Nuku Hiva, home sweet home

Nous voici de retour et prêts pour un 2ème bloc d’école.


Entre-temps on se sent un peu à la maison à Taiohae. On connait de plus en plus de monde, on s’y sent bien.


Un jour Cyliane me dit « maman, pour moi on peut rester ici, j’ai toutes les amies qu’il me faut, il me manque juste Leticia ma meilleure amie ».


Site Koueva à Taiohae, où se déroule le festival quand il a lieu à Nuku Hiva

 

Fêtes d’anniversaires

Cyliane et Timeo ayant leurs anniversaires 2 semaines suivies, nous avons passés 2 mercredis après-midis à la plage avec leurs invités. Les enfants ont joué dans l’eau et le sable et se sont régalés de gâteaux. La femme du médecin urgentiste de l’hôpital est restée avec nous pendant les deux après-midi, c’était fort sympathique pour nous aussi. Plusieurs enfants ont participé aux deux fêtes, car des frères et sœurs sont tous deux des copains de nos loulous.


Vers 16h, la fête était finie, les parents sensés venir rechercher les enfants. A partir de cette heure, nous avions invité quelques bateaux d’enfants pour venir nous rejoindre. Ca a bien fonctionné à l’anniversaire de Cyliane, sauf que peu de plaisanciers sont venus, il y avait trop de houle. Par contre à l’anniversaire de Timeo, un garçon s’est ouvert au-dessus de l’œil en tombant, ceci bien après 16h et je ne savais même pas où joindre les parents ! Une des mamans présente connaissant la grand-mère est partie la chercher.

Les enfants ont eu beaucoup de plaisir et ont été très gâtés !



 

Grosse houle

Même en saison actuelle, où le vent a tendance de venir du N-E, il arrive qu’on ait une houle du S-E qui entre dans la baie de Taiohae. C’est ce qu’on a eu pendant deux jours. Bien sûr, on a remarqué la houle, mais à marée basse, rien d’impressionnant. Nous avions attaché notre annexe comme toujours sur le côté du quai des pêcheurs, car à l’avant du quai, où la plupart se mettent, on a déjà eu de la casse avec les bateaux de pêche et de gendarmerie devant lesquels nous parquons nos annexes.

Je reviens une heure plus tard et surprise, plus d’annexe au quai ! Je cherche du regard et je la vois échouée sur la plage. En la remettant à la mer, j’ai réalisé que nous avons eu beaucoup de chance car si elle ne s’était pas remplie d’eau avant de se détacher, elle se serait certainement retournée, ce qui aurait été presque fatal pour le moteur.

Pour des raisons d’assurance, notre annexe était cadenassée au quai à l’aide d’un câble métallique, une ancienne filière. C’est le câble qui a cassé ! Incroyable la force de la houle ! Et comme nous avions attaché le câble à l’intérieur du coffre de l’annexe afin qu’elle ne soit pas constamment dans l’eau salée, la fermeture du coffre - une tôle de bien 3mm d’épaisseur - a été complètement déformée !

Un autre plaisancier venu chercher son annexe avant que la nôtre se détache, nous a dit que les vagues dépassaient la hauteur du quai. Nous avions entendu des histoires d’annexes échouées sur le quai lors de grandes houles.

Quelques heures plus tard, alors que Stéph attendait les enfants, une grosse annexe en dur d’un superyacht a tapé 2x dans le quai en voulant accoster. Stéphane a fait office de taxi entre le quai et l’annexe avec le personnel et leurs achats, il ne pouvait voir ce beau bateau taper ainsi dans le quai. En retour, Stéphane a pu aller à bord du Superyacht DREAM pour utiliser leur étau, chose qu’il n’a pas encore trouvé sur l’île. Ainsi il a pu réparer la fermeture du coffre de l’annexe et de fabriquer une attache pour le couvercle du moteur, cassé depuis un petit moment déjà.

 

Rencontre à Houmi

Ayant toujours l’envie de découvrir cette île et de bouger, nous sommes partis à Houmi, la baie tout à l’est de la baie du Controlleur, au sud-est de l’île. Il y avait un bateau dans la baie, que Stéphane a immédiatement reconnu. Sa marraine avait acheté il y a une quinzaine d’années le DVD des SEENOMADEN, un couple autrichien dans les terres de feu si je me souviens bien. J’avais vu le film mais ne me souviens plus trop, c’est si loin. C’était bien ce bateau, drapeau autrichien nommé NOMAD, mais après tout ce temps, je pensais qu’il avait changé de propriétaire. Je me suis trompée, c’est toujours Doris & Wolf à bord ! Nous avons passé pas mal de bon temps avec eux, sur OLENA, sur NOMAD. Stéphane a aidé à réparer leur hors-bord, mais ce n’est pas encore concluant. Ils vont revoir ça quand ils seront à Taiohae. A nouveau, le monde des navigateurs est bien petit !


