2018-19 Caraïbes
Les Caraïbes
J’ai envie de faire un petit récapitulatif des « pays » visités avec le point fort de chacun d’entre nous ainsi que les points négatifs, s’il y en a. Il est à savoir que nous n’avons pas pu visiter tous les endroits, ni toutes les îles. La Barbade Grenade Saint-Vincent Sainte-Lucie Martinique Dominique Guadeloupe Antigua Montserrat St-Kitts & Nevis Saint-Eustache Saint-Barthélémy Saint-Martin Îles vierges britanniques * Les
enfants ont choisi ces points forts par rapport aux activités que nous y avons
effectués.
Nous avons des points négatifs communs pour toutes les îles : Les déchets On en trouve partout parterre, dans la nature, sur la plage, dans l’eau. Ce n’est pas un problème de tourisme, car la majorité des déchets dans la rue proviennent des locaux. Nous ne pensons pas qu’ils s’en fichent, c’est à notre avis une habitude due à l’ignorance des conséquences de ces actes. Certains pays viennent de commencer à interdire l’importation de conteneurs en styropore, ce qui est une bonne chose. Car les locaux sont habitués à aller chercher leur nourriture dans les restaurants et de rentrer avec ces contenants ou d’aller manger dans la nature. C’est surtout ce genre de déchets qu’on retrouve partout, avec les bouteilles plastique/verre, gobelets et services en plastique. Aux îles vierges britanniques, tous les bistrots près des plages servent les boissons dans des gobelets en plastique. Avec le vent, une fois le gobelet vidé, il finit souvent ailleurs qu’à la poubelle. Le fait d’avoir des déchetteries à ciel ouvert n’aide pas non plus, surtout en pays où le vent souffle tout le temps. GILOUMÉ nous avait raconté qu’un jour, alors qu’ils se promenaient en week-end sur une plage d’Amérique du Sud avec un local, ils ont vu plein de locaux repartir de la plage en y laissant traîner tous les déchets du pique-nique, services en plastique compris. A leur réaction le local leur a dit de ne pas s’inquiéter, le soir le vent se lève et nettoie la plage. Le lendemain, effectivement la plage était propre. Mais le plastique se promène dans la mer ! Le
plastique dans la mer tue les animaux marins et étouffe le corail ! Il
serait grand temps que les autorités se mettent à informer les locaux des
conséquences de leurs actes. Et aussi d’organiser des incinérateurs à déchets.
Les eaux usées Je suis consciente que les eaux usées des bateaux finissent au même endroit. Même si ce n’est pas ce qu’il y a de mieux, il y a quand même quelques petites différences. Le marin essaye d’utiliser des produits qui ne nuisent pas ou peu la mer. Il y a bien moins de marins que de personnes sur ces îles. |
En route pour Panama
Voilà, nous allons entamer la traversée de la mer des Caraïbes d’ici quelques heures. C’est une ligne droite de 2’000km, suivant les vents, on risque de faire un peu plus de distance. Nous comptons avoir besoin de 8 jours de navigation, mais suivant le vent, ça peut être plus long ! Nous allons retrouver nos amis Susanne et Jost de SERENITY, ils ont fait la transat et le tour d’Antigua avec nous. On se réjouit énormément de les revoir. Nos amis Sandra & Andreas de PICO vont nous y rejoindre également. On va essayer de réduire les frais d’agent pour le passage du canal en étant à 3 bateaux. Nous aurons contact avec mes parents par mail que nous transmettons par ondes radio. Ça prend des heures à passer un petit texte, mais c’est mieux que rien. Stéphane a dû réparer l’antenne, j’espère que ça fonctionnera. Mon papa fera le relai pour insérer notre position sur une carte que vous trouverez ici. |
