Nuku Hiva

Ayant été pas mal bercés par la houle, nous avons monté l’ancre plus tôt que prévu pour nous rendre dans l’île principale des Marquises. La traversée fut assez calme.

Nous sommes d’abord allés au nord, dans la baie d’Anaho, qui serait la plus belle de l’île et la plus calme des Marquises.

 

Baie d’Anaho

Le paysage de l’entrée de la baie est superbe. A l’intérieur, la baie s’ouvre sur la droite où les bateaux ancrent. Entre l’ancrage et la plage, un récif de corail, le seul de l’île, avec une passe qui amène les petits bateaux à la plage.

C’est montagneux, certains pics montent tels des lames de couteaux, j’ai été fascinée par ces formations rocheuses.



 Le lendemain, Susi, Cyliane, Timeo et moi partions à pied à la ferme, nous faire le plein de vitamines. Elina a fait office de chauffeur avec l’annexe alors que les hommes étaient occupés à des réparations. On nous informe que la ferme se trouve après la baie, tout à l’est. On s’y rend, en traversant plusieurs plages et sentiers entre les cailloux. La baie doit bien faire 1.5km de large à ce niveau, en faisant le tour depuis où nous étions, la ferme était à bien 3km de distance.
Sur un petit plateau entre la baie d’Anaho et la baie d’Haatuatua on voit la cabane de la ferme, mais personne ne s’y trouve. On se rend jusqu’à la baie d’Haatuatua, aucune ferme en vue.


Baie d’Haatuatua

 

Au retour, on se promène entre les plantations en appelant. Et voilà qu’un monsieur tout bronzé, longs cheveux et avec une très longue barbe nous répond. Son chef est dans la maison là-bas. Par maison il entend la dalle surmontée d’un toit, remplie de meubles et de tissus faisant office de séparations de pièces. Pas étonnant qu’on n’ait pas trouvé la ferme en cherchant !

Les fermiers sont adorables, la femme est venue avec nous dans la plantation et nous avons cueilli ce qu’on voulait prendre. Longs haricots (une 15aine de cm !), tomates, concombres, aubergines, fruit à pain, melons et pamplemousses.



La fermière ouvre le marché de Taiohae (la capitale) les samedis matins à 3h. On m’avait déjà parlé de ce marché, où il faut s’y rendre entre 4-6h du matin pour avoir de la chance d’avoir ce qu’on veut.
Pour se rendre au marché, ils doivent d’abord se rendre à Athieu à dos de cheval, car il n’y a pas de route. Ils longent toute la baie d’Anaho, longent le sentier qui passe le col pour descendre dans la baie d’Athieu où leur voiture se trouve. Ça nous a beaucoup impressionnés.
5 heures plus tard, après beaucoup de pauses au retour dû au poids des achats, nous étions enfin de retour à la plage où Elina est venue nous rechercher. Nous espérions pouvoir la faire venir sur une des plages un peu plus proches, mais les vagues auraient rendu la manœuvre un peu difficile et on aurait probablement fini par transformer à nouveau l’annexe en baignoire.

En se promenant autour d’Anaho, nous avons vu beaucoup de maisons avec aucun ou très peu de murs. Une maison, qui se trouvait non loin d’autres, nous voyions les lits, appuyés contre du tissus tendu. Les villageois passent en cheval et tout le monde voit ce qui se passe à l’intérieur des maisons.



 Baie d’Athieu

Un matin, nous sommes partis tous les 7 (avec SERENITY) jusqu’à la baie d’Athieu. Selon les guides, c’est une des 3 plus belles balades à faire sur l’île.  Nous suivons le sentier, passons à côté d’une ferme où plein de chèvres partent en courant à cause des aboiements des chiens. Une chèvre un peu perdue court à notre rencontre. Un peu plus loin, la fermière nous guide sur le bon sentier, en faisant attention que son bœuf, attaché à un arbre, ne nous charge pas. En fait, il avait l’air tout gentil comme les vaches un peu plus loin.

Le sentier grimpe, telles les routes dans nos montagnes. Nous zigzaguons dans la forêt, impressionnés de savoir que c’est l’unique sentier menant à la route, que prennent tous les villageois, quand ils ne font pas le voyage en bateau.



Nous croisons certains villageois à cheval, c’est un plaisir à voir. On a l’impression d’être dans un autre monde. Arrivés au col, nous sommes bluffés par la vue superbe, on voit les baies d’Anaho, de Haatuatua et on devine même la baie d’Haataivea entre les deux autres, derrière la chaine de montagne. Alors que nous apprécions la vue, voilà nos fermiers qui arrivent, ils rentraient de la ville et nous ont reconnus. La descente fut un peu plus facile, moins de zigzag, moins raide. Nous avons croisé des touristes français avec un guide, qui nous avions croisés à nouveau au retour, ainsi qu’un papa et sa fille à cheval.


