Il est malheureusement temps de quitter Bali. Notre prochaine destination est l’île de Belitung, à 570 miles nautiques de là (1055km). Il y a quelques îles en chemin où on pourrait s’arrêter, mais on choisit de faire cette traversée d’un trait.
Quelques dauphins nous accompagnent lorsqu’on quitte Bali.
Nous croisons pas mal de DCP (dispositifs de concentrations de poissons)
et beaucoup de bateaux de pêche. Nous passons près d’une plateforme pétrolière.
C’est nuageux, parfois couvert, mais dans l’ensemble, si on met à part le
contre-courant et le manque de vent, la météo est bonne.
Faucon dans le carré
Timeo vient nous avertir qu’il y a un rapace dans le carré, ce qu’on
peine à croire car il a l’habitude de faire beaucoup de farces plus ou moins
drôles.
Cette-fois, ce n’est pas une blague, nous avons un faucon qui s’est
installé derrière les vitres du carré (salon). On s’approche gentiment ce qui
le fait essayer de s’envoler mais il est retenu par les vitres. Il n’essaye
même pas de partir en sens inverse où tout est ouvert.
Nous ne voulons pas effrayer l’oiseau ni qu’il se blesse à force
d’essayer de voler contre les vitres. J’attrape un linge et lui le lance
dessus. Un oiseau qui a les yeux bandés ne se débat pas vraiment. Je l’amène à
l’arrière du bateau sous les caméras que tiennent Stéphane et Timeo puis libère
l’oiseau.
Pêche aux calamars
Nous avons déjà vu beaucoup de bateaux de pêche aux calamars avec leurs
lumières puissantes la nuit pour les attirer. Là, ils sont si nombreux que
l’horizon est plus clair qu’en pleine lune ! C’est pratique pour la
navigation de nuit, on voit bien où on va.
On traverse le champ de bateaux, peu ont l’AIS mais généralement ils
sont statiques, donc ça va. Sous voile avec très peu de vent on avance tel un
escargot mais c’est agréable. Cyliane se réveille à cause des bruits de voix et
vient me rejoindre un moment. Nous passons si proche d’eux qu’on entend leur
musique, puis leur conversation. Ils nous disent bonjour, ils ont l’air heureux
de croiser d’autres gens et franchement, dans une traversée de plusieurs jours,
nous aussi on est heureux de pouvoir dire bonjour à d’autres gens.
Stéphane grimpe au mât
Toujours en pleine nuit j’entends des bruits de quelque chose qui tape régulièrement. Cyliane dans le cockpit, je prends une torche et pars faire le tour pour voir ce que c’est. La lampe de pont pendouille à son câble et tape régulièrement dans le mât.
Ce n’est pas trop grave, pas besoin de réveiller Stéph pour le faire
grimper en pleine nuit mais ce n’est pas génial, ça effrite la peinture du mât
et peut casser la lampe.
Après le lever du jour, toujours sous voile, je hisse Stéphane et ses
outils à la première barre de flèche afin qu’il attache à nouveau la lampe.
Nous avons de la chance, la lampe n’est pas cassée, par contre on voit bien les
marques au mât.
Arrêt non planifié
Dû aux courants et au manque de vent, nous sommes bien plus lents que
prévu. Nous choisissons de passer la nuit vers une petite île à l’est de
Belitung afin de ne pas naviguer autour de Belitung de nuit car il y a beaucoup
de DCPs (dispositif de concentration de poissons).
Le lendemain matin nous partons pour notre dernière ligne droite pour
rejoindre le mouillage de la plage de Kelayang au nord-ouest de Belitung.
Au final ces 570
miles qu'on pensait faire en 4 jours et 4 nuits, on les a faits en 6 jours et 4
nuits.