Secret Islands

 

Après une belle demi-journée à Monu nous quittions le mouillage pour nous rendre plus au nord mouiller dans un lagon entre 2 îles nommées Navadra et Vanua Levu (le même nom que la 2ème plus grosse île du pays).

De gros panneaux sont posés le long des plages, trop loin pour qu’on puisse lire quoi que ce soit avec des jumelles, mais nous supposons que c’est une interdiction d’aller à terre.

 

4 requins pointes noires tournent sans arrêt autour de notre bateau. On en voit toujours au moins 2. Impossible de jeter quelque chose par-dessus bord sans qu’ils viennent de suite voir. Nous les trouvons un peu trop curieux pour aller se baigner. Ils ont l’air d’avoir l’habitude d’être nourris par les bateaux.

Alors que je me rends au mat un gros insecte me fait sursauter. Nous avons un passager clandestin : un Xixuthtus ou Xixuthtus héros, un genre de coléoptère qui est le plus gros insecte vivant. C’est marrant car des copains en ont eu un à bord et fascinée par la bête, j’ai demandé à un ami qui s’y connait ce que c’est. J’ai pu apprendre que c’est endémique des îles du Pacifique et que les héros peuvent mesurer jusqu’à 15cm sans les pattes et antennes. J’espérais avoir la chance d’en voir un, mais comme ils sont assez rares, je n’y croyais pas trop.

Notre passager mesurait 8cm (juste le corps sans les pattes et antennes) et il était sur le côté du mat cramponné à une corde car il y avait pas mal de rafales. Le lendemain il n’avait pas bougé d’un pouce, j’ai décidé qu’il fallait le déloger. Ça faisait bien 1 jour qu’il n’avait rien dû manger vu qu’il n’a pas bougé, d’ailleurs il n’avait pas trop l’air en forme. Le sauvetage du Xixithtus a été repoussé, car des locaux débarquent sur l’île pour une bonne partie de la journée, nous restons à bord.

Après leur départ, habillée de gants je pousse la bête dans une boîte. Ce n’est pas dangereux mais ça peut pincer fort. On part avec Stéphane et Timeo sur l’île et je le pousse sur le tronc d’un arbre, il se laisse faire. Nous profitons de nous rendre au pied d’un des panneaux qui nous confirme qu’il est interdit d’aller à terre.

Après quelques photos sur la langue de sable qui relie l’île a un autre bout d’île, nous retournons au bateau pour ne plus retourner à terre.

Après notre départ nous apprendrons le pourquoi. Ces îles ont le surnom d’îles secrètes et elles doivent être respectées. Elles seraient considérées saintes et lieu de sacrifices. Nous aurions dû déposer un Sevusevu (Kava) et offrandes dans la grotte à côté du panneau que nous sommes allés lire. Des locaux viendraient chercher les offrandes régulièrement.

Nous ne le savions pas et avions le kava prêt, car on s’attendait à ce que les locaux qui étaient sur l’île passeraient le prendre. Il est de coutume de payer notre passage dans un lagon ou île par un Sevusevu, un bouquet de racines de Kava.

La houle a tourné au début de soirée, le roulis était de mal en pis. Nous n’avons pas dormi grand-chose. Essayez de dormir dans un grand-8 ! Sans compter le clappement de l’arrière de la jupe qui atterrit sur l’eau après chaque saut.