Escortés par la navy

 

Le départ d’Estran pour la Réunion

Nous sommes arrivés à Denarau juste à temps pour voir nos amis belges Estran partir pour la Réunion. Un voyage sans escale de la distance du tiers du tour du monde (dû à la fermeture de beaucoup de pays à cause de la pandémie). Ils y arriveront au bout de 7 semaines et 2 jours de navigation avec une grosse chance car les bas haubans du mât principal (les câbles qui maintiennent le mât) qui ont été changés il y a 2 ans ont lâché! Heureusement pour eux, ils ont un second mât et ont pu faire les 3700km restants à la voile. Quant au mât principal, ils l’ont maintenu avec maintes cordes et il n’est pas tombé.

 

Nous devons nous rendre tous les 5 à Nadi pour un check-up médical pour la demande de nos visas australiens. Seules 2 cliniques sont équipées et reconnues par l’immigration australienne, elles se trouvent à Suva et à Nadi, toutes deux sur l’île principale qui est considérée contaminée et dont nous n’avons pas l’autorisation de nous y rendre.

Nous avons tout essayé pour faire ce contrôle sur une autre île, expliqué la situation fidjienne à notre agent australien, mais nous n’avons pas eu le choix que de nous rendre à l’île principale dans le mois qui suit. Ayant déjà déboursé 2'200 CHF pour notre demande d’entrée pour l’Australie c’était un peu tard pour laisser tomber.

Le OK d’entrée par la Navy pour notre entrée au port de Denarau a été approuvée sans souci. A notre arrivée nous avons contacté le responsable de la Navy pour lui demander les directives pour nous rendre à la clinique puisque nous n’avons pas l’autorisation de quitter Denarau.  C’est assez sec qu’il me répond qu’il ne veut pas que les voileux se mêlent aux gens de Nadi puis demande qui va nous y conduire. Après lui avoir expliqué la raison et ce qu’on a déjà entrepris pour éviter de venir tout en l’informant qu’on n’a pas encore organisé de chauffeur il me répond : « Pas de souci, je vous envoie mon chauffeur ».

Le lendemain matin, son chauffeur est venu nous chercher dans une voiture de la Navy. C’est sous escorte, mais sans les feux qu’il nous a amené et déposé au pied de la clinique.

Nous l’avions averti que ça risquerait de durer. Depuis le temps qu’on est à Fiji on sait à quoi s’attendre, nous avions embarqué boissons et nourriture. Nous devions l’appeler pour qu’il revienne nous chercher. Un peu plus de 3h plus tard, tout en souci qu’on lui ait soit échappé ou perdu son numéro, il est venu nous chercher. Il a fait le tour de toute la clinique pour nous retrouver dans une des nombreuses salles d’attente. Il a attendu avec nous qu’on ait fini pour nous ramener.

Au moment d’arriver à Denarau il nous raconte que la semaine d’avant il était en mission à Suva. Toute personne à Fiji sait que Suva, la capitale, est l’endroit le plus contaminé. On n’y entre et n’en ressort pas sans permis, tout est contrôlé, les routes barrées. Quand on raconte ça à nos amis locaux ou voileux ici, tous se bouchent les yeux, nous ne devons pas aller à Nadi mais notre chauffeur revient de Suva.