pourrons caréner.

 

Hydrographers passage


Au petit matin nous arrivons à l’entrée de l’Hydrographers passage. C’est le passage de la Grande Barrière de Corail. Nous savons que les courants changent de direction selon les marées. Ayant encore 120 miles nautiques à faire jusqu’à Mackay, nous aurons de toute manière par moments le courant avec nous et par d’autres le courant contre nous. Nous n’avions donc pas spécialement planifié ce passage selon les courants, préférant y entrer de jour.

La chance a encore une fois été de notre côté, vers l’entrée où c’est le plus étroit, nous avions environ 4.3 nœuds de courant avec nous (sur la photo, nous avons un pic de 5.5 nœuds).

 

Point d’écoute brisé

Une fois sortis de la Grande Barrière de Corail nous avions de drôles de petites vagues de côté, qui venaient régulièrement après quelques minutes de calme. Elles étaient petites mais pointues et comme il n’y avait pas beaucoup de vent, le mouvement sec du bateau faisait pas mal taper la grand-voile.

Afin de protéger la grand-voile nous voulions l’affaler mais nous devons d’abord enrouler le génois (voile à l’avant) pour aller au mât s’occuper de la grand-voile. Une vague arrive et crack ! Les sangles qui tenaient l’anneau du point d’écoute de la grand-voile se sont déchirées.

C’est une réparation que je ne peux pas faire avec ma machine à coudre. L’épaisseur de la voile et des sangles à cet endroit est de près d’un centimètre. Il nous faudra enlever la voile et l’amener dans une voilerie pour la faire réparer.

En attendant, nous pouvons toujours encore l’utiliser en y mettant des ris (rapetisser la voile).