Ua Huka

Traversée pour Ua Huka

Ua Huka est une magnifique île, qui est bizarrement la moins visitée par les voileux. La navigation pour s’y rendre depuis Nuku Hiva ou Ua Pou est généralement très désagréable, car contre le vent et les vagues. C’est pourquoi nous profitons de nous y rendre depuis le sud avant notre retour à Nuku Hiva.

Il y a une bonne distance, mais elle est bien faisable en une journée. Nous levons l’ancre tôt le matin et hissons les voiles. Alors que nous longions la côte est d’Hiva Oa, sans même se dérouter, nous passons dans un banc de thons et en l’espace de moins d’une seconde, ça a mordu des 2 côtés. Stéphane se rend à la ligne à la main (le fil est sur un rouleau) alors que j’essaye d’aller freiner le moulin de la canne. Le frein à fond, le fil continue à se dérouler à vitesse grand V. J’essaye de mouliner dans l’autre sens, impossible, la canne plie contre le bas comme jamais. Stéphane a ramené son thon aux ailettes jaunes au plus vite, et est venu s’occuper de la canne avant qu’on perde tout. Il ramène le poisson gentiment mais sûrement. Avec ses gants, il tire le fil à la main puis mouline ce qu’il a pu tirer. Arrivé près du bateau, nous regardions notre prise tout surpris, c’était un beau requin Soyeux, il a dû avaler notre prise. Avant d’avoir le temps de faire une photo le fil a cassé. C’est déjà étonnant que nous avons pu le ramener si près du bateau, il était bien plus lourd que les 70kg que résiste notre fil. Etonnant aussi qu’il n’ait pas sectionné le fil avec ses dents. Il est parti avec 10m de fil et notre tout nouveau leurre préparé le jour d’avant avec Angélo.

Un fois passé l’île qui nous coupait le vent, on ressort les voiles avant. La manille avait dû être mal mise dans le winch (cylindres sur lesquels nous entourons les cordages des voiles pour nous aider à les tirer), Stéphane en passant à côté l’a fait tomber, elle a rebondi sur le rebord et s’est engouffrée dans le petit carré sans filet pour plonger dans l’eau. Voilà une perte bête et assez coûteuse. Ça ne flotte pas, pas besoin de regarder en arrière. On a du filet sur les deux côtés du bateau, à cet endroit on a même des bâches pour nous protéger des vagues ! Il fallait que ça rebondisse dans ce petit carré laissé ouvert pour les écoutes (cordages) du génois léger. La loi de Murphy !

Nous arrivons dans la baie d’Hane en fin d’après-midi et retrouvons FOLAVOALH, PHILAE et LE PUKEKO, 3 bateaux connus.

 

L’île d’Ua Huka

Lors de notre premier passage en juin, nous n’avions pas pu aller à terre. Mais nous n’étions pas venus dans la baie d’Hane. La visite de l’île fut une découverte.

Le village d’Hane, au bout de la baie nous a eu l’air bien sympathique. Des chevaux se promènent en liberté sur la place de sport, parmi les poules, coqs et poussins.

Nous tombons sur un affichage nous informant des règles à respecter car Ua Huka est la seule île des Marquises à ne pas avoir de rats noirs. De toute la Polynésie, seules 2 îles n’en ont pas et font tout leur possible pour ne pas en être infestés. Les rats noirs détruisent beaucoup, et c’est à cause d’eux que certains oiseaux emblématiques ont disparu des îles, on les trouve encore à Ua Huka.

On nous a conseillé la jolie ballade qui amène à la baie suivante, où se trouve le village d’Hokatu. Nous suivons la route, croisons quelques voitures, mais la circulation n’est pas bien grande. Tout à coup une voiture s’arrête, c’était Aline, la sœur de Tehina que nous avions rencontré à Tahuata. Le monde est petit ! Elle était avec son beau-fils et petite-fille. Sa fille venant d’être évasannée (évacuation sanitaire) à Tahiti pour la naissance du bébé qui se présentait un peu trop tôt (en général les femmes vont accoucher à Tahiti, car il n’y aurait pas d’obstétricien dans les îles). Imaginez la distance, en comparant la Polynésie à l’Europe, les Marquises se trouvent à Paris et Tahiti à Lisbonne! Mais ils n’ont pas le choix, le seul vrai hôpital complet similaire à ceux d’Europe, se trouve là-bas.


Il y a de superbes points de vue tout le long du chemin. Puis nous passons à côté de cotonniers et arrivons finalement au village. Quelques femmes sont ensemble et se mettent à discuter avec nous. L’une s’occupe du petit magasin d’art du village et nous demande de la suivre, elle veut nous donner des mangues et nous faire goûter des petites mangues marquisiennes. On s’est régalés ! Cette dame était la maman du beau-fils d’Aline, l’autre Grand-Mère du bébé pressé. Le monde est vraiment très petit aux Marquises.


On retrouve la grande pirogue qui était venue au Festival des Marquises. On regarde les enfants locaux qui sautent des rochers. On fait un tour au magasin, qui comme partout dans les îles, est une petite épicerie qui vend plein de trucs en plus de la nourriture. Nous avions envie de manger une petite glace par cette chaleur. C’était la grande déception, les congélateurs étaient pleins de viande (on ne trouve pas de viande au rayon frais dans les îles) et beaucoup d’autres choses, mais pas de glace.

Le lendemain nous quittions malheureusement déjà cette magnifique île, en espérant pouvoir y revenir. Nous longeons l’île en admirant les couleurs rougeâtres de celle-ci. A un moment, on voit une roche tel un lion couché, magnifique les formes que les rochers peuvent avoir.