Retour à Tetamanu
Une fois le vent calmé, nous sommes retournés nous ancrer à Tetamanu pour y refaire quelques plongées. Nous avions appris qu’il y avait 1h de décalage de marée par rapport à Tahanea, lieu d’info des marées. Nous avons plongé 3 matins de suite, toujours à la même heure. En théorie, chaque jour la marée nous rallongeait la marée entrante d’une heure.
Afin d’être toujours joignables pour les enfants, encore au lit à notre départ, nous partions à 4 mais plongions en 2 équipes. Les hommes ont sauté en premier, les femmes ont suivi 1 heure plus tard. Comme nous plongions un peu avant et après le centre de Tetamanu, c’était très rare que nous croisions d’autres plongeurs. Les plongées étaient superbes, les requins très présents, on s’est vraiment fait plaisir.
Niveau courants et marées, c’est vraiment difficile. 1er jour, au milieu de la plongée des femmes, le courant a tourné, on a dû abréger un peu plus tôt. Mais aucun souci, nous étions bien dans la passe et étions montés contre le bord. Au 2ème jour, nous avions 1 heure de plus selon la marée, tout est bien allé. 3ème jour, nous étions censés avoir 2 heures de plus et le courant a à nouveau changé pendant la plongée des femmes. Là aussi, nous avons un peu abrégé la plongée, mais comme nous étions déjà vers le centre de plongée, nous n’avons pas loupé grand-chose.
A cause du courant inverse, nous nous sommes tenus à une amarre de bateau vers le centre de plongée et apprécions les nombreux requins. Les poissons passent devant les requins, parfois l’un se met à en chasser un, le poisson fait quelques zigzags pour le semer et le requin laisse déjà tomber. Ce n’est pas comme on s’imaginait. Toujours accrochées à notre amarre, on voit un gros mérou se faire chasser par un requin. Le mérou nous fonce entre les jambes pour se mettre à l’abri. Je lève les jambes pour laisser passer le requin, doutant de ses intentions et ne voulant pas me faire mordre par accident. Mais le requin nous a tourné autour et a laissé tomber le mérou. Comme quoi, quand ils n’y a pas de mare de sang qui les rends fous, les requins ne sont pas si déterminés sur leur proies.
Au retour d’une plongée, les enfants étaient prêts et nous sommes repartis tous les 5 faire du snorkeling. Le courant était sortant, on a sauté à l’eau assez près d’OLENA et nous sommes laissés dériver jusqu’au milieu de la passe, tout en traînant notre dinghy. Les enfants ont pu apprécier les beautés du lieu et nager parmi une quarantaine de requins, apprécier 2 beaux gros poissons napoléons ainsi que les milliers de poissons multicolores.
En route pour Rotoava
Nous levons l’ancre et suivons les « routes » des cartes maritimes pour traverser le lagon puis suivre les bords marqués pour nous rendre à Rotoava, le village au nord-est de Fakarava. La traversée fut belle, beau temps, pas de patates de corail au milieu du chemin, parfait. Nous ancrons vers 17h30, aux alentours du coucher du soleil. J’arrive à poser l’ancre sur une surface de sable, tout va bien.
Le lendemain, nous nous sommes rendus dans une ferme perlière. Le tenancier était un allemand et c’est lui qui nous a tout expliqué. C’était très intéressant. Cyliane a reçu la perle de l’huitre qu’il venait d’ouvrir en nous faisant la démonstration et il en a donné 2 autres à Elina et Timeo.
Nous avons fait un tour dans leur exposition de bijoux et avons achetés quelques souvenirs. Cyliane et Timeo ont demandé à faire percer leur perle pour y insérer un cordon de cuir afin de se faire un collier et un bracelet.
Nous avons fait le tour des épiceries à la recherche d’œufs, sans succès. Ça doit être une denrée rare. Par contre on a pu acheter des baguettes ! Les épiceries sont à comparer à un Migrolino (petit magasin de station essence).
Le soir, il y avait des chants et des danses à la place du village. On s’y est tous retrouvés, les locaux comme les plaisanciers. On y a rencontré quelques bateaux d’enfants et fait la connaissance d’ESTRAN, une famille belge dont nous avaient parlé nos copains franco-belges sous pavillon canadien, UBI. Au bout de 5 minutes de discussions, où l’on parlait de nos projets du lendemain de plongée avec un club local, Stéph et moi faisant qu’une des sortie pour qu’un adulte reste à bord d’OLENA, ESTRAN nous proposaient de prendre nos enfants chez eux. C’est avec joie que nous leur amenions Timeo le lendemain matin afin que je puisse faire la plongée de la passe avec les trois autres. Quant aux filles, elles apprécient leurs moments seules à bord, tout en sachant qu’elles peuvent appeler ESTRAN en cas de problème (ce qui n’est jamais arrivé).
ESTRAN ont 2 filles puis un garçon, tout comme chez nous. Maxandre se réjouissait de la venue de Timeo, car ce n’est pas facile d’être toujours parmi des filles. Mais voilà, Timeo s’est lié une très grande amitié avec sa sœur Victoria, qui a le même âge. Ils sont si mignons ces deux-là ! Nous espérons avoir l’occasion de passer plus de temps avec eux.
