Bora-Bora

Nous y voilà ! Beaucoup de navigateurs nous ont dit que ça ne valait même pas la peine d’y aller, très cher, très touristique et moins beau que ses îles voisines. Nous avions reçu une superbe vidéo de copains du bateau suisse SAWADIVA, qui ont grimpé au sommet de l’île, magnifique ! On ne peut pas venir en Polynésie, passer à quelques kilomètres de Bora-Bora sans y venir, donc on y va ! Et comme on l’a souvent remarqué, mieux vaut contrôler les dires des autres par nous-même. En voyageant comme nous le faisons, nous devenons blasés, on a vu tant de belles choses qu’on commence à voir normal ce que d’autres touristes trouvent superbe. Souvent on sourit aux américains en entendant leur « wonderful », « paradise »… Donc les dires des plus blasés que nous, peut souvent nous fausser.


Heureusement nous y sommes venus. C’est un endroit superbe, certes très touristique, mais pas pire que les Caraïbes. Cher… ça dépend de quoi. Peut-être les restos et les hôtels. Les supermarchés ont des prix similaires à Tahiti et on a vu des souvenirs bien moins chers que sur d’autres îles.

Les bouées ne sont pas données, mais si on prend une semaine, c’est 100USD, ça va encore, et c’est valable pour toutes les bouées dans le lagon, donc on peut bouger. De plus, Françis, le responsable des bouées, ramasse les poubelles 2x par semaine et est très serviable.

Nous avons passé quelques jours vers le récif au sud de la passe, le motu devant nous nous protégeant du vent d’Est. Malheureusement les rafales étaient violentes, la force ça allait encore, mais ça passait de 5 nœuds à 35 nœuds en une seconde, pour les quelques secondes du temps de la rafale. Le courant de l’eau poussait le bateau dans un sens, les rafales dans l’autre, les choses dans le cockpit volaient par moment. Mais le pire était la bouée. Par le courant et vent dans des sens différents, la bouée était parfois tendue en plein milieu entre les coques. Une rafale arrive par l’arrière, les cordages fixés à la bouée tiraient dangereusement sur les sous-barbes (câbles qui maintiennent le beaupré, un bout qui pointe à l’avant du bateau où une voile avant y est attachée), à tel point qu’on a dû descendre le génois léger, remonter le beaupré et enlever les sous-barbes pour éviter de la casse. Ensuite, les cordages frottaient sur les jonctions de la poutre qui relie les 2 coques à l’avant des trampolines. On a essayé d’éviter les frottements au maximum en tendant des cordes, mais les cordages se sont un peu usés.


 

Vaitape

Nous sommes partis en dinghy en ville, ça fait une petite trotte sympa. Il y a un magasin de souvenirs pour touristes après l’autre. Un des magasins avait même une table, bancs et chaises pour 10 personnes faits par un marquisien en bois sculpté style marquisien. Il y avait même de la nacre intégrée. De toute beauté, mais le prix de ce chef d’œuvre est de toute beauté également : 50'000.- Euro.
Le retour en dinghy fut plus mouvementé. Nous avons croisé un bateau-taxi qui a créé de superbes vagues courtes. Stéphane a fait au mieux, mais une vague est entrée dans le dinghy nous mouillant avec nos achats, heureusement, on a pu épargner les bonnes baguettes ! Par contre les habits tout salés, alors qu’on a peu d’eau et plus de machine à laver (à cause de la panne de génératrice), ce n’est pas génial.


Tour du Motu

Nous avons fait le tour du motu pour nous rendre à un autre mouillage. Celui du Bloody Mary, un restaurant ayant une bonne wifi, n’avait plus qu’une bouée de libre, et l’ancrage était assez profond. Avec ce vent, notre longueur de chaîne est insuffisante, pareil pour SERENITY. On passe devant la ville, rien de libre et franchement, ce n’est pas le plus bel endroit. On se rend au Yacht Club, il ne reste plus qu’une bouée, SERENITY devant nous la prend, nous nous approchons gentiment et cherchons une éventuelle place, qu’un bateau - dont je tairais le nom - nous passe devant à toute vitesse pour pouvoir nous prendre sous le nez toute bouée qui risque de se libérer. Nous n’avons pas assez de chaîne pour ancrer dans cette eau profonde, on va voir la baie d’à côté. Rien, les bouées indiquées sur la carte de Francis doivent être en projet et la baie est trop profonde pour ancrer. De retour vers SERENITY, toujours rien et effectivement, le fameux bateau a eu une bouée. Nous repartons à notre ancienne bouée derrière le motu, SERENITY nous suit laissant la bouée à des copains allemands qui viennent d’arriver.

A peine mouillés, nous entendons les allemands à la VHF demander s’il y a des bouées de libres ailleurs, car leur bouée partait à la dérive !

Côté Est

Le lendemain, nous repassions devant le yacht club, à nouveau, qu’une bouée de libre, nous continuons notre chemin pour aller de l’autre côté de l’île. On peut contourner l’île par le nord, il faut passer par des endroits pas profonds du tout en slalomant des S entre des balises. On nous avait annoncé qu’il y avait moins de 2m de profondeur pour y passer. Mais l’info nous étant de la personne au meeting de Pacific Puddle Jump, qui avait raconté plein de choses sur les lois à Bora qui sur place, n’était pas le cas, nous avons été vérifier par nous-même, surtout que les cartes marines annonçaient plus profond. Nous étions à l’avant et informions SERENITY des profondeurs au-dessous de 3m. Nous avions toujours un minimum de 2.5m, donc aucun souci pour SERENITY. Comme toujours, les femmes étaient à l’avant des bateaux, ce-jour, sans pluie.


Le mouillage se trouve vers un motu, dans une eau turquoise cristalline, par 2.5-3m de fond. Juste derrière le bateau il y a comme une marche où le sable monte à moins d’1.5m de profondeur. C’est assez calme et c’est magnifique, avec une superbe vue sur la montagne. On a vu passer à plusieurs reprises des pirogues avec un couple allant se marier à la plage.


Nous avons fait un tour en dinghy, à part les hôtels, nous avons trouvé qu’un petit village, où nous avons pu nous approvisionner en produits frais. Quant à l’eau, nous avons eu quelques fortes averses qui nous ont bien aidées. On a pu remplir le réservoir tribord, dont nous ne pouvons pas remplir avec de l’eau chlorée à cause du rinçage du dessal. C’est 300 litres d’autonomie en plus.


Par-là, on voit des hydravions qui se posent dans le lagon. Des jets skis se promènent parfois autour de nous. Puis Timeo dit : « Maman, regarde, il y a une méduse dans l’air ! » c’était un parachute tracté par un bateau. Effectivement, la forme était assez ressemblante à une méduse. C’est là qu’on se rend compte que nos enfants sont plus confrontés aux animaux et à la nature qu’aux objets.