C’est un beau matin, comme tous les autres. J’informe au cruisers net sur VHF d’un rdv sur la plage en fin d’après-midi pour fêter la fête nationale suisse (nous étions plusieurs bateaux suisses + d’éventuels autrichiens et allemands qui auraient eu plaisir de papoter en allemand). Les enfants et Rahel (PINUT) qui a passé la nuit chez nous, se préparent à aller à la « course d’école » du camp. Ils vont prendre le bus et passer la journée à la plage. 7h50 il se met à pleuvoir. Il ne pleut jamais longtemps, on s’inquiète pas, on attend. 8h15 il pleut encore, bizarre, ça commence à faire long et c’est encore bien gris. On se met en maillot, on emballe sacs et habits dans des sacs étanches et on part en dinghy de l’autre côté de la baie. PINUT nous ont suivis. On arrive trempés devant les portes du fitness et les enfants s’habillent, certains nous regardent un peu bizarrement. On laisse
les enfants, pensant toujours qu’il va s’arrêter de pleuvoir bientôt et qu’ils
pourront aller en ballade. Un peu plus tard je reçois le message de la
maîtresse de Timeo que la sortie est annulée mais que les enfants sont occupés.
Information confirmée par un mail de la responsable du camp. 1/2h avant la fin
du camp, la maîtresse de Timeo nous appelle en disant qu’il fallait aller les
rechercher plus tôt. Comme il pleuvait encore, on a ramené les 7 enfants afin
que les parents de PINUT ne doivent pas se mouiller. Le dinghy était très lent,
mais pour 1x ça allait. Nous avons été surpris par les récits des enfants. Ils ont été parqués toute la journée dans la petite pièce climatisée du fitness. Ils étaient 50-60 enfants dans une pièce où 10-15 personnes peuvent faire des cours divers. Ils n’ont rien fait de toute la journée, ils ont eu froid (tous étaient humides ou mouillés) et avaient le droit de sortir uniquement sur demande pour aller aux WC ! Apparemment il y avait une TV et un ordinateur, mais personne n’a eu l’idée de leur montrer des films. En fait, ils ont attendu longtemps avant d’annuler la sortie et la route menant à la salle où ils étaient d’habitude était inondée, les bloquant au fitness. Ils n’auraient pas avertis qu’on aille les chercher plus tôt. 2 jours plus tard était la journée sportive, qui a été repoussée à cause des sols trempés. Là aussi, les enfants ont passé l’après-midi à ne rien faire, à attendre 16h pour rentrer. Ces 2 expériences ainsi que bien d’autres que nous avons eu nous démontrent bien l’éducation de certaines personnes ici. La plupart ont besoin de quelqu’un qui leur dit quoi faire, sinon ils ne savent pas quoi faire et ne font rien. L’abolition de l’esclavage est bien loin, mais dans leur culture, on sent encore bien fort ce passé terrible. |