Après un court séjour à Savusavu où nous avons certainement croisé pour la dernière fois nos amis FLIP FLOP qui vendent leur bateau pour s’installer à Fiji, nous devons retourner à Denarau sans trop tarder.
Il y a plusieurs routes pour s’y rendre, mais avec les vents actuels traverser les Bligh Waters, la mer entourée de récifs et îles entre les 2 îles principales, n’est pas très recommandé. Nous optons pour un chemin un peu plus long en plusieurs escales.
Namena
On oiseau a mordu à notre hameçon et s'est nuqué
Namena est une petite île entourée par un énorme récif. Un paradis pour plonger pas très loin de Savusavu. Ça fait longtemps que je voudrais y aller. Les vents ne sont pas bons mais nous tentons notre chance, partant tôt le matin nous laissant ainsi le choix de continuer si le mouillage n’est pas possible.
3.5h plus tard nous arrivions. L’île est jolie, le mouillage était protégé des vagues. Il n’y avait aucun bateau et les sites de plongées avec ces vagues étaient impraticables.
Nous décidons de continuer notre chemin car la météo annonçait plus de vent pour le lendemain. Ayant les vagues de travers et pas mal de chemin à faire en mer ouverte, ça risquait que de devenir encore plus désagréable.
Makogai
Un peu plus de 3h plus tard nous arrivions à Makogai, également une île entourée de récifs. L’île abritait autrefois une station de lépreux.
Nous mouillons en face de ce qui semble être un village. Non loin se trouve une patate de corail assez grande. Nous profitons de l’après-midi pour mettre la tête sous l’eau tous les 3 ! Nous sommes juste à côté du bateau et n’allons pas longtemps.
Comme ce n’est pas un site de plongée nous ne nous attendions pas à grand-chose. Nous avons néanmoins été surpris positivement : des gorgones, de magnifiques coraux mous, des coraux durs qui recommencent à pousser et beaucoup de poissons. Nous supposons que cette patate a subi des dommages lors des récents ouragans.
Le lendemain matin Stéphane et Elina ont été plonger sur un des sites. Comme il se trouve en mer ouverte, j’ai fait le guet avec Timeo sur l’annexe au cas où ils dériveraient avec le courant.
Nous n’étions pas loin du bateau, que nous avions déplacé pour l’occasion. Mais au site de plongée nous étions fouettés par les vagues. Timeo et moi écopions l’annexe après chaque entrée de vague. Avec le vent nous avions froid.
Le courant était trop fort qu’il leur a été impossible de faire le tour de la patate. Ils sont remontés au bout d’une 20aine de minutes.
Naigani
Après la plongée nous levons l’ancre et continuons notre route au sud. Selon les prévisions le vent a forci jusqu’à 6-7 beaufort (25-30 nœuds), les vagues sont devenues plus grosses tout en restant courtes et très désagréables. Mais nous ne subissons pas très longtemps ce traitement car plus on va contre le sud, plus nous sommes protégés par des îles. Notre décision de ne pas s’arrêter à Namena fut la bonne.
Un peu plus de 3h plus tard nous arrivons à Naigani qui est une petîte île tout près au nord-est de l’île principale Viti Levu. Nous avons choisi de mouiller vers des îles évitant ainsi l’île principale qui nous est toujours interdite.
L’île est jolie, il y a 2 plages, sur l’une d’elle on y voit des locaux pêcher, nous tentons de mouiller vers l’autre avant de nous rendre vers la plage aux pêcheurs pour être mieux abrités. Les pêcheurs ont disparu.
Le lendemain matin alors que nous nous apprêtions à vite déjeuner avant de lever l’ancre, voilà un bateau de pêcheurs qui nous accoste. Ils viennent de l’île principale et nous demandent de leur charger leur téléphone mobile qui était complètement à plat. Vu la situation Covid de l’île principale, nous devons faire attention. Il serait très mauvais pour l’image Blue Lane que des navigateurs transmettent le virus. Mais nous sommes chez eux et les pêcheurs ont besoin d’aide qu’on ne peut refuser. On fait au mieux, on tient nos distances pendant qu’ils attendent le chargement de leur téléphone. L’un d’eux a sauté sur notre jupe arrière et s’installe. On maintient les 2m de distance et faisons attention.
