Raiatea


Nous sommes assez rapidement partis sur Raiatea, nous visiterons Huahine un peu mieux lors de notre retour. Raiatea et Tahaa sont deux îles qui sont entourées par la même barrière de corail. Nous visitons d’abord la plus grande d’entre-elle.

Après une courte traversée,  nous mouillons dans la baie en face du site sacré de Taputapuatea, que nous visitons le lendemain. Le site, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est grand. Il y a plusieurs maraés. Ce sont des lieux de cultes Maohi, des temples à ciel ouvert, construits du 14e au 18e siècle. L’un d’eux est le berceau de la spiritualité polynésienne, le plus important de toute la Polynésie. Des « prêtres » Maohi sont venus de toute la Polynésie, de la Nouvelle-Zélande, des îles de Pâques et même de Hawaï pour des cérémonies importantes. Ils sont repartis avec une pierre du maraé pour l’intégrer au maraé de leur île.
Ça fait bizarre de se promener dans ces endroits sacrés et se dire que des humains y ont été sacrifiés en offrande.

Beaucoup de maraés ont été détruits par les missionnaires, mais celui-ci, restauré est bien conservé.



Nous avons ensuite visité la baie un peu plus loin. Tout comme à Moorea, elle entre assez profondément dans la terre et l’eau n’y est pas très claire à cause de la rivière qui s’y déverse, mais c’est très calme. Cette rivière serait la seule navigable de Polynésie française, nous y avons fait un tour en dinghy et rencontré des locaux. L’un d’eux nous a fait visiter sa « ferme ». En fait, c’est un grand jardin. Il nous a fait goûter des fruits qu’on ne connaissait pas encore, Suzi lui a acheté un régime de bananes. Un autre local nous a apporté des fruits à pain au bateau, puis des pommes étoiles le lendemain.





Ensuite on a fait un tour à Utuora, le village principal de l’île. Il y a un grand débarcadère pour de gros paquebots, mais ça à l’air un peu abandonné, le sol est jonché d’herbe. On y a rencontré une connaissance suisse, c’est marrant, on n’arrête pas de se croiser, Canaries, Barbade, Marquises et Raiatea. Comme quoi le monde des plaisanciers est petit.


Nous avons fait tout le tour de l’île, mouillé à de très beaux endroits. A un endroit il nous a fallu sortir du lagon sur quelques miles avant de pouvoir y rentrer à nouveau. C’est exactement à cet endroit qu’habite le fils de mon nouvel oncle, que nous ne connaissons pas encore. On lui a fait signe, ils ont vu passer nos bateaux. Nous prendrons le temps d’aller les visiter quand nous serons seuls.

 

Plongées

Stéphane est allé faire 2 plongées avec Suzi et Jost, j’étais enrhumée et ne pouvais pas plonger. Tout d’abord sur l’épave du Norby, un bateau acier à 3 mâts d’une 50aine de mètres, qui avait navigué sur tous les océans de la planète. En 1900, en chemin depuis Auckland pour retourner à Liverpool, son port d’attache, il fit escale à Raiatea pour décharger sa marchandise. Une tempête l’entraîna vers le récif où il coula lentement. Il est couché sur son flanc au pied d’un hôtel sur pilotis abandonné. Vers 15m il y a une poche d’air, où Stéph et Suzi ont pu échanger quelques mots.

Ils ont aussi tenté la plongée dans la passe de Teavapiti. Mais comme souvent, les courants ne sont pas prévisibles. Je ne le sentais pas vraiment et Stéphane a proposé de traîner une bouée afin que je puisse les voir depuis la surface. Ce fut une très bonne idée ! Je les dépose juste à la sortie de la passe et suis sensée attendre un tout petit moment avant de rejoindre le bateau pas loin de là. A peine partis sous l’eau, je vois la bouée qui part gentiment mais sûrement au large. Un bateau sort de la passe, je tourne autour de la bouée des plongeurs. Les vagues devant la passe commencent à augmenter, je me mets un peu à l’abri et reviens parfois un peu plus près de la bouée. Les plongeurs m’ont vu et entendu quelques fois, et quand au bout de 15-20 minutes, ils m’ont entendu à nouveau ils ont réalisé que quelque chose clochait. Le sol tombe à pic, malgré que je les ai largués près de la bouée de marquage de la passe, ils étaient dans le bleu et le sont restés tout le long. Ce pourquoi ils n’avaient pas remarqué qu’ils s’éloignaient de la passe. Ensuite, je les ai posés au bout de la passe à l’intérieur, ainsi ils ont pu faire une petite plongée sympa et rejoindre les bateaux par eux-mêmes.

Vue sur la passe Teavamoa, que nous avons empruntés pour entrer dans le lagon

 

Banc de sable au milieu du récif

Nous avons rejoint nos copains allemands LANI qui se trouvaient sur un banc de sable, pareil à une piscine, dans le récif. L’entrée par le sud n’est pas possible pour SERENITY (monocoque), car c’est peu profond. Nous avons donc fait le tour par le nord avec eux. Bien sûr, il a fallu qu’il pleuve des cordes les 30-40 minutes qu’ont duré le passage entre les coraux et les patates de corail pour se rendre au mouillage. C’est-à-dire, les passages où les femmes sont à l’avant du bateau pour contrôler le fond. De plus nous n’avions pas installé les tuyaux pour récolter l’eau de pluie. A peine ancrés voilà le soleil qui revient ! Trop tard, j’étais trempée et grelottante et notre réservoir tribord toujours vide.

Nous avons passé une chouette journée sur LANI. Martin nous avait confectionné un cake délicieux et Carola nous a donné plein de tuyaux sur Tahaa et Bora-Bora. Les informations circulent bien entre plaisanciers ! Stéphane et Jost, qui apparemment n’ont pas assez de réparations et de maintenance à faire sur leurs propres bateaux ont changé le filtre du dessal avec Carola et réparé le guindeau (moteur qui monte et descend la chaîne d’ancre) et fait quelques ajustements sur l’enrouleur du génois avec Martin. Ça nous a bien fait rire ! C’est ça l’entre-aide entre les plaisanciers.