Plongée à la passe nord de Fakarava
Nous avons fait 2 sorties avec un club local. Celle du matin était dans la passe. Le courant était très fort et c’était très sympa. Il y avait pas mal de requins, un napoléon et plein de poissons. Les coraux étaient un peu moins jolis qu’à la passe sud, mais l’endroit était super.
La remontée dans le bleu était un peu spéciale. Le guide parti à l’avant, nous a pas fait signe de le rejoindre avant qu’il monte son parachute de palier. Une fois le parachute monté, ça a agi comme une voile, on l’a vu partir et disparaître. Nous avons continué notre montée, 2 par 2 et sorti nos parachutes. Pour finir, on a retrouvé notre guide.
Le guide était sympa, nous a dit qu’il a toujours vu nos bulles, aucun souci. Par contre les 2 autres sur le bateau, ils n’ont pas arrêté de râler, critiquer et de nous lancer des pics.
L’après-midi, Stéphane n’est pas venu, il voulait finir le service des moteurs d’OLENA. C’était une jolie plongée, mais la visibilité n’était pas géniale. On a vu une grosse raie manta au loin.
On lève l’ancre
Le lendemain de notre arrivée, un dinghy passant devant nous a heurté une patate de corail. Surpris, Stéphane est allé voir ça de plus près. Pas loin à l’avant, une bonne patate, il me demande pourquoi je l’ai laissé aller ancrer si près d’une patate effleurant presque la surface. Je ne l’ai pas vue, à 17h30 la visibilité n’est pas la même qu’à midi ! A certaines heures, on les voit comme le nez au milieu du visage et à d’autres, on ne voit rien ! Ça n’est pas si grave, le vent est régulier et annoncé toujours dans le même sens.
Le dernier matin, je me lève et surprise, on a tourné de 180°. Je cherche la fameuse patate de corail, elle se trouve à côté de nous ! Je vais voir l’arrière et surprise, à 2 m de chaque jupe se trouve une patate de corail venant jusqu’à 10-20cm de la surface. J’observe et j’entends la chaîne qui se détend, les patates se trouvent plus qu’à 1.5m des jupes arrière.
On essaye de lever l’ancre, la chaîne s’est prise dans une petite patate juste à côté de la grosse, qui émerge presqu’à la surface. On va au plus près, essayons tout doucement, mais ça ne va pas. On rallonge la chaîne et Stéphane maintient OLENA l’arrière contre le vent alors qu’Elina et moi sortons la seconde ancre. Elle pèse 34kg et nous ne l’avions jamais sortie aussi facilement du fond de son trou. La rage de la situation donne des forces ! Alors que Stéphane continue de maintenir OLENA contre le vent, qui heureusement devient moins fort, je prends l’annexe et vais chercher Jost à la rescousse pour m’aider à jeter l’ancre de poupe. La sortir du trou à 2 c’est une chose, la balancer par le dinghy alors qu’on le maintien au plus loin avec la corde tendue c’en est une autre.
Une fois l’ancre de poupe posée, Stéphane a dû capeler une bouteille de plongée et descendre avec 2 parachutes de palier. C’est ainsi qu’il a d’abord monté l’ancre à bord du dinghy avant d’aller démêler la chaîne et la remonter dans le dinghy également. Pendant ce temps je surveillais que l’ancre ne glisse pas trop. Comme nous l’avions réalisé aux Marquises, ça devait être l’ancre principale que le précédent propriétaire avait changée, elle n’est pas vraiment adaptée comme ancre de poupe, trop lourde, et sans chaîne, elle glisse. Ce pourquoi on projette d’en acheter une autre.
Une fois l’ancre et Stéphane à bord, nous avons lâché l’ancre de poupe que Jost a attachée à un pare-battage et sommes allés nous ancrer plus loin. Stéphane a dû capeler à nouveau sa bouteille et repartir avec les parachutes de palier pour remonter l’ancre, qui s’était prise dans une patate.
Quelle manœuvre ! Un vrai cinéma de port, comme dirait
Hans-Werner, le skipper qui nous a tout appris.
Je tiens à mentionner que nous avions mis des bouées pour maintenir notre
chaîne en hauteur. La théorie est bien, la pratique ce n’est pas encore ça.
Quelques heures plus tard, nous levions l’ancre pour de bon. La chaîne était à nouveau autour de patates, mais on a pu la sortir en manœuvrant tout doux en espérant ne pas avoir fait trop de dégâts. On sort de l’atoll par la passe nord, la passe la plus large de la Polynésie française. Il y a pas mal de vagues, nous longeons le bord où il n’y en a presque pas. A un moment, des vagues nous parviennent de côté et OLENA se met à se balancer, des choses tombent à l’intérieur. Puis Stéph pique dans les vagues et tout devient calme. Nous sommes dans les remous, en tant que passager, on ne les ressent pas.