Les BVI's
Les BVI’s nous ont énormément plu. C’est à notre avis l’endroit des Caraïbes que nous avons visité, le plus intéressant à naviguer. Il y a plein d’îles, plein de baies différentes pour mouiller. Il y a peu de houle entre les îles. L’eau est la plus claire et la plus cristalline que nous ayons vu ! Nous avons adoré et nous espérons pouvoir y revenir un jour et de visiter le côté américain. Il y a beaucoup de corps morts (bouées), mais il est presque toujours possible d’ancrer pour s’éviter les frais. |
Road Harbour
Nous passons notre dernière nuit aux BVI à Road Harbour, la capitale qui se trouve sur l’île de Tortola. Ce n’est pas le plus bel endroit non plus. Il y a un paquebot de passager à l’entrée du port, ce qui présage beaucoup de touristes. Mais cette-fois, ça ne nous dérange pas, car nous avons 2 choses à y faire, les formalités douanières et les achats, car ça fait une semaine qu’on a plus été dans un magasin et que nous allons partir le lendemain pour environ 8 jours de navigation (voire plus si le vent s’affaiblit). On a quitté un cimetière de bateau pour en retrouver un plus gros. Incroyable le nombre d’épaves. Nous tournons autour et regardons. Sur l’un d’eux, un jeune est en train de travailler, il pense le réparer en 3 mois. Ce catamaran a eu une coque sous l’eau et est plein de casse, il est courageux, nous on ne le toucherait pas. On cherche la douane, le guide nous le décrit à un endroit, un Suisse nous dit d’aller vers les paquebots, un local nous envoie à l’endroit décrit par le guide, une locale ayant travaillé à la douane nous explique que le bâtiment est détruit et nous amène vers les nouveaux locaux. Après quelques minutes, les douaniers nous envoient au dock des ferrys. On n’a jamais mis tant de temps pour trouver l’endroit où faire les formalités douanières. Ensuite nous nous rendons au supermarché. Il y a deux entrées, 2 pancartes, laquelle choisir ? On apprend qu’il s’agit de la même entreprise, d’un côté c’est le marché en gros, de l’autre le supermarché. On opte pour le marché en gros et sommes surpris d’y trouver fruits et légumes comme au supermarché. Nous avons trouvé plein de légumes frais, on va se faire plaisir au début de notre traversée. J’ai fait
un petit tour dans le supermarché, le temps que les enfants mangeaient leurs
glaces, je n’ai pas trouvé grand-chose de plus que de l’autre côté.
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Trellis Bay
Nous nous déplaçons à la baie au bout de l’aéroport pour passer la nuit. Ce n’est pas le plus joli des endroits, mais on a lu qu’il y a beaucoup d’épaves et qu’il y avait peut-être encore des pièces à récupérer. Suivant les endroits, les pièces sont récupérées et vendues d’occasion, à d’autres, les bateaux abandonnés sont marqués afin que les gens puissent aller démonter ce qui peut leur servir. Il y a une île au milieu de l’entrée de la baie, Stéphane suit les ferrys à l’intérieur. Puis j’entends un avion, regarde sur ma carte et me rend compte que Stéphane a passé dans les bouées jaunes, démarquant une zone de limitation du bout de la piste d’atterrissage. Selon mon savoir, il est interdit de passer par là. Pourtant, plein de bateaux la traversent, des ferrys de toute taille. Nous avons vu d’autres voiliers y passer pour entrer ou sortir. C’est bizarre. C’est sûr, on ne ressortira pas par-là !