J’en profite pour leur laisser un énorme sac d’habits d’enfants trop petits. C’est le genre de choses que j’aime distribuer dans les villages et non dans les villes où ils ont accès à tout. Ils viennent de l’île principale mais on est bien loin des villes.
Timeo leur a donné sa canne à pêche pour les enfants du village. Elle était en mauvais état et nous ne l’utilisions pas, car ne pêchons pas les petits poissons depuis le mouillage. Au moins là elle servira !
Nananu-i-cake
Nous longeons la côte de l’île principale entre les récifs. Nous avons déjà fait ce chemin en septembre de l’an dernier dans le sens inverse, donc rien de neuf.
Au bout de 5h30 de navigation toujours par fort vent et sous voile, nous arrivons à Nananu-i-cake, l’île au-dessous de Nananu-i-ra où nous avions fait une belle escale l’année d’avant.
Le coucher de soleil devient magnifique et nous voyons 2 voiliers qui nous rejoignent, ce qui est très joli devant l’horizon coloré de ce coucher.
Depuis notre départ de Savusavu nous n’avons croisé aucun voileux, ça fait plaisir de ne pas passer la nuit seuls. En plus nous connaissons l’un de ces bateaux, une famille australienne avec 3 garçons, des copains de Timeo.
Le lendemain le papa est passé dire bonjour et on a passé un moment à s’échanger des infos. Revenant des alentours de Denarau il a pu nous donner le numéro de téléphone du responsable de la navy et nous informer du règlement. Car nous avions un dilemme, nous devons nous rendre à Nadi et les voileux n’ont pas l’autorisation de quitter Denarau. Pas de souci selon lui, il n’y a qu’à voir avec la navy.
Nukuivovo
Des étoiles de mer ?
Non, des traces de pattes d’oiseaux
Après 5h30 de navigation sous voile dans le chenal entre les récifs toujours par vent assez fort, nous voici arrivés vers une île inhabitée non loin du passage où nous sommes entrés dans le chenal lors de notre arrivée à Fiji.
Selon les cartes satellites il y a l’air d’avoir une petite rivière dans la mangrove qui sépare l’île en deux. Stéphane et moi partons à l’aventure, les enfants préférant rester à bord.
L’île est très plate, couverte de végétation. On y a trouvé une plage cachée derrière une rangée de mangroves.
Sur la plage des traces de passage des locaux, généralement les pêcheurs. Partout ils laissent trainer leurs déchets (bouteilles pet, emballage plastique, boîte de conserve ouverte…). Ils ont beau apprendre le littering à l’école, ça ne fait pas partie de la culture des iliens ou gens des villages. Lors d’une randonnée un de nos amis avait demandé au guide pourquoi il laissait traîner les déchets « ainsi les prochains qui passent savent que quelqu’un est déjà passé par là ». Etonnant et désespérant.
Mais le comble était d’y trouver les cadavres de grands 2 frigos domestiques qui devaient faire plus de 1.5m de hauteur. Il n’a certainement pas été si simple de les y amener. Pour nous, c’est incompréhensible.
Arrivée à Denarau
C’est sous moteur que nous faisons les derniers miles pour nous rendre à Denarau où nous arrivons 5 heures plus tard. Après avoir envoyé des rappels, nous avons reçu l’autorisation d’entrée au port par la Navy (procédure depuis que la pandémie a envahi l’île principale).
Denarau c’est notre chez-nous à Fiji, c’est l’endroit où nous sommes arrivés et l’endroit autour duquel nous sommes restés pendant la saison cyclonique. Y retourner un peu plus de 5 mois après notre départ nous a donné l’impression de rentrer à la maison, même si entre-temps, beaucoup a changé.