Balade de Houmi à Taipivai où se passait la rencontre sportive des jeunes

 

Week-end à Hakaui avec des amis d’ici

J’avais déjà parlé de la copine de classe d’Elina qui dansait à la kermesse et de sa sœur qui chantait. Nous sommes liés d’amitié avec leurs parents et les avons invités pour passer un week-end en bateau. Malheureusement le papa travaille les week-ends et n’a pas pu venir avec nous.

La destination était Hakaui, ou Daniels Bay comme l’appelle la plupart des guides de navigation. C’est une vallée au sud-ouest de l’île, accessible uniquement en bateau ou à pied (8 heures de marche depuis Taiohae). Henry venant de Nuku Hiva connaissait l’endroit. Léa, une tahitienne, et les filles, Hivanui et Hiamoevai, n’y étaient encore jamais allées. Ce fut un plaisir pour tous, même pour Henry qui se réjouissait de l’occasion qu’avait sa famille. Par contre, la famille de Léa à Tahiti n’était pas très enthousiaste de les savoir partir en voilier avec des inconnus à un endroit coupé du monde, sans réseau téléphonique.

Nous avons levé l’ancre dans la bonne humeur et avons passé tout le week-end de la même humeur, le rire était au rendez-vous. Nous avons pu longer la côte sous voile, puis avons ancré parmi plein d’autres bateaux. Stéphane a tiré les enfants sur la planche avec l’annexe, puis ils sont allés voir la plage de sable blanc de Daniels Bay.


Le lendemain il nous déposait à la plage de sable noir de Hakaui, afin que nous puissions faire la balade pour voir la plus haute chute d’eau de Polynésie. On nous avait dit 30-60 minutes de marche depuis le village, et comme nous n’avions croisé personne, nous avons suivi le seul chemin sans être certains d’être au bon endroit. La vallée est au fond d’un canyon, le paysage est superbe ! Nous avons marché bien 1h40, passé les grosses montagnes où l’on distinguait plusieurs chutes d’eau. Comme nous étions bien 30m au-dessus de la rivière, nous nous imaginions être sur le chemin amenant à Taiohae et avons fait demi-tour. Les enfants ont joué dans la rivière puis nous avons croisé des suisses ! Ils étaient en vacances sur un bateau français et revenaient de la chute. Nous étions sur la bonne route, mais c'était bien plus loin et à la fin du chemin, il faut passer par des hautes herbes pour trouver la chute. Des américains arrivés après nous ont dit l’avoir trouvée grâce aux franco-suisses qui y étaient, sinon ils l’auraient également loupée. Il n’y a pas d’eau qui coule en ce moment. Pas de regrets, nous avons fait une superbe balade.

Le retour s’est fait au moteur, avec des détours pour pêcher un joli thon que nous nous sommes partagés. J’ai fait une petite vidéo de ce week-end, pour la voir cliquez ici !


2ème tour de l’île

Adolphe nous demande à nouveau de l’accompagner, lui et son petit-fils Keaki, pour aller à Taipivai. Il voudrait aller voir une plantation. C’est avec joie que nous l’accompagnons.

Partis vers 8h du matin, nous nous sommes rendus à Taipivai, un village au sud-est de l’île, puis avons bifurqué au nord pour arriver à Hatiheu, une très jolie baie au nord-est de l’île, que nous avions déjà visitée. En route nous avons vu une très longue chute d’eau, le paysage est magnifique ! Juste avant le village, nous avons fait une halte au site archéologique et avons pu admirer un arbre de plus de 300 ans, un banian (une sorte de ficus). Les enfants se sont amusés à s’introduire entre les nombreux troncs qu’ont fait les racines aériennes qui se sont plantées dans le sol. Pendant ce temps Stéphane se faisait dévorer par les moustiques malgré l’anti-moustique qu’il sprayait sans arrêt.