Il y a de l’ambiance au mouillage. Comme partout
aux BVI, la plupart des bateaux sont des charters avec des américains. Ca crie,
ça rigole fort, ça souffle dans les cornes de brume… peu importe l’heure. On
sent l’effet de l’alcool. |
Salt Island
Il s’agit juste d’une petite halte de quelques heures, pour visiter une épave et des salines. Il s’agit de l’épave du RMS Rhone, un voilier à vapeur à 2 mâts de 94m de long, 12 de large. Il faisait partie de la poste royale anglaise (Royal Mail Steamer = RMS). En octobre 1867, le RMS Rhone était à l’ancre à l’île d’à côté avec un autre navire. Les capitaines se sont inquiétés en voyant les nuages et le baromètre chuter. Mais comme on était en octobre et que la saison des ouragans était censée être terminée, les RMS Rhône et Conway sont restés au mouillage. La première partie de l’ouragan (force 3) s’est bien passé. Mais comme les deux ancres ont dérivé, ils appréhendaient s’échouer lors de la 2ème partie du cyclone, après l’œil. Ils ont décidé de transférer les passagers sur le Rhone, connu comme bateau insubmersible, qui partirait au large se mettre à l’abri, alors que le Conway ferait route dans une autre baie. Le Conway a pu partir rapidement, mais il a coulé ou fait naufrage lors de la seconde partie du cyclone. L’ancre du Rhone était coincée, ils ont fini par lâcher la chaîne, qui se trouverait aujourd’hui toujours encore entourée autour du rocher que les a coincés. Comme ils avaient perdu beaucoup de temps, et que l’œil arrivait au bout, le capitaine a pris le chenal le plus court pour se rendre dans les eaux plus profondes. Il a bien évité les hauts fonds dans le chenal et alors qu’ils étaient à moins de 300m des eaux profondes, la 2ème partie de l’ouragan est arrivée sur eux. Les vents ont poussé le navire contre les rochers, cassant la coque en deux. L’eau froide et salée en contact avec les citernes chaudes du moteur à vapeur lancé à plein régime, a fait exploser le navire. Le capitaine serait tombé à l’eau lors du choc et n’a jamais été retrouvé. Seul 25 personnes ont survécu. Il était d’usage d’attacher les passager au lit lors de tempêtes, afin qu’ils ne se blessent pas. Les pauvres, ils n’ont eu aucune chance. Munis de
nos palmes, masques et tubas (PMT), nous sautons à l’eau pour aller voir cette
épave, classée comme l’une des plus intéressantes des Caraïbes. Elina ne nous
accompagne pas, les épaves l’angoissent. Nous partons d’Olena et faisons les
quelques centaines de mètres à la nage. Timeo ne porte pas ses palmes, elles le
dérangent. Il nage très bien sans et est à l’aise. Je dois dire que tous trois
sont à l’aise en PMT, on ne prend même plus d’objet flottant avec nous. Il y a
un peu de houle à l’endroit où se trouve l’épave, mais avec les tubas, ça
dérange personne. Nous avons sauté à l’eau une deuxième fois, sans Cyliane cette-fois, pour nous rendre sur l’île. En chemin je vois un petit requin nourrice, il se pose vers des rochers et y reste, afin que nous puissions l’admirer. Je plonge pour estimer sa taille, il fait bien 1.5x la longueur du bout de mes doigts jusqu’au coude, une bonne 70aine de centimètres. Les salines sur l’île étaient une déception. Sur une image de mon guide, on voit du sel séché, à présent, c’est deux marres brunâtres et odorantes. Nous montons sur la colline apprécier la vue. Lors de
notre retour au bateau, Elina crie qu’il y a un requin citron. Je suis plus
loin et ne le vois pas de suite. Elina suit le requin, puis je le vois au loin,
je pense qu’il doit bien faire 1-1.5m. Je ne peux pas confirmer si c’était un
requin citron ou s’il s’agissait d’un requin de récif. Mais j’ai pu voir que ma
fille, qui avait peur des requins avant notre voyage, a compris que seul
quelques espèces de requins sont agressifs, que les autres, si on ne leur fait
rien, sont des poissons tout à fait normaux.
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Peter Island
Nous nous
rendons à l’île voisine pour y passer la nuit. L’ancrage n’est pas facile car
la baie est profonde. Il y avait une jolie place tout contre la plage, mais une
canadienne dont son bateau était à bonne distance m’a gonflée comme personne.
Elle prétendait avoir son ancre où nous pensions poser la nôtre. Avec l’eau
cristalline, je voyais le fond comme à travers une vitre et il n’y avait ni
ancre, ni chaîne. De plus, selon la position de son bateau, ça me paraissait
peu probable. Mes doutes ont été confirmés lorsqu’ils l’ont montée le
lendemain, son ancre était à bien 20 mètres au moins d’où nous pensions nous
mettre. Le nouveau
bateau bar-restaurant Willy T se trouve dans cette baie, il était clair que
nous devions aller y faire un tour. Les enfants n’ont pas voulu nous y accompagner,
ils préféraient voir Heidi à l’ordinateur.
