Tahaa

Le vent d’Est s’est levé, il nous fallait changer de mouillage car les vagues allaient devenir inconfortables. La pluie s’est remise à tomber à peine l’ancre levée. Quelle corvée d’être dehors sous la pluie. Heureusement, il m’a semblé qu’il faisait plus chaud et la pluie était moins dense.


Nous cherchions 2 bouées dans l’une des baies d’ouest, pas facile quand il y en a que 3-4 par baie. Vous aurez déjà lu plusieurs fois que nous n’aimons pas trop les bouées, car on ne sait jamais si elles sont bien entretenues et il y a déjà eu quelques accidents. Mais là, on n’a pas le choix. Les baies sont si profondes qu’il ne nous est pas possible d’ancrer avec nos 70 m de chaîne. Le fond monte à pic, impossible d’ancrer près du bord.

Nous avons pris la dernière bouée dans une baie, SERENITY a tourné autour, impossible d’ancrer, ils sont allés plus loin. Puis ont trouvé 2 bouées de libre dans la baie de Vaiorea, on les a rejoints. Nous étions dans une baie de ferme perlière. A nos côtés se trouvait le champ des bébés huitres, les huitres un peu trop jeunes pour être greffées.
Nous avons pu aller visiter la ferme perlière, c’était très sympa et très intéressant. Les bijoux qu’ils vendaient était très chers, bien plus qu’à Tahiti.


Le lendemain, Stéphane est parti en dinghy dans la baie de Tapuamu, où nous avions pris la dernière bouée le jour d’avant, pour voir s’il y avait de la place, 2 étaient libres. Elina et moi avons largué la bouée, sommes passés près de SERENITY les informer qu’ils pouvaient suivre et nous sommes partis rejoindre Stéphane.

Cette baie comporte les 2 uniques rhumeries de l’île. Entre les 2 rhumeries, un sentier passe à l’intérieur des terres, longeant plein de vanilleraies.

La rhumerie Manao est en train de déménager tout le processus sur l’île. Pour l’instant, la distillation est faite à Tahiti. Ils utilisent plein de sortes de canne à sucre différentes, tout est bio. En plus de la dégustation de rhum, on a pu déguster du vin de Rangiroa, le seul vignoble qui pousse dans du sable corallien, dans les Tuamotus. Rangiroa est sur la liste de nos futures destinations, nous irons visiter le vigneron.

Nous avons appris que les taxes d’importation pour de l’alcool est de 400% (quatre cent !!!), ce pourquoi la production sur place est intéressante. Cependant l’impôt sur l’alcool reste cher, environ la moitié de la taxe d’importation.


La rhumerie Pari Pari était très intéressante. On les a vus broyer la canne, distiller le rhum, faire des mélanges (rhum vanille, rhum au fruit de la passion).


Mais ils font aussi de l’huile de noix de coco et de Tamanu (une noix avec des propriétés cicatrisantes et antibactérienne). On a vu la production d’huile de coco à tous les stades, ainsi que le mélange de l’huile avec la vanille pour une huile à la vanille ou d’autres épices, qu’ils ont dans leur jardin, pour une huile contre les moustiques.


Ils nous ont montré une sorte de basilic qui a l’odeur et le goût du clou de girofle. Apparemment certains produits des dentistes seraient faits avec cette plante.


Le mariage de la fleur de vanille

 

Nous avons fait l’heure de ballade à travers les vanilleraies par temps pluvieux. Malgré ça, ce fut un chouette moment. C’était la première fois que nous voyions les plantes de la vanille. C’est une liane qui pousse le long d’un autre arbre. Les fleurs sont des orchidées jaunâtres. En Polynésie ils n’ont pas les insectes qui peuvent butiner le pollen de la vanille, alors ils les « marient » à la main.
Le pollen se trouve dans le haut de la fleur, au fond d’un petit tube fermé par un couvercle. Ils doivent l’en sortir et le déposer dans un endroit à l’extérieur du même tube, sans le casser. Ainsi la gousse de vanille poussera. Les gousses sont vertes et ça ne sent pas la vanille, même pas la fleur. C’est au moment du séchage, que nous n’avons pas encore pu voir, qu’elles deviennent brunes et que l’odeur de la vanille sort.
Pendant la ballade, nous avons vu tous les stades, du bourgeon aux gousses. Certains champs étaient ouverts, d’autres sous serre faites de filets. Apparemment celles sous serres seraient une autre variété de vanille qui nécessite des produits toxiques. Je n’ai pas encore tout bien compris à ce sujet et me réjouis de visiter une ferme vanilleraie pour en savoir plus.