La baie d’Atiheu est superbe elle aussi. Des pics sortent de la montagne. Il n’y a pas de bateaux dans la baie, réputée houleuse, ainsi que l’échouage sur la plage ou au ponton avec l’annexe. Selon les guides, il est plus simple de s’y rendre à pied depuis Anaho, 1h qu’ils écrivent, peut-être est-ce à cheval, nous en avons mis plus de 2 par chemin.

Nous étions à la recherche du magasin, espérant y trouver des glaces qui étaient bien méritées. Toute cette marche, cette montée et descente par ces températures ! Il fait déjà plus de 30° le matin tôt, aucune idée de la température en plein jour, on ne regarde même plus.

Après avoir mangé nos glaces, nous sommes allés boire quelque chose au restaurant, avant de retourner à Anaho. Nous étions partis pour ½ journée, mais avons mis bien plus de temps. Comme il était trop tard pour faire nos plongées prévues, nous sommes allés boire une limonade au restaurant d’Anaho avant de rentrer aux bateaux au coucher du soleil (ici, il se couche vers 18-18h30).

 
 
Baie de Taiohae

Nous levons l’ancre tôt pour nous rendre à la capitale, de l’autre côté de l’île. Nous avons décidé de regrouper nos affaires dans un frigo et mettre les légumes dans le frigo cockpit, un genre de glacière pour les boissons. Ainsi nous vidions le congélateur que nous utilisons comme frigo et l’avons mis en mode congélateur pour la toute première fois. Nous allions faire le plein de viande pour les prochains temps. Les prix ici sont corrects (tant qu’on achète les choses aux prix rouges, càd subventionnés par la France) et sachant qu’on ne trouvera pas grand-chose aux Touamotus et que la pêche n’est pas conseillée à cause de la Ciguaterra, on aura au moins de la viande.

La traversée fut pénible. La première heure, nous étions contre les vagues et contre le vent, nous n’avions pas le choix, il fallait passer par là. Cyliane fut très rapidement malade, malgré les médicaments pris à l’avance. Timeo n’a pas mis long à se plaindre, Elina était couchée se concentrant sur son livre pour ne pas tomber malade. Une fois qu’on a pu tourner pour descendre le long de l’île et recevoir vent et vagues de côté, Stéphane a dû aller se coucher. Lui non plus n’en menait pas large. Ce n’est pas drôle de voir toute sa famille à plat alors que je suis en pleine forme. Bon, mieux vaut avoir une personne en forme pour naviguer, on ne va pas se plaindre, surtout que le mal de mer est horrible.

Les vagues tapaient, il y avait pas mal de rafales au début, j’ai dû aller au mât, faisant du rodéo, pour passer de 2 à 3 ris (réduire la grand-voile). Nous avancions bien plus lentement que SERENITY, car ça tapait partout. On parle toujours des avantages d’un catamaran, rarement des désavantages. Oui, on vit plus au mouillage et jouissons plus des avantages, certes, mais les désavantages à la navigation au près (contre le vent) n’est vraiment pas agréable. Parfois on a l’impression que les vagues vont déchiqueter le bateau. Heureusement il n’en est rien ! Stéphane couché dans le cockpit s’est ramassé une bonne douche d’eau de mer, qui a tapé à l’intérieur de la 2ème coque.

Le vent est devenu plus stable contre le sud de l’île, j’ai pu sortir une plus grosse voile à l’avant et faire un peu d’avance pour retrouver SERENITY au mouillage et nous rendre aux supermarchés faire le plein.

A l’entrée de la baie, nous croisions nos copains VEGA qui en sortaient. Ils en avaient marre de la houle de cette baie. Nous avions la bonne surprise de retrouver les allemands JAJAPAMI qui venaient d’arriver quelques jours auparavant de Galapagos et CATAFJORD. Malheureusement, nous n’allons pas y rester longtemps, mais les garçons de JAJAPAMI ont pu venir jouer un moment à bord pour le grand bonheur de Timeo et Cyliane.


 Le soir nous sommes allés manger une pizza pour avoir accès à internet. SERENITY ont planifié se rendre le lendemain tôt à la baie de Taioa pour faire la marche de 2h30 jusqu’à la plus haute chute des Marquises (350m). Stéphane et les enfants n’ont pas voulu déjà repartir. Ils avaient besoin de se poser une nuit de plus, malgré la houle qui dérange l’estomac de Cyliane, sans la rendre malade heureusement. Nous devrions les retrouver le surlendemain à l’île d’Ua Pou.

Nous avons profité de la journée de Pentecôte pour faire des nettoyages, préparer les photos et écrire le blog.


Artisanat marquisien