Le ponton était rempli d’annexes, de petits bateaux moteurs étaient accrochés des 2 côtés du resto, les uns attachés aux autres. L’ambiance est très américaine, comme l’origine de la plupart des clients. J’avais l’impression de voir « Américan Pie » en live, mais là ce n’était pas des ados, ils avaient entre 30-60 ans si pas plus. Le niveau des américains en vacances sur les bateaux charters vole bas ! Je photographiais le bar, et le serveur – américain - s’est mis à faire des gestes obscènes pour attirer mon attention sur l’énorme pénis accroché à une pompe pour boisson glacée, que nous n’avions même pas encore remarqué. Le cocktail au rhum local s’appelle « Painkiller » la traduction mot pour mot est « tueur de douleur », la vraie traduction serait « anti-douleurs ». Si j’ai bien compris, c’est un mélange de rhum, jus d’orange, jus d’ananas et lait de coco. Stéphane aime bien et j’ai pu prendre mon premier virgin painkiller, un painkiller sans rhum. Excellent ! |
The Indians & the caves
Nous posons l’ancre dans la baie principale de Norman Island et nous rendons vers les Indians en annexe. Il s’agit de 4 rochers rougeâtres qui émergent de l’eau, juste à côté de Pelican Island. Selon le guide c’est le plus bel endroit des BVI pour faire du snorkeling. Le paysage sous-marin est superbe, par contre les coraux ont bien souffert lors du passage d’Irma. Ca repousse gentiment, mais c’est encore loin d’être un récif de corail. Après s’être réchauffé, nous repartons faire du snorkeling. Cette fois nous contournons Treasure Point avant d’amarrer notre annexe aux bouées. Il y a une caverne, c’est très joli. Ensuite nous allons voir la seconde un peu plus au nord et ce fut une grosse surprise. La caverne est longue d’une 50aine de mètres, large d’environ 3 mètres, haut de 3-8m avec maximum 2 mètres de profondeur. Tout au bout, il y a une mini plage où l’on s’asseye, le temps d’habituer les yeux à la pénombre. Lors de la sortie, l’eau cristalline, les rayons de soleil et Timeo qui nageait furent des images sous-marines exceptionnelles. Malheureusement, notre nouvel appareil de photo étanche a quelques petits soucis et nous ne l’avions pas pris avec nous. Tout près
de nous dans la baie se trouve l’épave de l’ancien Willy T, un bateau
bar-restaurant ancré dans la baie, qui était un passage incontournable avant
Irma.
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Bubbles Pool & les environs
5 heures de navigations nous séparent de l’île Jost Van Dyke. Ce fut une belle navigation, un bon avant-goût de notre future traversée, car plus ou moins le même cap. Nous avons posé l’ancre juste à l’arrière de Sandy Spit, une bande de sable à l’arrière d’un récif. Nous nous
rendons sur la bande de sable, puis allons jeter un œil à Sandy Cay avant de
nous rendre aux Bubbles Pool. La baignade
dans le bassin était sympa. Au retour, nous avons bu quelque chose au
restaurant dont nous avions utilisé le ponton pour amarrer l’annexe. Les
enfants ont pu se baigner avec d’énormes objets gonflables, mis à disposition
des clients.
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Anegada
On remonte l’ancre et on va au nord, rejoindre l’île d’Anegada, où nous allons passer la nuit. C’est le petit Bahamas des îles vierges. Cette île n’est pas volcanique comme les autres îles de la région, elle provient d’un chevauchement de plaques tectoniques qui ont créé un atoll. Des kilomètres de récifs continuent l’allongement de l’île, qui comporte dans les 300 épaves. Le sud de l’île, où se trouvent le mouillage, est également une continuation de récif sur une très longue distance. Les photos de l’île depuis le ciel sont superbes. On nous avait averti d’utiliser des points de référence GPS pour approcher l’île avant d’arriver dans le chenal, sinon on risquait de s’échouer. Notre guide avait ces points, c’est sans souci que nous sommes arrivés au mouillage. Le lendemain
nous partions en ballade, nous voulons voir à quoi ressemble une île avec un
point culminant à 8m d’altitude. A quelques kilomètres il y a un observatoire à
flamands roses. Il y en a beaucoup, regroupés assez loin. On les observe grâce
aux jumelles. En parlant
avec un local, j’ai été impressionné par leur manière de prendre les ouragans. « On
a connu beaucoup d’ouragans. Il n’y a pas eu de mort, le reste se reconstruit ».
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