Nous avions prévu de quitter Tahiti pour monter aux Tuamotus le dimanche après la pose des batteries. Il y avait une fenêtre météo favorable dimanche et lundi pour nous rendre à Rangiroa.
Comme Timeo a eu un accident, nous avons reporté le départ,
malgré que nous étions tard pour la remontée aux Tuamotus puis Marquises. Ces
lieux se trouvent au nord-est de Tahiti et les vents d’été de l’hémisphère sud
(novembre à mars) sont de nord-est, c’est-à-dire en plein dans le nez !
L’ORL nous avait dit qu’on devrait pouvoir partir. Mais ça
impliquait de louper le rendez-vous de contrôle avec l’ORL et de chercher un
infirmier pour enlever les points de suture externe dans les 7-10 jours suivant
le passage au bloc. De plus, s’il avait le moindre problème, et les infections
en milieu tropical sont dangereuses, nous devions retourner à Tahiti. On
évasane (évacuation sanitaire) les personnes à Tahiti, mais ça coûte très
cher ! Nous n’avions pas envie de prendre un risque quelconque.
Nos batteries nous ont retardés de bien 6 semaines, on se
dit que quelques jours de plus ou moins, ce n’est pas bien grave. Mais
avons-nous raté la dernière fenêtre météo ? Nous ne sommes pas les seuls à
être en retard et à attendre une bonne fenêtre. En attendant, on se déplace
entre Tahiti et Moorea, écoutant la météo et espérant qu’aucun cyclone n’ait
l’idée de venir par ici. Car nous sommes déjà en saison cyclonique ! Mais
les cyclones sont moins nombreux dans ces îles qu’aux Caraïbes et on serait une
année où le risque serait faible.
Ce qui nous irrite, c’est que les cyclones par ici sont
moins prévisibles qu’aux Caraïbes. Là-bas, ils commencent au Cap-Vert et on est
avertis 5 jours à l’avance d’un risque. Puis les américains surveillent les
systèmes de près, on est très bien informés. Ici, ils partent parfois des
Marquises, bien plus près, puis ils vont où ils veulent, sans logique. Les
sites météos cycloniques trouvés n’ont pas l’air aussi bien que ceux que
j’avais l’habitude aux Caraïbes. Puis c’est par internet et dès qu’on quitte
les îles autour de Tahiti, on a internet uniquement près des villages (aux
Tuamotus) est c’est très très lent (G2 GPRS) et pas mal cher. On a hâte d’être
aux Marquises. J’ai hâte de hisser les voiles, la navigation me manque.
A nouveau en attente
On se retrouve à attendre, mais cette-fois, l’humeur est
meilleure. Le bateau est prêt, on peut hisser les voiles, mon nouveau gilet de
sauvetage et notre nouvelle GoPro en provenance de Nouvelle-Zélande sont à bord
également. Il manque plus que le bon vent !
Il se peut que nous ne puissions pas nous rendre à Rangiroa
comme on le voulait, à moins d’avoir 2 jours de vent sud-est. Nous regardons
également pour un vent de nord, qui pourrait nous amener à Fakarava ou un autre
atoll un peu plus à l’est.
Alors on s’occupe à nouveau. Un jour j’ai fait louper
l’école aux enfants pour nous rendre au salon du livre à Papeete. Il y avait
beaucoup de livres divers sur la Polynésie, romans, livres d’enfants, contes
des légendes etc… Ce fut très intéressant. A côté de cela, il y avait des
animations et des conférences pour découvrir les métiers du livre. Nous avons
assisté à celle du métier d’écrivain, présenté par l’écrivain Ingrid Astier. C’était
très intéressant, elle a comparé l’écriture d’un livre avec la construction
d’une cabane, et toute la conférence était un échange entre le public – pour la
plupart des élèves entre l’âge de Cyliane et Elina – et l’écrivain, qui se
promenait parmi le public. Ensuite on a assisté à celle du métier
d’illustrateur, très intéressant également.
En nous promenant parmi les stands de maisons d’éditions,
voilà qu’une illustratrice nous présente son livre. Elle a mis un an à faire
toutes les images, qui sont superbes. Par endroits on dirait une photo tant
c’est bien fait. L’auteur était aussi présent et s’est joint à nous pour une
photo puis on a discuté avec lui. Comme nous, il est venu en Polynésie en
voilier !
Comme le livre nous plaisait, et qu’il raconte les légendes des îles que nous
avons visitées, nous l’avons acheté et ils nous l’ont dédicacé.
Nous sommes retournés à Moorea, qui est une île plus plaisante que Tahiti. On y a retrouvé des bateaux suisses (nous étions 3 au même mouillage !) et un bateau allemand avec un garçon de l’âge de Cyliane. Ça nous donne un peu l’impression de vacances, malgré l’école le matin. Il n’y a plus trop de réparations à faire en ce moment, ça fait du bien.
Stéphane est allé faire un reportage photo pour un ancien grand navigateur allemand. Il nous a demandé de photographier son ancienne habitation, qui a été remplacée par un hôtel. Et moi j’ai mis ma nouvelle machine à coudre à l’épreuve. On a enfin trouvé une machine pour tissus épais à prix abordable. Ma machine électronique, une bonne machine pour de la couture à la maison mais inutile sur un bateau où la plupart des choses à coudre sont trop épaisses (voile, toiles, attaches…), a été vendue très rapidement ! Un copain suisse est passé avec son lazy bag (sac dans lequel se descend la grand-voile) pour faire quelques réparations avec ma machine. Il a été conquis, lui aussi va en acheter une et vendre celle qu’il venait pourtant d’acheter.
Test de matériel de
sécurité lors de puces nautiques