Ce nom est connu par les gens qui ont été fascinés par l’histoire du Kon Tiki. C’est une jolie petite île, au sud-est d’Hiva Oa. Beaucoup de plaisanciers y font leur première halte en arrivant de la côte américaine. Il n’est pas possible d’y faire les formalités d’entrée ce pourquoi c’est interdit. En cas de contrôle, des amandes sévères sont distribuées. On lit beaucoup de récits de gens qui ont payé la somme qu’ils avaient à bord, car il n’y a pas de bancomat là-bas. Nous n’avons pas pris le risque.
En étant à l’est d’Hiva Oa, notre route pour nous y rendre était agréable. Sans s’être consultés, KNOT HOME ont levé l’ancre en même temps que SERENITY et nous, pour se rendre au même endroit. Nous étions une petite flotte de 3 bateaux.
Juste avant notre arrivée, voilà que l’anneau d’écoute de notre génois se détache de la voile ! On a enroulé notre voile pour le reste du chemin et sous le vent de l’île, affalé notre voile pour pouvoir la réparer.
La baie des vierges
La baie des verges, que les missionnaires ont rebaptisée en baie des vierges, est magnifique. Pour moi, c’est la plus jolie baie qu’on ait mouillé. Par contre, elle n’est pas facile à pour poser l’ancre, elle est étroite et ça devient vite profond. Plus d’une dizaine de bateaux s’y trouvaient déjà, ce qui ne facilite pas le tout. A l’avant, les vagues entrent et ressortent, ce n’est pas possible d’y encrer. Les locaux y font même du surf ! On s’est mis au bord, l’ancre par 12m de fond. Avec cette profondeur il faut beaucoup de chaîne (5x/profondeur) ce qui nous fait un grand rayon si le vent tourne, les rochers ne sont pas très loin. Ce n’est pas notre mouillage préféré, nous y sommes restés 2 nuits (pas très tranquilles) le temps de visiter le coin.
Nous sommes partis faire une petite randonnée jusqu’à une chute. Malheureusement elle manquait d’eau, mais l’endroit était très joli.
Nous avons croisé des chasseurs, partis avec plein de chiens mais sans fusil. Certains n’ont pas le permis, alors ils chassent les cochons avec des chiens. Les chiens sautent sur le cochon et les chasseurs ont intérêt à arriver vite pour le tuer. Les locaux nous ont dit qu’il fallait courir vite pour chasser.
Suzi et moi étions à la traîne, à regarder dans les jardins. Nous savions qu’ici les gens ne donnent pas les fruits, ils les vendent ou les échangent. Ils ont tant de « voileux » (c’est comme ça qu’ils appellent les plaisanciers en Polynésie) qu’ils font affaire. Ça ne nous dérangeait pas, nous avions fait le plein de fruits. Tout à coup, un monsieur nous appelle, il a vu les enfants et veut nous donner des pamplemousses. C’est ainsi que Suzi et moi sommes rentrées avec plus de 10kg de pamplemousses (7 pces) ! Le monsieur insistait sur le fait qu’on retienne son prénom, car des locaux risquaient de nous demander pour être certains qu’on ne les ait pas volés.
Le lendemain SERENITY et nous levions l’ancre, 15 bateaux dans cette petite baie, c’est trop. Nous avons appris par la suite que quelques jours plus tard, ils étaient 19 ! J’imagine la réaction lors de l’arrivée de certaines connaissances, qui vont s’y rendre bientôt. Dans une baie, Jost avait ancré à une 100aine de mètre d’eux et ils ont réclamé qu’ils se sentaient gênés dans leur sphère privée.