Déconfinement progressif

Après plusieurs prolongements du confinement strict, enfin la bonne nouvelle tombe, dès le 20 avril, nous entrions en déconfinement progressif. C’était la liberté! Le confinement strict commençait à peser sur tous, plaisanciers comme locaux, puisque toutes les îles de la Polynésie française excepté Tahiti & Moorea, qui eux ont dû attendre un peu plus longtemps pour le déconfinement, étaient exemptes du virus. Le déconfinement nous autorisait à nous promener librement sur toute l’île, bien entendu, nous devions respecter les gestes barrières et ne pas se retrouver en grand nombre. Quant à la navigation, elle restait interdite, ce qui en ce moment nous était complètement égal.

Lundi, 7h nous descendions les 5 à terre, les enfants après 32 jours « emprisonnés » sur le bateau. Que ça fait du bien ! Nous sommes partis en balade, les adultes de MAYA nous ont accompagnés, ainsi nous étions en 2-3 petits groupes. Une fois au point de vue de la Sentinelle, on y retrouve plein de plaisanciers, et d’autres suivent! Nous étions beaucoup à avoir la même idée. Heureusement qu’il n’y avait pas de gendarmes au point de vue, car nous étions un grand groupe, espacé, mais tous au même point de vue.

Quelques jours plus tard, nous allions faire les achats au magasin le plus loin (environ 2km), car nous avions besoin de marcher. Là aussi, nous y avons rencontré bien plus de plaisanciers que d’habitude. C’était une joie de croiser plein de monde, de voir à nouveau des gens.

Les locaux et les plaisanciers, tous en rupture de stock de bières, se sont fait une joie d’avoir à nouveau l’autorisation de s’approvisionner. Pendant le confinement, toute vente d’alcool a été interdite, afin d’éviter les conflits dû aux excès d’alcool. La quantité était limitée, les bières devaient être vendues à température ambiante, mais ça, on s’en fichait! Les plaisanciers ont passé des commandes groupées, sont passés un par un payer au magasin pendant les « horaires de vente d’alcool », car la vente était autorisée du lundi au jeudi jusqu’à 16h uniquement, puis le magasin est venu livrer plusieurs camionnettes de bières au quai! C’était une bonne humeur collective chez les plaisanciers! Le manque de bières pendant le confinement était un thème souvent entendu à la VHF.

L’école primaire a repris gentiment, 2 heures par jour pour des aides aux devoirs en petits groupes. Nous avons laissé les places aux Marquisiens, qui certains avaient bien plus de peine que nous de faire école aux enfants alors que nous avions 2.5 ans d’expérience. Mais au bout de 2 semaines, les enfants réclamaient pour y aller et l’école nous avait avertis qu’ils avaient peu d’enfants. C’est avec joie que Cyliane et Timeo ont retrouvé le chemin de l’école et les copains.

Le collège a divisé les jours d’école selon les classes, ainsi Elina avait 3 heures d’école 2 jours par semaine. Sur les 6 heures semestrielles, ils leur ont même inséré une heure de sport au grand désespoir d’Elina, car elle n’est pas fane de rugby, de volley ou de badminton.

Le déconfinement a continué, nous étions autorisés à nous déplacer en bateau autour de l’île, à maximum 2 miles de distance (moins de 4km). Nous sommes partis en week-end à Hakaui, un village accessible uniquement en bateau ou à pied/cheval.


Comme entre-temps nous étions autorisés à nous visiter les uns les autres, nous avons passé un superbe après-midi chez les amis d’école des petits, Kenae & Metao. Cyliane y est même restée passer la nuit !

Puis nous avions autorisation de naviguer entre les îles du même archipel. Les petits en vacances, Elina finissant l’école le mercredi, nous embarquions nos amis Hervé et Teaki le jeudi pour partir 4 jours à Ua Pou. Ce week-end nous a fait tant de bien, qu’on y est retournés les 2 week-ends suivants, car c’était des week-ends prolongés.

Puis est arrivé le 13 mai, où toute la Polynésie était totalement déconfinnée. Un petit air de normalité, tout en nous sachant dans notre bulle avec 0 cas actif, tant que les frontières du pays restent fermées. Les quelques vols de continuité qui ramenaient les Polynésiens qui avaient été évasanés à Paris, ayant pris toutes les mesures de tests et de quatorzaine.