Après quelques jours de tranquillité à Vanua Balavu nous repartons pour une navigation au près du vent. Près de 23h plus tard nous arrivons à Fulaga. Il n’y a pas à dire, cet atoll est magnifique avec ses îlots en forme de champignons.
L’un des chefs du village est venu nous faire un petit coucou et surtout voir si nous n’avions pas du kava ou du suki-suki (tabac pour faire des cigarettes) à vendre, ce qui n’est pas notre cas.
Le lendemain nous partions au village faire le rituel Sevusevu. Après 2km de marche, habillés de paréos pour cacher nos jambes, retirant nos chapeaux des têtes, nous entrions le village pour nous rendre à la maison du chef.
Nous avons eu la bonne surprise de ne plus avoir de famille d’accueil. Il est d’usage de retourner dans la même famille, famille dont nous avions toujours eu l’impression de déranger. Ainsi nous étions libres dans le village, comme dans tous les autres villages que nous avons visité à travers ce pays.
Nous avons eu beaucoup de plaisir à retrouver le sculpteur Minny et sa femme Salotte.
Nous avons également découvert de nouveaux ancrages et fait la connaissance de nouvelles personnes.
Internet loin de tout réseau
Il y a que certaines îles du groupe Lau qui a du réseau. Le reste est un peu coupé de cette forme de civilisation. Fulaga n’a ni internet, ni réseau GSM.
C’est là qu’on se rend compte que notre système de communication que nous utilisons en traversée ne fonctionne plus. Nous avons à nouveau le même problème qu’au Panama et devrons trouver un électronicien pour réparer et contrôler notre installation vu que c’est la seconde fois que nous avons le même problème.
Nous avons fait la connaissance du nouveau principal de l’école, car c’est le seul endroit de l’île où nous avons accès, contre rémunération, à un tout petit peu d’internet très très lent par satellite.
Leur système fonctionne à l’énergie solaire, sur les 8 panneaux, un est complètement détruit depuis le passage de l’ouragan Yasa 11 mois auparavant. Les batteries sont complètement gonflées et peu fonctionnelles. En résumé, le téléphone et internet fonctionnent entre 10 et 14 heures quand le soleil est au plus haut et seulement si le ciel est découvert.
Pio, le principal nous informe que le routeur qui leur fait le Wifi est hors service et qu’un nouveau devrait arriver avec le prochain ravitailleur mensuel prévu quelques jours plus tard. Il nous propose d’utiliser son ordinateur.
Je me logue sur notre mail Olena. Celui-ci ne connaissant pas ce nouvel ordinateur m’envoie un code d’authentification à mon adresse privée. En me loguant sur celle-ci, pour les mêmes raisons on m’envoie un code d’authentification par SMS. Nous repartons bredouilles, incapables d’avoir écrit un mail pour avertir que nous étions bien arrivés. Les informaticiens de nos jours ne peuvent pas s’imaginer qu’il existe encore des endroits dans le monde qui ne sont pas connectés et qui n’ont pas de réseau GSM. 20-25 minutes de dinghy et 4km de marche pour rien.
Stéphane sort notre routeur 12V et le remet en état de marche. L’univers salin n’est pas bon pour les appareils électroniques. Il en touche un mot à Martin de VAVA-U arrivé entre-temps, qui lui aussi a un routeur, mais un 220V ce qui est plus pratique là-bas. Ils se rendent ensemble à l’école pour installer le routeur de Martin. Ainsi le village dispose à nouveau d’un Wifi tant que Martin traîne aux alentours, car le ravitailleur n’a pas amené le routeur attendu.
Fête de la santé
Le chef du 3ème village de Fulaga est passé au mouillage saluer Erwin de SAWADIVA et venu nous inviter tous à la fête de la santé de son village. Avec l’arrivée de BLUE SPIRIT, nous étions 4 bateaux amis à nous y rendre et y avons rencontré 2 des 3 autres bateaux nouveaux arrivés.
La fête a pour but de récolter des fonds, qui cette-fois serait pour la remise en état de la salle communale. C’est une très bonne idée, car assis dans cette salle, nous pensions qu’elle risquait d’être complètement détruite au passage d’un prochain cyclone.
Dans ces îles, les gens vivent au jour le jour, loin de tout. Une fête c’est un changement de routine et un grand amusement. Ils ont préparé des discours, décoré des invités spéciaux de couronnes de fleurs, chanté de nombreuses chansons et présenté des danses.
La suite se passait à l’extérieur où des jeux étaient
organisés. Ils ont tiré à la corde, fait un concours de saut en sac, concours
du manger des pommes pendues à un fil, concours de la fabrication d’un panier
en palme de cocotier et fini par un tournoi de volley. L’ambiance et festive et
bonne enfant. Les voileux toujours invités à prendr
e part. Les adultes
s’amusent autant que les enfants. C’était drôle de voir des adultes s’amuser à
des jeux qui chez nous amusent plus que les tout petits. Et franchement ça fait
chaud au cœur, cet ambiance bon-enfant de l’amusement c’est magnifique. Il n’y
a pas de peur du qu’en dira-t-on, on s’amuse et on croque la vie à pleines
dents !
Après un grand repas dans la salle commune, nous avions à nouveau droit aux chants et danses. Il est de coutume là-bas d’aller badigeonner les têtes des gens qui font une présentation ou un concours de talc, de leur remettre des sucreries ou/et des foulards/paréos. C’était très marrant de voir les enfants et adultes qui se donnaient de la peine de refaire leurs danses ennuyés par des femmes leur mettant du talc en plein visage. C’était les éclats de rires dans la foule.
BBQ sur la plage
S’il y a une chose qu’on aime, c’est se retrouver sur la plage autour d’un feu. Les voileux ont l’habitude d’organiser des potluck, un repas commun où chacun amène sa viande et ses boissons et un plat à partager. Ainsi on se retrouve avec un buffet souvent international.
On a eu le plaisir d’en faire 2 pendant notre long séjour à Fulaga. Mais en fin d’année il fait très chaud et certains d’entre-nous nous sommes assis dans l’eau pour manger.
Timeo et parfois Cyliane ont pour habitude de se rendre à la plage seuls, munis de leur boisson, d’une barre de céréale, d’un couteau suisse et d’une VHF pour nous appeler. Ils y jouent aux Robinsons pendant des heures. Timeo grimpe aux cocotiers (ceux qui sont pas trop hauts) descendre des cocos vertes et les ouvre à l’aide de son couteau pour en boire l’eau.
Balades entre les îlots à marée basse
On ne se lasse jamais des couchers de soleil
Old Papaya bay, petit hameau de 3 maisons abandonné