Puis nous avons emprunté la piste qui fait le tour de l’île, c’est-à-dire qui longe la côte nord. Il faut un 4x4 pour s’y rendre, même lorsqu’il n’a pas plu les derniers temps. La vitesse moyenne est de 10 km/h, c’est difficile d’aller plus vite. La piste amenant d’une vallée à l’autre traverse des genres de cols, longe parfois l’une ou l’autre crête des montagnes séparant les vallées. Ce qui m’a impressionné c’est qu’il y avait des villages et habitations dans de nombreuses vallées. Des gens doivent emprunter cette piste, pas facile à conduire, pour se rendre dans d’autres villages ! Par moments, quand je voyais la bordure de la route j’espérais qu’elle ne cède pas, car la descente aurait été fatale ! J’étais heureuse de ne pas être au volant, car je doute que je me serais aussi bien sortie qu’Adolphe, malgré son grand âge. Il enclenchait le 4x4 quand il fallait et était un bon chauffeur qui connaissait la route, même si ça faisait des années qu’il ne l’avait pas faite. A plusieurs fois il y avait des intersections et aucun panneau !

On s’est arrêtés pour faire un pique-nique avant de continuer un bout de chemin. Puis il s’arrête sous un arbre en plein milieu de la piste, sort ses chaises, petite pause ! Eh oui, une route fréquentée par quelques voitures par semaine, on peut se le permettre. Nous avons été observés par 3 chevaux en liberté assez curieux mais farouches et étions bercés par le chant des oiseaux !

Nous avons vu plein de baies, des points de vue superbes, des oiseaux, vaches et chevaux en liberté. Nous avons même vu 2 Upe (nom marquisien), des oiseaux noirs qui sont en voie de disparition et qui n’existeraient plus qu’à Nuku Hiva et Ua Huka.

Après plusieurs heures, nous sommes remontés sur la route qui vient de l’aéroport et sommes rentrés en passant par un col à 1100m d’altitude et avons traversé les « Franches-Montagnes » marquisiennes.

Au retour, nous nous sommes arrêtés chez Adolphe pour une petite pause avant de s’aventurer en ville, où il y avait les élections et la fête qui va avec. Quand Timeo a vu la route amenant à la maison, il a caché ses yeux. C’est vrai qu’à notre premier passage chez lui, j’ai également eu peur. Je n’ai jamais vu une route aussi raide. Difficile à gravir avec les voitures que nous avions en Suisse, car il faut un 4x4 malgré qu’elle soit bétonnée. On aurait dû mesurer les degrés, peut être au prochain passage. J’ai photographié et filmé, mais ça donne pas l’impression d’être si pentu.

Merci Adolphe pour ces bons moments avec ta famille et de nous avoir fait découvrir ton île et ta passion pour les arbres et la nature !

Train-train quotidien

Notre petite vie à Taiohae s’est bien rodée, un peu comme après un temps d’adaptation après un déménagement. Les enfants fréquentent l’école pendant que nous nous occupons du bateau et faisons quelques balades. La bibliothèque est un lieu où l’on se rend régulièrement. Les enfants ont pu participer aux journées bricolages. Ils ont fait des couronnes de fleurs puis un bouquet de fleurs odorantes. Merci à Tehina pour ces occupations c’est toujours un plaisir d’y revenir.


Un samedi nous nous sommes rendus à pied dans la baie voisine avec les SEPTEMBER et une copine d’école de Cyliane. La montée pour passer le petit col est assez raide et pénible, car même le matin tôt, c’est en plein soleil. Mais une fois en haut, on a une superbe vue et la descente assez ombragée est agréable. La mer est bonne et les vagues assez grandes. Peu importe la houle, il y a toujours quelques grosses vagues qui nous permettent de surfer (sans planche) et nous faire pousser sur la plage. Un plaisir pour petits et grands. Mohana qui habite là-bas, nous a donné une grosse pastèque que nous avons savourée sur le chemin du retour. Ici les pastèques sont les mêmes que chez nous niveau goût et apparence extérieure, mais à l’intérieur elles sont oranges !

J’ai passé deux demi-journées à l’école d’Elina à faire de la surveillance d’examens. Les SEPTEMBER prévoyent de rentrer en Grande-Bretagne pour la nouvelle rentrée scolaire et leurs enfants doivent passer un examen de niveau. L’école demande que ça soit fait dans un endroit officiel, tel qu’une ambassade, un avocat… mais voilà, nous sommes aux Marquises ! Ils ont demandé s’il était possible de le faire dans une école et moi j’ai fait le lien avec le collège. Afin de ne pas donner de travail supplémentaire au collège, j’ai fait la surveillance avec la maman des deux élèves. Ça changeait du train-train quotidien et ça me rappelait mon travail d’avant notre voyage.