Tahiti, on est de retour !


Après une navigation de nuit, nous arrivons à Tahiti en milieu de journée. Vu les nouveaux décrets interdisant le mouillage entre les passes de Papeete et Punaauia, ça ne va pas être facile, en plus les 2 marinas sont bondées, comme toujours.

Nous suivons les conseils de Roger, le fils de notre amie Teupoo. Il est skipper professionnel et les bateaux sur lesquels il travaille sont basés au Yacht Club d’Arue. Il nous propose de voir avec le club si on peut louer une bouée pendant l’absence de ces charters. Comme nous devons faire réviser notre radeau de survie à Arue, c’est la solution la plus simple.

 

Yacht Club d’Arue, pas très accueillants

Arrivés à Arue, nous appelons le Yacht Service puis le prénom du responsable à la VHF sur leur canal VHF, sans succès. Nous tournons un moment près des bouées vides, nous ne voyons personne. On se décide à prendre une bouée temporairement, le temps de mettre l’annexe à l’eau pour aller à terre prendre contact avec eux.

Du moment où je m’affaire à l’avant du bateau, ce qui montre bien notre intention de prendre un mouillage, voilà quelqu’un qui vient à notre rencontre à bord d’un petit bateau. Il est du Yacht Club.

Non, les bouées seront toutes prises pour la nuit. Le lendemain ? « Non, vous faites 47 pieds, nous prenons uniquement jusqu’à 42 pieds ». Je n’ai pas osé lui dire, mais les charters basés là-bas font 46 pieds, c’est-à-dire 30.5 cm de moins que nous. Et il y avait un catamaran bien plus gros que le nôtre sur une bouée.

Il nous explique que le port appartient à un club privé. Je lui demande si le restaurant est aussi privé. Il nous dit « non, vous pouvez venir mais pas vous y installer, vous mangez et vous repartez! Vous ne pouvez pas y laisser votre annexe pour aller effectuer vos achats ». Le message est clair, ce n’est pas là-bas qu’on va aller dépenser notre argent.

Nous lui avons demandé conseil où mouiller, car nous devons faire réviser notre survie à Arue et sous pavillon Suisse, nous n’aurions pas le droit de naviguer sans survie. Il nous conseille la pointe Vénus, à quelques kilomètres de là.

Puis il nous conseille de lui envoyer un mail avec les informations de ce que nous nécessitons. A quoi bon perdre notre temps? Nous avons bien compris par ses différents messages, qu’il ne voulait pas de nous, nous n’allons pas insister. Et comme le dit Stéphane « on ne reçoit pas de 2ème chance de faire une première bonne impression ».

 

Pointe Vénus

Nous faisons demi-tour et 45 minutes plus tard, nous posions l’ancre environ 5 km plus loin. Stéphane se rend à terre voir le débarcadère et l’emplacement. L’endroit est joli, il y a un phare blanc, des cocotiers et des plages. Mais nous sommes loin de tout magasin et de la route principale. Nous sommes autorisés à utiliser le quai, mais pas à y parquer notre annexe.

On se rend compte que les tensions et les messages de la directrice du département des affaires maritimes a faussé les informations. Le président d’un club local, personne très sympathique, l’informe que le mouillage est interdit, qu’il nous faudrait demander à la mairie si nous voudrions y rester un certain temps.

Ce genre d’informations erronées, on l’entend partout aux alentours de Tahiti, même des gendarmes viennent chasser les voiliers en disant que c’est interdit. Le décret mentionne pas l’ensemble de l’île de Tahiti, mais uniquement entre les 2 passes de Papeete et Punaauia.

Le lendemain, je débarquais Stéphane avec notre survie bien lourde et le diable sur le quai. Il s’est rendu à Arue en stop pour l’y déposer et est revenu également en stop. L’entreprise en charge de la révision va mettre une 10aine de jours à faire notre radeau de survie, nous n’allons pas rester loin de tout pendant tout ce temps. Nous décidons de rejoindre des copains au mouillage de l’aéroport, entre les passes où le décret interdit l’ancrage, mais qui serait l’unique zone de mouillage où nous sommes acceptés. C’est bizarre et illogique, mais c’est un fait ! L’an dernier, nous avions le droit de mouiller 48h à cet endroit, à présent que c’est interdit d’y mouiller, on y reste le temps qu’on veut. Et les autres zones de mouillages sont remplies de bateaux, tout comme l’an dernier. Le décret datant de quelques semaines est-il encore en vigueur ?

 

Retrouvailles

Tahiti regorge de voiliers que nous connaissons. Certains copains sont à la marina de Papeete, d’autres à la marina Taina et d’autres aux mouillages entre-deux. On retrouve plein de bateaux ayant fait le confinement avec nous à Taiohae, ou d’autres, qui après être arrivés à Nuku Hiva ont été obligés de se rendre à Tahiti car entrés en Polynésie pendant le confinement.

Nous avons été invités chez Thierry sur son grand catamaran DEO JUVANTE. On se connaissait par VHF et s’étions rarement vu d’annexe à bateau. Là, nous avions enfin le droit de boire un verre ensemble et les enfants de jouer ensemble.

Nos amis TEMPTATION que nous avions quittés en février à Ua Huka sont arrivés des îles de la Société. Ce fut de belles retrouvailles.

Et nos amis allemands JAJAPAMI, après de longs mois, les garçons ont enfin pu à nouveau jouer ensemble et les parents papoter.